6 mars 2020, 19:30

MY DYING BRIDE

• Interview Aaron Stainthorpe

Depuis « Feel The Misery » en 2015, les Anglais MY DYING BRIDE n'avait rien produit et pour cause : le cancer de la fille du chanteur, Aaron Stainthorpe, avait anéanti toute créativité au sein du groupe. Heureusement, ils ont trouvé la force de revenir et Aaron lui-même nous parle de ce nouvel album « The Ghost Of Orion » qui trouve une place toute particulière dans la carrière de MY DYING BRIDE. C'est un musicien soulagé qui nous parle à cœur ouvert des durs moments passés, de la musique de MY DYING BRIDE et des projets à venir lors d'une interview remplie de sincérité et de positivité.
Un entretien profond et émouvant.


J'aimerais pour commencer te demander comment tu vas et comment se porte ta fille ?
On va très bien. Elle retourne à l'école, ce qui est une bonne nouvelle. Ses cheveux repoussent, elle se sent beaucoup mieux. Donc quand elle va bien, je vais bien.

Tu as dû passer de sombres moments... et du coup être content de refaire de la musique, non ?
Oui, c'était très dur. Et c'est drôle de dire ça, mais j'ai trouvé ça très dur de me reconnecter avec MY DYING BRIDE. Je ne sais pas pourquoi. Et même aujourd'hui, je ne suis pas encore entièrement plongé dans le groupe. Je me suis battu avec le chant, l'album a été difficile à enregistrer et je suis content qu'on en ait fini. J'ai aimé écrire la musique et enregistrer le chant, mais je ne suis pas encore investi à 100%.

Tu as besoin d'un peu plus de temps peut-être ?
Oui, sans doute. On est en train de répéter pour des concerts en ce moment. C'est bien, car on n'a pas répété depuis très longtemps et nous n'avons pas joué en live depuis 3 ans. Je reviens donc doucement, mais sûrement.

Est-ce que la musique t'a aidé pendant ces mauvais moments vécus ? Est-ce que ces instants ont finalement été des sources d'inspiration ou au contraire, étais-tu vidé de toute créativité ?
Non, je n'avais aucun contact avec la musique, ni les films ou les livres. Rien du tout. J'étais complètement focalisé sur ma fille. J'allais à l'hôpital tous les jours, je rentrais à la maison, prenais une douche, mangeais un bout, allais au lit et je recommençais le lendemain. Et cela pendant 3 ans. Donc je n'ai pas eu le temps d'écouter quoi que ce soit, je n'ai vu aucun film, ni lu aucun livre. Je n'arrivais pas à me concentrer. Tu sais, quand tu as de gros soucis, tu as du mal à lire un livre, car ton esprit reste concentré sur d'autres sujets. Je n'ai donc même pas essayé.

Bon, je vois que tu reprends le dessus. Preuve en est, la sortie de « The Ghost Of Orion ». Qu'est-ce que les fans doivent attendre de ces 8 chansons ?
C'est du vrai MY DYING BRIDE, très doom, avec des passages gothiques et du death metal parfois. Les riffs sont les plus heavy qu'on ait produits à ce jour. Andrew (Craighan) a fait un super boulot sur les guitares, Mark (Mynett) a très bien géré le son en studio et a assuré la meilleure de nos productions. Il y a des violoncelles, des voix féminines... plein de belles choses sur cet album. En fait, si tu es fan de MY DYING BRIDE, il remplit tous les critères. Et si tu ne l'es pas, il peut être l'album qui te convertira.

Peux-tu nous expliquer qui est ce « fantôme d'Orion » ?
Je pourrais, mais je ne le ferai pas, car c'est un peu secret. Tu sais, si tu produis un film, tu ne dévoilerais certainement pas la fin. Le fantôme d'Orion est en lien avec l'illustration de la pochette, mais je n'en dirai pas plus, car sinon il n'y a plus de surprise.

Vous avez des invitées comme Lindy-Fay Hella et Jo Quail sur cet album. Comment es-tu entré en contact avec elles ?
Andrew a écrit les soli des guitares. Des guitares, des guitares et encore des guitares. On a d'ailleurs décidé de ne pas mettre de batterie sur les soli. Mais on s'est dit qu'ils seraient mis en valeur par des voix féminines et Andrew est un grand fan de WARDRUNA. On est donc entré en contact avec eux et Lindy était très contente de nous rejoindre sur le projet. Son apport est très esthétique, très éthéré, sa voix est incroyable. Quand j'ai entendu ce que ça donnait, j'ai décidé de ne pas chanter sur le morceau, car je n'y apporte rien d'utile. Juste la guitare d'Andrew et la voix de Lindy-Fay. C'est tout ce dont le titre a besoin. Et grâce à cette simplicité, je trouve qu'il fonctionne très bien.
Et puis, nous avons toujours voulu avoir de vrais violoncelles sur notre musique. C'est un instrument très évocateur. Notre producteur Mark Mynett connaissait Jo Quail. Donc, quand je lui ai dit vouloir inclure des violoncelles, il a appelé Jo et elle est venue. Elle est formidable. Je n'avais jamais entendu parler d'elle avant, mais j'ai du coup regardé des concerts qu'elle a donnés. Ce qu'elle fait en live n'a rien à voir avec ce qu'elle a offert à MY DYING BRIDE. On voulait du violoncelle traditionnel sur notre album, car on a pensé que ça se marierait mieux avec notre musique, mais ce qu'elle fait en live est totalement différent. Elle a un violoncelle électronique avec des effets très bizarres, mais qui fonctionnent très bien.
Avoir Jo et Lindy-Fay embellit notre musique et enrichit le son. Cela apporte quelque chose de différent qui contribue à garder l'intérêt qu'ont les gens pour MY DYING BRIDE. On ne veut pas répéter les mêmes choses encore et toujours. Pour rester intéressants, on doit apporter des éléments nouveaux et captivants. C'est le cas avec ces deux personnes.

Elles apportent notamment leur touche féminine à MY DYING BRIDE...
Oui, tout à fait. On a déjà une fille à la  basse, mais elles apportent encore plus de féminité.

Vous avez également un nouveau batteur, Jeff Singer. Comment a-t-il rejoint le groupe et a-t-il pris part au processus d'écriture ?
Non, pas vraiment, car tout était presque terminé quand il est arrivé. A nouveau, Mark Mynett connaissait Jeff et il était déjà dans le studio car il travaillait avec un autre groupe. On l'a appelé, il est venu. On ne l'avait jamais rencontré auparavant. Et même s'il a fait plein de choses pour PARADISE LOST et qu'on a tourné avec eux, on ne l'avait jamais vu. C'est un très bon batteur, il n'a eu aucun souci avec notre musique et tout a très bien fonctionné. En plus, c'est quelqu'un de très gentil. Il fera les tournées avec nous. Neil (Blanchett, le nouveau guitariste), qui n'est pas sur l'album car ses parties de guitare avaient déjà été enregistrées, sera avec nous en tournée également.
 

"On a voulu faire un album un peu plus accessible, être moins complexe et bizarre"

 

L'aspect graphique, esthétique, semble primordial à vos yeux. Votre artwork et vos vidéos sont toujours superbes et pleins de sens. Qui s'occupe de la partie visuelle de MY DYING BRIDE ?
Cela dépend qui on choisit pour nous aider. Des fois c'est moi, des fois ce sont d'autres collaborateurs. Cette fois, je voulais travailler avec Eliran Kantor, car j'adore ses précédents travaux. Il a donc accepté de produire cette magnifique pochette pour « The Ghost Of Orion ». Les vidéos sont, elles, réalisées par James Sharrock qui a déjà fait certaines de nos précédentes vidéos. J'étais resté en contact avec lui et lui ai donc donné les paroles des chansons et l'idée générale de l'album. Et on a donc fait de belles vidéos. Alors, oui, je pense que c'est essentiel. La musique est super à écouter mais en fait, j'écoute les albums avec mes yeux en premier. Le visuel sert de référence à ce que tu vas entendre. On n'a pas vraiment besoin de faire de vidéos ces temps-ci. On pourrait se contenter des lyric-videos. Mais si le label a un peu de budget, c'est quand même mieux d'avoir un vrai clip, surtout pour nous qui n'avons rien produit depuis longtemps. Il faut qu'on puisse voir nos jolis visages à nouveau (rires) ! En plus, c'est un exercice qui m'amuse. C'est du travail, car il faut tourner pendant des heures, mais c'est sympa.

Parlons de votre passage de Peaceville à Nuclear Blast...
C'est une très belle opportunité pour nous. On était chez Peaceville depuis fort longtemps et ils ont été très bien avec nous durant toutes ces années, mais on avait besoin d'aller de l'avant. Peaceville a toujours fait tout ce qu'il pouvait pour nous, mais on a eu la sensation de manquer quelque chose, de pouvoir donner plus au monde. Et Peaceville ne nous permettait pas d'aller plus loin. Il fallait donc trouver un plus gros label pour visiter de nouveaux territoires, voir de nouveaux horizons. Et Nuclear Blast est parfait pour ça. Ils sont bien implantés dans le domaine. Quand le contrat avec Peaceville est arrivé à son terme, on a cherché d'autres labels et par chance, Nuclear Blast est celui qui a fait la plus belle offre. Donc, pour nous, c'était le timing parfait. On est tout de même restés amis avec Peaceville. D'ailleurs, la semaine dernière j'étais à une fête du label. Voilà, on devait simplement aller de l'avant et on a pensé que Nuclear Blast pouvait aider MY DYING BRIDE à être davantage visible.

Revenons aux vidéos et parlons de celle qui illustre "Your Broken Shore" ? C'est le premier titre de l'album et aussi le premier clip sorti. Pour l'avoir choisi d'abord, est-il représentatif de l'album ?
Oui, plutôt. On a voulu faire un album un peu plus accessible, être moins complexe et bizarre. On a décidé de se détendre et d'écrire des morceaux relativement simples, comparés à d'habitude. J'espère que les gens les aimeront donc davantage. Il y a aussi quelques chœurs qui procurent une superbe atmosphère. Bien sûr, il y a toujours beaucoup de mélancolie, car c'est la marque de fabrique de MY DYING BRIDE. Mais c'est une jolie mélancolie. Donc je pense que "Your Broken Shore" fonctionne très bien. La deuxième vidéo, "To Outlive The Gods", est assez similaire. Bien sûr, ce n'est pas le même morceau, mais la trame est identique. A nouveau, c'est une bonne représentation de ce qui se trouve sur l'album.

Et y-a-t-il un parallèle avec "Your Woven Shore", dernier morceau de l'album ?
Oui, en effet. Même si ce n'est pas un concept album, il t'emmène en voyage. C'est assez sombre et terrifiant au début, mais ensuite, vers le milieu de l'album, tu te sens libéré. Un peu comme s'il y avait une lumière brillante. Puis tu retournes dans la nuit et vers des morceaux plus lourds qui s'achèvent sur "Your Woven Shore". Mais cela fait sens et le lien se crée, la boucle est bouclée. Je voulais un début et une fin à cet album. Il commence cassé et il finit réparé, et je pense qu'il est important de terminer sur une note assez positive.



Est-ce que cela ressemble à ta vie personnelle ?
Oui, je pense bien sûr, mais je ne veux rien célébrer. Tu sais, quand ma fille a battu le cancer, il n'y a pas eu de fête, car il n'y a rien à fêter, c'était juste un énorme soulagement. On était juste reconnaissants qu'elle soit toujours en vie. C'était juste horrible. Donc quand le médecin nous a annoncé qu'elle n'avait plus de cancer, on n'a pas eu de réaction démesurée. On s'est juste senti soulagés. Mais j'essaye toujours d'être positif. Elle peut à nouveau marcher, alors qu'elle était en fauteuil roulant. Ses cheveux repoussent, elle a perdu beaucoup de ses organes, car le cancer a explosé et a détruit beaucoup de choses dans son corps, mais elle est en vie ! Alors, au milieu de toute cette noirceur, il y a un peu de lumière au bout du compte.

En tout cas, quand je t'entends parler, je distingue de l'énergie, une dynamique. C'est beau à constater !
Oui, merci. Pour écrire, j'ai besoin d'être d'humeur assez sombre. Quand je sens le blues monter en moi, c'est là que je suis productif. Je suis créatif quand je suis vraiment déprimé. Et j'arrive à transformer cette négativité en quelque chose de créatif. Cela me permet de vider mon esprit de tout ce qui me ronge et cela me laisse un sentiment de bien-être profond. Je suis en fait quelqu'un d'assez positif. Donc quand j'ai beaucoup écrit, je me sens encore plus content. Et comme j'ai pas mal composé aujourd'hui, je suis d'humeur joviale ! Je suis d'ailleurs très content d'avoir un moyen de sortir toute la négativité qui est en moi. Certains n'ont pas cette créativité et doivent devenir fous !

La musique est donc une passion mais aussi un besoin...
Oh oui ! C'est un réel besoin. C'est aussi pour cette raison que je fais MY DYING BRIDE depuis 30 ans. J'en ai besoin. Pourquoi abandonner quelque chose dont j'ai besoin ?

Tu dois d'ailleurs être très fier de cette longévité de carrière...
Oui, quand je regarde tous les albums que nous avons sortis et toutes les chansons que nous avons écrites, je suis très fier de tout. Parfois, les groupes qui durent longtemps sont un peu embarrassés par leurs premiers titres, parce qu'ils étaient jeunes et ont la sensation d'avoir écrit des bêtises. Mais ce n'est pas mon cas. Quand j'écoute le premier album, je le trouve vraiment bon. La production n'est pas terrible, car on n'avait pas le budget, mais je trouve les chansons très matures pour un très jeune groupe. Je pense que nous avons fait du bon boulot. Donc oui, je suis très fier de tout ce que nous avons pu écrire. Je ne regrette rien. MY DYING BRIDE n'a jamais eu de manager. Andrew et moi avons toujours pris soin des intérêts du groupe. Et je suis fier de constater qu'on a tellement bien travaillé, qu'on a tourné avec IRON MAIDEN, Ronnie James Dio, on est allé en Grèce jouer avec METALLICA. On a fait des choses incroyables et on l'a fait par nous-mêmes. C'est un réellement accomplissement dont je suis fier.

Et vous avez aussi un public très fidèle...
Oui, on a de la chance. Parce que nous avons commencé avant l'âge d'Internet, on a gardé un lien privilégié avec nos fans. Quand les gens nous écrivaient, on leur répondait. Quand on a sorti la démo, mon adresse y figurait, donc tout le monde pouvait m'écrire. Et de nombreuses personnes m'ont écrit. Je leur ai répondu, à toutes. Je suis d'ailleurs toujours en contact avec certaines d'entre elles. Je pense qu'il est très important d'avoir cette connexion avec les gens qui achètent ta musique. Je n'ai rejoint Facebook que très récemment, car je n'étais pas très sûr de ce que cela comportait. Tous les autres membres du groupe sauf Andrew sont sur Facebook, mais j'essaye de correspondre avec un maximum de gens. Bien sûr, il est impossible de répondre aux milliers de gens chaque jour, mais les gens le comprennent très bien. Les fans sont très fidèles depuis le tout premier jour et je suis très reconnaissant.
 


Quelle est la différence entre le MY DYING BRIDE aujourd'hui et le MY DYING BRIDE des années 90 ?
Eh bien, on est un peu plus vieux, un peu plus sage, on est de meilleurs musiciens, donc les albums que nous écrivons aujourd'hui sont sans doute meilleurs que ceux du passé. On a plus d'expérience et elle transparaît forcément dans la musique que nous créons. Et j'aime le fait que nous soyons des gens assez terre-à-terre. Personne dans MY DYING BRIDE n'est une rock star. Personne ne porte des pantalons de cuir et des lunettes de soleil. On est des gens normaux. Quand nous allons sur les gros festivals et que l'on va dans le carré VIP, on prend juste un petit verre de vin et on reste fidèles à nous-mêmes. On ne se promène pas en arborant nos pass VIP et en buvant du Jack Daniel's devant tout le monde. On est des gens normaux. J'espère que nous allons rester comme ça. Mais de toute façon, je pense qu'il est un peu tard pour devenir des rock stars maintenant !

Vous êtes prêts à rejouer live ?
Pas tout à fait, mais on répète beaucoup pour notre premier concert à Glasgow en avril. On a vraiment besoin de s'entraîner, car on ne peut pas revenir après trois ans sans jouer ensemble, avec un nouveau batteur et un nouveau guitariste, sans pratiquer beaucoup. On fera un concert studio pour voir comment le groupe fonctionne et s'assurer que nous faisons les bonnes choses. Et alors on sera prêts pour le concert de Glasgow. Il y a aussi beaucoup de festivals d'été prévus, donc on va bientôt être très occupés. On travaille aussi sur une tournée, mais je ne peux pas encore t'en dire plus.
Nous n'avons pas sorti d'album depuis longtemps, mais j'espère que notre retour sera bien accueilli et que les gens vont aimer ce que nous leur apportons. Si c'est le cas et qu'ils en veulent plus, il y a un EP déjà enregistré ! Donc dès que Nuclear Blast voudra le sortir, il y aura encore plus de musique présentée. Et d'ici là, on se voit sur la route !

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
Ses autres publications

1 commentaire

User
Patrick Belanger
le 05 mai 2021 à 15:57
Excellent interview. Je suis content d'en savoir plus sur ce band que j'ai découvert récemment. En français en plus! Bon travail!
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