22 avril 2020, 11:12

TRIVIUM

• "What The Dead Men Say"

Album : What The Dead Men Say

Autant « The Sin And The Sentence », le précédent album de TRIVIUM, sorti en 2017, marquait un véritable renouveau pour le groupe, autant « What The Dead Men Say » s’inscrit dans la continuité de ce dernier. A savoir, un album abouti et inspiré sachant condenser l’essence même de ce groupe aux multiples facettes. Annoncé par la sortie du premier single "Catastrophist", un titre ô combien prémonitoire, les fans ont pu constater que TRIVIUM n’a rien perdu de sa rage, ni de sa capacité à délivrer des mélodies accrocheuses.

L’album démarre par une intro musicale, comme c’est souvent le cas avec TRIVIUM,  intitulée "IX", peut-être en guise de clin-d’œil quant au nombre d’albums du groupe, « What The Dead Men Say » étant son neuvième album studio. Ou bien, si l’on veut creuser plus en profondeur, le chiffre neuf en numérologie représente l’altruisme, l’accomplissement final, l’idéalisme et la spiritualité, mais aussi la fin d’un cycle. Et l’ambiance qui se dégage de cet album, à première vue, est plutôt sombre et pessimiste. Image d’un idéal que l’homme n’atteindra jamais ? Ou constat d’une société partie à la dérive ? On enchaîne avec le second single et titre éponyme, "What The Dead Men Say", qui est muni d’une attaque franche et agressive, due en grande partie aux prouesses d’Alex Bent, le batteur qui a rejoint le groupe en 2017, et qui démontre une fois de plus qu’il est doté d’un talent hors-pair. Les guitares de Matt Heafy et Corey Beaulieu, ainsi que la basse de Paolo Gregoletto, se font mordantes et incisives, et le chant de Matt oscille entre voix claire mélodique et screams rageurs. "Catastrophist" est le morceau le plus long de ce disque et aussi l’une des plus belles réussites, avec son mantra imparable : « We never had a chance ». On navigue entre des couplets bien speed et un refrain mid-tempo, avec un break archi-bourrin annoncé par une charge de cavalerie rythmique. Pas de répit avec "Amongst The Shadows And The Stones", la baffe bien violente et thrashy de cet album, qui va transformer la fosse des futurs concerts en bain bouillonnant, fait de sueur et de circle-pits enragés.

"Bleed Into Me" montre la facette la plus mélodique de TRIVIUM (je n’ai pas dit commerciale !), et accorde une pause façon "fausse ballade", fort bienvenue, nous permettant de savourer la très belle voix du chanteur, ainsi qu’un solo de guitare de toute beauté. Mais si vous pensiez pouvoir vous reposer, c’est mal barré, car "The Defiant" est l’une des autres mandales du CD. Riffs efficaces, rythmique en folie, solo inspiré ainsi que vocaux judicieusement dosés entre hurlements et chant clair : que demander de plus ? "Sickness Unto You" commence sagement, mais ne vous y fiez pas. La colère est belle et bien là, dévastant tout sur son passage. Encore un excellent titre, prenant à la gorge, qui donne envie de déverser au grand jour toute la révolte qui se trouve enfouie au plus profond de nous.  

Le voyage se poursuit avec "Scattering The Ashes", et sa basse ronde et dodue, ses riffs mélodiques et son refrain immédiatement mémorisable. "Bending The Arc Of Fear" est plus brutale et complexe dans sa structure, peut-être un peu moins accessible que la précédente, avec ses nombreuses cassures de rythme et ses multiples riffs, la rapprochant d’un style thrash progressif franchement pas désagréable. Et pour clore ce nouveau chapitre, le groupe nous assène encore un dernier pain dans la gueule dont il a le secret avec "The Ones We Leave Behind", armée d’une rythmique archi-speed (encore et toujours l’excellent Alex Bent !), d’un refrain super efficace et d’un solo mélodique en diable.

TRIVIUM  nous revient en forme et en force avec « What The Dead Men Say », un album qui prouve que le quartet a encore des choses à dire après déjà plus de 20 ans de carrière. Malgré les hauts et les bas qu’une telle longévité engendre, le groupe démontre que la créativité et la rage sont toujours présentes en 2020, et qu’il restera toujours un peu à part parmi les autres formations, grâce à son talent inné pour conjuguer mélodies et agressivité, pour savoir aborder différents styles musicaux (thrash, metalcore, heavy), sans se soucier d’éventuelles frontières qui n’ont pas lieu d’être.

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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