29 février 2020, 23:53

UNEVEN STRUCTURE + MOLYBARON +ODC +DISCO-NECTED

@ Paris (Le Gibus)

2020 étant une année bissextile, il fallait bien fêter comme il se doit ce 29 février qui n’arrive que tous les quatre ans. Organisée par l’association La Kave, cette soirée réunit sur la scène du Gibus à Paris quatre groupes francophones : UNEVEN STRUCTURE, MOLYBARON, ODC et DISCO-NECTED. C’est également une soirée warm-up du festival  Metaldays qui se déroule chaque année en Slovénie, et donc l’occasion pour les participants de tenter leur chance pour gagner un pass pour ledit festival.

Dans une salle encore clairsemée, DISCO-NECTED, un jeune trio parisien évoluant dans un registre metal alternatif et power rock, se démène comme un beau diable. Ils ne sont que trois, mais ils assurent bien. Il n’est guère aisé de faire l’ouverture de ce genre de soirée, mais avec une belle énergie, Aziz Bentot à la guitare et au chant, Jonathan Ghenda à la basse et le batteur Lucas Pelletier s’en sortent avec les honneurs, proposant des compositions bien ficelées et pêchues, malgré un son qui ne sera pas au top (Ce sera malheureusement le cas toute la soirée. A croire que la sonorisation de cette salle bizarrement foutue n’est pas une partie de plaisir pour les ingénieurs du son.) Le jeune groupe récolte de chaleureuses acclamations fort méritées. Son premier album s’apprête à voir le jour en septembre 2020, à suivre donc de près.

Le prochain groupe à s’installer sur scène est un quintet de Paris, ODC, emmené par la chanteuse Celia Do, qui propose un metal alternatif vaguement gothique et teinté de pop. Le public, déjà plus nombreux, réagit bien aux chansons du groupe. Musicalement, c’est bien en place et assez carré. On pourra cependant regretter un manque flagrant d’originalité et un chant dépourvu d’émotion. Ça s’écoute bien mais ça ne reste pas en tête. Les mélodies ne sont pas inoubliables et qui plus est, les nombreux samples qui doublent la voix de Celia ajoutent un effet dramatique et donnent une impression de puissance, sur le moment, mais ne servent de toute évidence qu’à camoufler une certaine platitude vocale. Est-ce dû aux problèmes de sonorisation ? Compte tenu de ce fait, on se défendra de poser un quelconque jugement de valeur, car chaque groupe mérite plusieurs chances pour faire ses preuves.

La salle est désormais bien remplie pour accueillir l’un des groupes que l’on suit depuis ses débuts, MOLYBARON. C’est la première date que le groupe franco-irlandais nous offre depuis son retour de tournée en première partie de A PALE HORS NAMED DEATH, en octobre dernier. Et le premier constat que l’on peut faire, c’est que les quatre musiciens ont sacrément pris de l’assurance, assénant les titres tirés de leur premier album « Molybaron » sorti en 2017 et les nouvelles chansons à paraître, avec une rage et une hargne bienvenues. Le son est toujours aussi exécrable, mais au vu du groove inimitable et de la puissance de feu déployée par MOLYBARON, on fait fi des détails techniques et on apprécie pleinement le concert, intense de la première à la dernière note. Sur les trois premiers extraits, la voix de Gary Kelly est un peu noyée dans le déluge de décibels et la prépondérance de la basse de Sébastien de Saint-Angel et de la batterie de Camille Gréneron. Mais fort heureusement, les conditions sonores vont (légèrement) s’améliorer et les guitares de Gary et de Steven Andre se font plus présentes, toujours aussi mélodiques et punchy. Le public ne s’y trompe pas et leur réserve une ovation chaleureuse à l’issue de ce set sans temps-mort.  

Pour finir la soirée, UNEVEN STRUCTURE, groupe de metal progressif et djent formé en 2008, originaire de Metz, vient présenter son dernier album en date, « Paragon ». Composé de Matthieu Romarin au chant, Igor Omodei à la guitare, Benoit Friedrich à la basse et Arnaud Verrier derrière les fûts, le groupe a de la bouteille et ça se voit immédiatement. Le set est hyper carré, très pro, puissant, et la musique proposée est élaborée, agressive comme il se doit, complexe aussi, avec ses passages polyrythmiques alternés avec des moments bien heavy mais, en même temps, suffisamment mélodique pour accrocher l’oreille à la première écoute. Matthieu a le coffre nécessaire pour donner corps à ces morceaux navigants entre douceur et violence. UNEVEN STRUCTURE remporte l’adhésion du public haut la main et ce n’est que justice. L’expérience et le professionnalisme du groupe se sont mis au service de leur musique riche et originale. Seules quelques petites longueurs se font sentir parfois sur certains morceaux qui sont étirés peut-être un peu plus que nécessaire.

Cette soirée, malgré les problèmes de son récurrents, s’est avérée fort intéressante, ayant la bonne idée de présenter quatre groupes à l'univers musical complètement différent. Une belle leçon d’ouverture d’esprit.

Blogger : Sly Escapist
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Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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