En cette nouvelle année, il aura fallu moins de cinq semaines pour 7 WEEKS pour dégainer et livrer « Sisyphus », son cinquième album. Les quatre limougeauds n'ont clairement rien de pauvres musiciens perdus au centre d'un désert culturel car comme nous l'avons constaté et souligné l'an dernier, la scène française est dynamique, de qualité et 7 WEEKS démontre une fois de plus qu'il en fait partie. En 2006 « A Farewell To Down » avait séduit. Le groove de leur musique montre qu'ils sont ancrés dans le stoner, néanmoins la froideur du chant de Julien Bernard n'est pas sans rappeler l'univers dépressif et mélancolique de la cold-wave. Ce subtile mariage des genres transparaît sur la pochette au travers de cette tête de bison qui symbolise la chaleur des grands espaces désertiques d'Amérique du Nord dont est issue la scène stoner. Les tons gris de la pochette et la brume montre l'univers froid et sombre de ces grands espaces du Nord. Deux univers désertiques que tout oppose en apparence, mais qui se révèlent être complémentaires lorsqu'ils sont explorés par de fin compositeurs.
Premier extrait de l'album paru en octobre dernier, "Gone" introduit ce voyage qui commence par un groove triste et mélancolique. La rencontre avec les "Idols" est basée sur le duo d'un riff de guitare accrocheur et du chant qui tout en retenue accumule crescendo une énergie qui se libére dans un superbe refrain, le tout savamment orchestré par la section rythmique. Second extrait de l'album publié en vidéo, "Solar Ride" est un titre rythmé et énergique assez proche de la chaleur du desert-rock. Quelque peu plus mélancolique "Sisyphus", chanson titre de l'album, nous transporte vers des contrées lointaines quelque part dans un océan mythique où nous retrouvons les craquements du vaisseau d'un vieux marinier. La suite de l'album popose des titres énergiques qui s'enchaînent parfaitement tels que "Magnificent Loser" suivi de "Breathe" avec son rythme saccadé. "Insomniac" est un joli clin d’œil à ALICE IN CHAINS. "The Crying River" est un superbe blues qui pourrait bien devenir un des titres phares du groupe et "667-Off" qui clôt ce voyage au cœur du mythe de Sisyphe (Albert Camus) propose un solo de guitare qui évoque Satriani.
Neuf chansons qui s'écoutent d'une traite sans ennui, que l'on se plaît à écouter en boucle car chaque itération agit sur le circuit de la récompense et renforce le sentiment de plaisir telle une addiction positive. A écouter sans modération !