ME AND THAT MAN est le projet solo du très sulfureux Nergal, tête pensante et chanteur du groupe de black metal polonais BEHEMOTH. Mais ici rien à voir avec la brutalité du combo précédent. Avec ME AND THAT MAN, Nergal nous montre une facette beaucoup plus folk, bien que très dark, de sa musique. Deuxième album, après « Songs Of Love And Death » paru en 2017, « New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 1 » propose 11 titres à la fois provocateurs et bluesy, mélodiques mais sombres. Entre passages country, parties gothiques, atmosphère sudiste et ambiance résolument rock, Nergal ouvre son horizon à pléthores d'influences. Et il sait également s'entourer des bons invités sur tous les titres, chacun apportant sa touche personnelle et son talent.
Il y a le très rythmé "Run With The Devil" avec le saxophone et la voix de Jørgen Munkeby du SHINING norvégien. Le très folk et hyper fédérateur "Męstwo", seul titre en polonais chanté par Nergal. Le soul & groovy "Surrender" avec les voix de Dead Soul et Rob Caggiano de VOLBEAT. Le sombre et rock "By The River" avec Ihsahn d'EMPEROR et l'hyper country "Deep Down South" avec Johanna Sadonis et Nicke Anderson de LUCIFER. Mais aussi le blasphématoire "Burning Churches" avec Mat McNerney de GRAVE PLEASURES et son timbre de voix rauque, le heavy et brut "How Come ?" avec Corey Taylor de SLIPKNOT et STONE SOUR, Brent Hinds et Rob Caggiano à nouveau mais aussi la ballade triste et mélancolique "Confession" avec le chant grave et funeste de Niklas Kvarforth du SHINING suédois cette fois. Enfin ballade relative si on s'en réfère aux blast beats et hurlements qui viennent clore un album véritablement original et intrigant.
ME AND THAT MAN est une figure à part du monde du metal et rock qui parvient avec brio à ouvrir les esprits sur des influences insoupçonnées. Avec « New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 1 », Nergal nous montre bien sûr une autre facette de sa créativité et de sa personnalité mais il nous fait découvrir aussi les talents cachés de nombre de ses semblables. Et il est si bon de se laisser saisir par le groove de l'album qu'il est difficile de ne pas l'écouter en boucle. Addictif.