KATATONIA existe depuis presque 30 ans et quel que soit le style qu'il a fait transparaître dans sa musique, il a toujours véhiculé de l'Emotion avec un grand E. Du blackened doom le plus profond des débuts au progressif le plus abouti des années plus récentes, les Suédois arrivent à nous donner la chair de poule à chaque album. Quatre ans après « The Fall Of Hearts », le quintet revient avec un « City Burials » puissant et inspiré.
Ce sont donc 11 titres pour presque une heure d'écoute qui nous emportent au gré de mélodies saisissantes et de la voix tellement captivante de Jonas Renkse. Plus que de la musique, c'est un voyage au cœur de la mélancolie que nous propose KATATONIA. Dès "Heart Set To Divide" et son intro minimaliste, les vocaux sont mis en valeur. L'atmosphère est sombre et les chœurs sont lourds même lorsque le morceau devient plus puissant au gré d'une progressivité toute assumée. A mettre en parallèle pour l'ambiance qu'il véhicule, le morceau "Vanishers" avec la sublime contribution de Anni Bernhard pour des vocaux éthérés. Sublime. Et puis il y a "Rein", résolument plus rock, plus doom aussi avec un riffing lourd et agressif et des guitares au premier plan. A l'instar de "Behind The Blood", heavy à souhait et à la rythmique imposante. Les soli très prog et les riffs tranchants donnent du relief aux paroles inspirées de l'Amour inconditionnel. S'ensuivent aussi des chansons plus classiques comme "The Winter Of Our Passing", moderne, brute, ambiancée et fédératrice, mais aussi d'une grande introversion. Court mais efficace. Pour le coup, radicalement différent dans la structure d'un "City Glaciers" où l'accent est mis sur la tristesse et le regret. En parlant de tristesse, que dire de "Lacquer" ? Beau, emprunt de profonde nostalgie, à la fois plein de finesse et de force mais surtout poignant. Ou "Lachesis" et sa mélodie aux claviers assurée de nouveau par Anders Eriksson ( Frank Default) comme sur « Night Is The New Day » ou « Dead End Kings ». Une réelle immersion au plus profond d'une nuit de détresse sentimentale. « City Burials » se termine par un "Unstrodden" des plus saisissant, progressif, mélodique, heavy. Il réunit tous les ingrédients d'un KATATONIA au plus haut de sa forme, fidèle à sa ligne de conduite, sincère et créatif.
Avec « City Burials », KATATONIA repousse encore les limites infinies de son art et exacerbe les sentiments profonds d'une âme accablée. Magnifique de sensibilité mêlée de détermination.