Trois ans après un excellent « Panthom Anthem », les p’tits gars de Lancaster, Pennsylvanie, AUGUST BURNS RED, livrent en plein confinement « Guardians ». Nous avons écouter ce que ça donne.
La 1ère écoute montre que AUGUST BURNS RED a choisi de garder son cap sur un metalcore burné et très technique. Est-ce forcément un mal ? Pas nécessairement. "The Narrative" fait dans l’approche pain dans la gueule. Le moins qu’on puisse dire c’est qu'il y a de la puissance et de la célérité. On se régale toujours avec la complémentarité des guitaristes Brent Rambler le tueur de riffs, et J.B. Brubaker le sublime soliste en tongs.
Pas le temps de souffler qu’on se prend "Bones" en plein estomac. De la brutalité parsemée d’un solo magnifique et d’une belle ligne de basse. A souligner aussi les prouesses à la batterie de Dustin Davidson, qui s’éclate comme un beau diable. Morceau classique certes, mais qui fout la patate. Parfait pour boire son café confiné. "Paramount" a une structure intrigante, plus aérée, les riffs arrivent en rouleaux déchaînés, ce qui profite au chant de Jake Luhrs, qui prend une dimension plus imposante. Il y a petit côté death mélodique dans ce très bon morceau.
"Defender" est un titre phare. Le clip décrit à la façon comics « l’ami qui reste à nos côtés pour prendre les coups dans les moments difficiles » (dixit Brent). Très fédérateur, et classique, parfait pour le live.
On sent que par moments AUGUST BURNS RED sort de sa violence métallique, en offrant des titres qui font écho à la magnifique pochette du CD, un loup dominant l’océan. "Lighthouse" offre un break qui est presque une ballade avec sa voix claire inhabituelle. "Dismembered Memory" et "Ties That Bind" se déroulent religieusement, forts de la foi qu’ils ont en eux-mêmes, avec leurs riffs fracassants.
AUGUST BURNS RED est un roc. Une cathédrale constituée d’une foi inébranlable en ses croyances et en ses armes que sont ses productions metalcore pures et dures. Chez ce groupe la force brute est synonyme d’une beauté sauvage. Force que l’on peut résumer avec "Bloodletter", ses soli aériens et sa voix tout en gravité. Beau tout simplement.
AUGUST BURNS RED a choisi de demeurer dans le classicisme, et nous concernant cela nous va très bien. Un album beau et fort, à déguster pendant cet exil intérieur imposé, notre "Empty Heaven" devenu quotidien. Le contemplatif "Three Fountains" sera parfait pour vous aider à vous évader. Servez-vous aujourd'hui un peu d’août pour diluer vos doutes. AUGUST BURNS RED sera notre gardien protecteur.