28 mars 2020, 19:00

SWARM

• Interview Antoine et Rémi


Formé en 2014, SWARM est originaire d'Antibes. Évoluant dans un style qui mélange de groove metal, le thrash et le hardcore avec une touche de metal progressif. Après plusieurs années de travail, le groupe sort son premier album « Division & Disharmony » suivi fin 2019 de « Anathema », acclamé par la presse metal. Poursuivant leur exploration sonore, l'album a gardé la toile musicale groove et thrash tout en surfant sur le hardcore le nu-metal. Après 3 tournées françaises réussies, le groupe a plus que jamais envie de remonter sur scène et travaille actuellement sur ses prochaines dates. Malgré des problèmes de transports assez inédits en début d'année, journalistes et bien évidement les artistes ont répondu présents pour une journée de promotion à Paris. Une mention très bien pour SWARM qui se déplace du sud de la France jusqu'à la Capitale. Entretien avec le chanteur Rémy Pauck et le guitariste Antoine Chapet.
 

Votre deuxième album « Anathema » est sorti le 30 setembre 2019, peut-on mettre son prédécesseur « Division & Disharmony » sur le même pied d’égalité ?
Antoine : Son prédécesseur était le premier jet, donc celui où l’on posait les bases du groupe. « Division & Disharmony » était plus monolithique avec le coté groove metal thrash mais moins de variation. Sur « Anathema » nous avons repris des éléments en y mettant plus de variété, aèrent certains passages et aussi des choses plus inattendues, comme par exemple une "power-ballad".

Pas mal de différences donc, et au sujet de ce morceau où l’on peut entendre une voix féminine, à qui doit-on ce guest ?
Antoine : C’est Chloé Munoz, chanteuse de jazz qui est aussi ma copine. Pour la petite anecdote elle était venue me voir en studio au moment où on enregistrait les chants de ce morceau. Rémy et Matt n’étaient pas totalement satisfaits de leurs voix sur ce passage et ils ont voulu que Chloé essaye, elle l’a fait en un quasi one shot.



Il me semble qu’au niveau production il y a une différence de taille aussi ?
Antoine : Sur le premier album nous avons eu de gros problèmes niveau production avec la personne qui l’a enregistré. L’enregistrement a donc pris énormément de temps, on a mis plus d’un an et en plus on s’est retrouvés avec des pistes incomplètes. En revanche, la personne avec qui on a fait le mixage était au top. Du coup pour « Anathema » on a fait appel à lui, ainsi que pour l’enregistrement, et cette personne c’est Sébastien Camhi.
Rémy : Pour « Division & Disharmony » on a fait des prises studio avec ce gars, puis il a déménagé en Angleterre. Après il nous a annoncé qu’il n’arrivait pas à nous mixer et qu’il arrêtait. On a donc voulu récupérer toutes nos prises, mais au bout de 3 mois Sébastien, qui reprenait le projet, en avait récupéré seulement 70%. Et certaines étaient à jeter car elles étaient déjà traitées. Pour le deuxième album on a voulu tout faire chez Sébastien, déjà dès le départ il a cherché le son qu’il voulait et il a fait un super travail.
Antoine : Cette histoire nous a apportés une certaine expérience.

A ce sujet êtes-vous du genre à n’écouter aucun autre groupe que le vôtre pour ne pas vous "polluer", ou au contraire vous en avez plein vos téléphones ?
Antoine : Au contraire. Personnellement, et même je sais que c’est le cas pour les autres membres, j’ai tendance à écouter beaucoup de musique quand je compose. Après, cela peut toujours arriver que l’on se rende compte que tel riff ressemble à celui de PANTERA, ou tel changement à un autre groupe. Donc soit on va le retravailler pour en faire un autre, soit on l’enlève car on ne veut pas faire du copier-coller. Il n’y a rien qui arrive ex-nihilo, on a forcément nos influences que l’on va retravailler. Et tu peux avoir des bonnes idées qui t’arrivent sur le moment.
Rémy : On continue à écouter de la musique comme dans la vie de tous les jours. On peut avoir des nouveaux albums à écouter, on ne va pas les mettre de coté pendant 6 mois parce qu’on compose !

Justement, quelles sont vos principales influences ?
Antoine : Me concernant ça sera la sainte trinité MACHINE HEAD, PANTERA et LAMB OF GOD. Très groove metal donc, mais j’écoute plein d’autres groupes. J’écoute aussi beaucoup de hardcore ou du progressif, je suis par exemple un gros fan d’OPETH, ou TOOL comme notre ami Rémy...
Rémy : Oui TOOL est le groupe qui va m’inspirer le plus dans le metal. Pas forcément dans la musique mais surtout dans la conception. Quand on a commencé l’album on s’est dit qu’il fallait un tout. Du coup j’ai essayé d’imaginer un concept tout autour et dans les paroles, c’est ce type de démarche que je vais prendre chez TOOL indirectement.

J’avais lu concernant le premier album qu’il évoquait la folie et les dérives de l’homme moderne, qu’en est-il pour « Anathema »?
Rémy : Niveau concept on est parti sur une idée toute simple. Par exemple tu vas recevoir un SMS, et selon ton humeur de la journée tu ne vas pas le lire de la même manière. Alors que c’est le même message et les mêmes mots. Donc, en fonction d’où tu te places dans le monde et selon ton angle de vision, tu n’auras pas les mêmes conclusions et réactions. Tel texte ou telle mélodie, selon ton humeur et selon où tu te situes, n’auront pas les mêmes impacts.

Peut-être que la pochette, qui possède plusieurs symboles intéressants, va mettre en image ce concept ?
Rémy : Il y a quelques clins d’œil à certains morceaux mais avant tout cette pochette est une continuation de ce concept. Si tu la prends et que tu la retournes (il le fait devant nous avec l’album physique, NDLR), la pochette est maintenant noire et j’ai un autre album de SWARM. Je change par conséquent mon point de vue et ma vision des choses. Le recto et le verso ne vont pas évoquer la même chose, et cela dépendra de là ou tu te places, de ton humeur. C’est vrai que sur Spotify on ne pourra pas la voir, mais nous sommes des amoureux du CD, on en achète tous dans le groupe. Quand on a fait l’album physique on s’était dit qu’on voudrait autre chose qu’un CD et une pochette, quelque chose en plus...

Vous venez d’achever une tournée de plusieurs dates en France, quel bilan en tirez-vous ?
Antoine : Ça s’est bien passé, même si nous avons eu pas mal de soucis d’organisation. On a eu deux annulations de dernière minute et une sono en panne. Pas de chance…
Rémy : Cela nous a permis de roder notre set. Qui dit nouvel album dit nouveaux morceaux, donc nouveau set. Mais on garde des titres de l’ancien. Aussi, avant on jouait avec le batteur qui avait le clic dans l’oreille et nous on le suivait. Là on est parti sur un set programmé de zéro au nombre de minutes qu’on nous demande de jouer; chacun a le clic et les indications. On l’a beaucoup répété, mais en local ce n’est pas pareil que le live pendant une semaine.

Et la suite ?
Rémy : Le 1er février nous serons à Lyon, en mars sur Nice, nous avons un festival en juillet dans le Var, on est train de booker une tournée fin mai en France pour 8 dates. On est également en train de démarcher pour des premières parties et des festivals en France, car oui il n’y a pas que le Hellfest mais plein d’autres. Nous sommes en attentes, et si cette année ça ne se fait pas on continuera à promouvoir SWARM, pour que cela arrive dans les oreilles du plus grand nombre. (Interview réalisée en janvier 2020. NDLR)

Il y a beaucoup d’humour dans vos clips, j’imagine que le quotidien avec vous doit-être animé ?
Antoine : Non pas vraiment, on est vraiment antipathiques et en plus on ne s’apprécie pas mutuellement (rires).
Rémy : On est comme ça, on passe du bon temps. On a fait deux clips avec de l’humour, ça nous fait rire et de plus ça marque. C’est un moyen pour dire qu’on peut faire du metal sans se prendre au sérieux.
Antoine : Pour le coup, le clip "Frontiers" est en corrélation directe avec les paroles.
Rémy : Les frontières sont des lignes qui séparent les pays et qui ne sont pas visibles. Dans nos vies on se crée des frontières, sans forcément en être conscients. Par exemple me concernant, juste le fait d’écouter du metal je m’en crée une, et cela sera pareil sur d’autres idées. On a voulu ne pas faire comme tous les autres clips de metal, genre se mettre dans un hangar, une église ou sur scène. On a voulu franchir une frontière et aller chez nos voisins du rap. Notre musique étant plus celle des années 90 on a utilisé les codes du rap des années 90… Et puis un clip de rap moderne, on aurait dû payer une grande baraque, une Lamborghini, des filles et on n’avait pas les moyens (rires). En revanche on a sorti un nouveau clip ("Deaf Blind Silent") mais pour celui-là on n’est pas partis dans l’humour car on ne veut pas être catégorisés comme une groupe humoristique. On n’est pas ULTRA VOMIT, on n’est pas dans la parodie. On peut faire du sérieux sans forcément se prendre au sérieux. On essaye de trouver des idées qui sortent de l’ordinaire, et c’est très difficile.

Avez-vous du nouveau matériel pour la suite ?
Rémy : Bien sûr, nous sommes déjà dessus. Cet album est sorti en septembre 2019, mais nous on est sortis du studio en mars 2019 ! On a déjà commencé à l’envoyer un peu partout pour chercher de la prod et des labels. Et quand on voit qu’il n’y a pas de réponse, on fait avec nos moyens tout simplement. Donc depuis mars 2019 on est toujours dans le processus de composition. C’est juste deux semaines avant les concerts qu’on se met dans un processus de répétition, sinon la plupart du temps lorsqu’on se voit c’est pour composer.

Avez-vous d’autres projets en vue pour 2020 ?
Antoine : L’idée va être de promouvoir notre musique à des promoteurs, au-delà des concerts et des clips, faire découvrir SWARM aux gens. Le but étant qu’à moyen ou long terme on puisse faire de belles premières parties et des dates sympas.


Au moment où l'interview a été réalisée, le bassiste Mikael Gentili n'avait pas encore quitté SWARM.
www.facebook.com/pg/swarmofficial


Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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