26 mai 2020, 19:25

VANDENBERG

• Interview Adrian Vandenberg

Après une pause de 35 ans,  Adrian Vandenberg ressuscite le groupe VANDENBERG laissant derrière lui VANDENBERG’S MOONKINGS pour un retour à un rock plus heavy, un retour aux sources gagnant avec ce nouvel album intitulé « 2020 » accompagné par un tout nouveau line-up avec en figure de proue vocal l’excellent Ronnie Romero, chanteur de LORDS OF BLACK et évoluant encore récemment au sein de RAINBOW aux côtés de Ritchie Blackmore. Confinement oblige, c’est au téléphone que le Néerlandais nous a accordé cette interview entre actualité et souvenirs de carrière avec son passage remarqué dans WHITESNAKE à la fin des années quatre-vingt suites aux déboires de la formation initiale de VANDENBERG.
 

Adrian, merci de nous accorder cette entretien, avant toute chose, comment vas-tu en cette période de crise sanitaire et comment ça se passe de ton côté ?
Personnellement il n’y a pas vraiment de différences car quand je suis en tournée je fais des concerts et quand je suis à la maison je travaille sur ma musique ou sur mes peintures et là en ce moment aux Pays-Bas je peux encore aller faire mes courses au supermarché, les gens gardent leurs distances, on reste à deux mètres les uns des autres donc, ce n’est pas trop dur à vivre. En revanche c’est difficile pour le groupe, nous devions commencer les concerts à la fin du mois de mai et ce ne sera pas possible avant un bon moment car tous les jours on voit aux informations que ça change et je serais vraiment surpris que les tourneurs puissent prendre des dates avant le mois de septembre ou octobre. On doit attendre et voir comment ça évolue mais c’est clair que c’est une situation très difficile pour les musiciens, les équipes de tournées et ça, dans tous les pays. Comme je te disais ça ne change pas grand-chose pour moi mais pour beaucoup d’autres personnes ça a un énorme impact. Je travaille à la maison donc c’est pratiquement ce que je vis tous les jours alors que pour d’autres, ils doivent se rendre à leur lieu de travail et c’est compliqué pour beaucoup de gens. Les agriculteurs continuent de travailler car ils sont seuls dans leurs champs ou du moins ils peuvent facilement appliquer les distances sociales de sécurité. J’ai parlé avec mon ancien groupe MOONKINGS, et le chanteur qui est agriculteur et avec qui nous sommes resté très bons amis me disait que la demande est toujours la même, la production continue, il va travailler le matin sur son champ et sa vie n’a pas vraiment changée depuis le début du confinement mais pour d’autres c’est un grand bouleversement.

Après 35 ans VANDENBERG revient mais avec un tout nouveau line-up ! Explique-nous pourquoi avoir relancé VANDENBERG et comment s’est constitué cette nouvelle formation ?
En fait je me suis dit au moment où j’ai commencé à composer le nouvel album que j’avais envie de retourner dans un style plus rock, plus rapide, à l’opposée de ce que les artistes de ma génération font habituellement, plus ils vieillissent plus ils ralentissent ou virent dans l’acoustique. Je fais le contraire, je veux faire des chansons plus fortes, plus rapides mais avec MOONKINGS nous avions des problèmes pour partir en tournées internationales et lorsque nous étions en France l’année dernière avec SCORPIONS, notre chanteur, comme je te le disais, est aussi agriculteur et il ne peut pas s’absenter trop longtemps, il doit retourner sur ses champs toutes les trois ou quatre jours et forcément c’est devenu un problème pour nous car je voulais qu’on parte en tournée à travers le monde, je ne veux pas uniquement jouer aux Pays-Bas. Donc on en a parlé ensemble et il n’était pas prêt à laisser sa ferme derrière lui car c’est une chose importante à ses yeux. Je me suis dit qu’il fallait que je commence quelque chose d’autre avec laquelle je puisse partir en tournée internationale. Donc ça, plus le faite que je voulais composer des chansons plus rock, plus heavy, plutôt que de changer de chanteur au sein de MOONKINGS j’ai décidé de recommencer avec un tout nouveau line-up. Ma maison de disques m’a appelé et m’a suggéré d’utiliser à nouveau le nom VANDENBERG au lieu de créer un nouveau nom. J’étais d’accord avec cette idée à la condition de trouver le bon chanteur car je ne voulais pas que ça ait l’aspect d’un truc nostalgique. On le voit assez souvent quand des groupes des années soixante-dix se reforment et pour être honnête ça me donne l’impression de voir une sous version de ce qu’était le groupe avant car ils ont déjà tout fait dans le passé, c’est pourquoi je voulais bien le faire mais avec un chanteur au top, un groupe de musiciens brillants, ce qui amènerait à un nouveau groupe mais avec un nom porteur d’un héritage, ce qui personnellement à plus de valeur et qui au final à plus de sens. Utiliser le nom VANDENBERG et délivrer une musique avec un rock qui sort du cœur, comme des titres que nous jouions avant tel que "Waiting ForTthe Night", ou "Wait" et "Ready For You" du premier album. Les chansons rapides de VANDENBERG sont très proches de ce que j’ai composé pour ce nouvel album et ce qu’on joue maintenant est même plus heavy et plus lourd.

Avoir Ronnie Romero avec sa voix très proche de celle de Ronnie James Dio était une évidence pour toi ?
Ronnie Romero était mon premier choix. Quand je l’ai écouté chanter avec RAINBOW il y a des années de cela, j’ai été complètement soufflé, je me suis dit « mais d’où vient ce type ? ». C’est un chanteur extraordinaire comme beaucoup de gens le savent déjà. J’étais en contact avec lui il y a cinq ans, lui était dans RAINBOW et moi dans MOONKINGS, nous sortions notre premier album et un jour j’ai reçu un email de sa part en réponse au miens où je le félicitais pour son travail dans RAINBOW et lui souhaitais tout le succès possible, un truc très spontané que je lui avais envoyé. Il m’a répondu en me remerciant, qu’il était fan de ce que j’avais fait par le passé et qu’il espérait qu’on puisse se voir un jour. C’était il y a cinq ans. Et quand j’ai commencé à réfléchir à propos d’un nouveau chanteur ça m’est revenu... « attend une seconde, j’avais eu cette discussion avec Ronnie il y a quelques années, je vais lui envoyer un message, savoir comment il va ». On a repris contact et il était très enthousiaste, je suis allé le voir à Madrid où il vit, on a enregistré des démos sur mon iPad car c’est comme ça que je travaille, on a enregistré des trucs avec sa voix et la mienne, tu peux entendre le résultat sur l’album, et deux mois après on était en studio à Los Angeles avec le producteur Bob Marlette. Tout s’est passé assez vite à vrai dire.
 

" J’attends toujours les sorties de nouveaux albums dans ce style de musique mais ça n’arrive pas tous les jours, et tout comme les fans du genre j’attends de ces groupes là qu’ils sortent des albums de qualité"


Adrain Vandenberg & Ronnie Romero


L’appel du heavy rock se faisait sentir, tu voulais te détacher des ambiances blues de VANDENBERG’S MOONKINGS pour un retour aux sources. Ça a été un vrai coup de frais pour toi ?
Oui, j’avais fait la même chose quand j’avais vingt ans en partant de mon groupe TEASER qui était un groupe aux sonorités blues pour former en suite VANDENBERG. J’aime travailler sur ces deux influences quand je compose, j’aime qu’on distingue clairement ces deux influences et sur ce nouvel album de VANDENBERG il y a deux chansons, "Shout" et "Shitstorm" qui auraient pu être sur un album de MOONKINGS. Donc on a toujours cette connexion mais je voulais que l’ensemble soit bien plus heavy.

Dirais-tu que la chanson "Shadows Of The Night" est la version concentrée de toutes tes influences?
Oui et c’est très intéressant que tu me poses cette question, je n’y avais pas vraiment pensé mais tu as raison, c’est une combinaison de plusieurs styles. Le couplet est assez bluesy et comme tu le sais j’ai toujours aimé les riffs heavy, une bonne chanson de rock a forcement un bon riff dedans et "Shadows Of The Night" a clairement plusieurs influences, tu as raison. Je n’y avais jamais pensé de cette façon, c’est intéressant.

L’écriture de ce nouvel album s’est divisée en deux parties, la première avec le producteur Bob Marlette dans son studio et la deuxième dans ton propre studio à peaufiner les détails. Certaines chansons demandaient à être corrigées après écoute ?
Non pas vraiment mais lorsque nous étions à Los Angeles Ronnie était disponible que pour une période limitée, il avait quelques concerts à faire avec Michael Schenker en Europe. Je n’avais pas terminé d’enregistrer toutes les parties de guitares mais elles n’avaient pas vraiment changées des versions démo que j’avais réalisées car elles sonnaient très bien dès le début et qu’elles me plaisaient comme ça donc on a rien changé et lorsque je suis rentré à la maison après avoir enregistré à L.A. j’ai seulement fait quelques compléments de pistes de guitares.

On retrouve le titre "Burning Heart" issu de l’album sorti en 1982 mais réenregistré en plusieurs étapes, parle nous de ce titre et pourquoi l’avoir inclus dans le nouveau disque ?
C’est une histoire intéressante, je n’avais pas prévu de l’inclure dans l’album. En fait lorsque mon manager et son équipe ont annoncé la sortie prochaine de l’album avec un nouveau line-up pour VANDENBERG ils m’ont demandé de leur fournir une des prochaines chansons mais on n’avait pas encore enregistré l’album à ce moment là mais je me suis rappelé que j’avais gardé les pistes audio de batterie et de basse de la nouvelle version de "Burning Heart" qu’on avait réalisées pour MOONKINGS deux ans auparavant. J’ai donc ajouté les guitares dessus et je suis allé à Madrid afin que Ronnie ajoute sa voix et on l’a sorti pour la conférence de presse. La maison de disques et le management étaient si contents du résultat qu’ils ont voulu qu’on l’ajoute sur l’album, cependant je n’étais pas certain de vouloir l’inclure mais en y réfléchissant elle servait de lien en quelque sorte entre le VANDENBERG de 2020 et celui de 1982 et voilà que des années plus tard elle revient sous une autre version avec Ronnie au chant. Je trouvais ça sympa d’avoir ce lien entre l’ancien et le nouveau VANDENBERG.

Tu as composé de belles ballades comme "Burning Heart" justement, mais aussi "Too Many Tears" et "Sailing Ships" avec WHITESNAKE, penses-tu qu'une ballade doit être obligatoirement triste pour être belle ?
Bonne question, je ne pense pas qu’une ballade doit être triste cependant elle a besoin d’avoir une certaine mélancolie comme avec "Sailing Ships", cette chanson n’est pas triste, elle est pleine d’espoir, d’espoir pour l’avenir, de prendre son destin en mains. Sur le deuxième album de MOONKINGS, "What Doesn’t Kill You" proposait quelque chose d'un peu hybride, sur le premier album on retrouve "Breathing" qui là aussi propose une chanson à moitié ballade à moitié puissante et qui a aussi des paroles positives. Donc je suis d’accord avec toi, il n’y a pas d’obligation à ce qu’une ballade soit triste pour que ce soit une jolie chanson. Pour ma part j’aime jouer de la guitare acoustique dans mes ballades et sur le nouvel album j’ai voulu un peu changer mon approche pour la chanson "Let It Rain" qui comporte des paroles tristes mais pour la première fois je n’ai pas utilisé de guitare acoustique afin de faire un truc qui sortait de l’ordinaire dans ce que je compose habituellement.

La production de « 2020 » semble avoir été réalisée dans la continuité des premiers albums avec une touche plus moderne. Le meilleur de deux époques dans un seul disque ?
Oui c’est exactement ce qu’on voulait faire. J’ai remarqué durant ces trente dernières années que certains groupes voulaient toujours sonner comme dans les années soixante-dix ou quatre-vingt, avec un équipement spécial de manière à sonner à l’ancienne et posé mais moi je voulais au contraire que tu te prennes le son en pleine tronche, que ce soit frais et dynamique plutôt que de ressortir le vieux son old-school. De cette manière là aussi ça permettait de faire le lien entre 2020 et 1982 ce qui est très important à mes yeux. Les membres du groupe et moi avons parlé de ça pour le nouvel album et la première chose sur laquelle nous étions tous unanimes c’est que ça devait sonner frais et moderne mais aussi représentatif du style que j’ai depuis mes débuts car c’est le genre de musique que j’aime. J’attends toujours les sorties de nouveaux albums dans ce style de musique mais ça n’arrive pas tous les jours, et tout comme les fans du genre j’attends de ces groupes là qu’ils sortent des albums de qualité.
 


Il y a une question qui me chiffonne, pourquoi le groupe VANDENBERG s'est séparé après l'album « Alibi » ? Ça s’est passé juste après la tournée ?
Oui car il y avait pas mal de problème avec le chanteur à ce moment-là. On ne pouvait pas compter sur lui, il n’était pas fiable. Il a commencé à causer des problèmes, il avait un mauvais comportement chez lui envers sa femme et je ne voulais pas avoir à côtoyer une personne avec ce type de conduite. Je ne voulais plus avoir affaire à lui. En plus on avait pas mal de plaintes quand on était en tournée au Japon, surtout de la part des femmes avec lesquelles il était brutal ce qui rendait les choses très difficiles sans compter qu’il arrivait souvent au balances et aux concerts complètement bourré ce qui fait qu’il chantait complètement faux. Ça empirait jour après jour et j’ai commencé à travailler avec un nouveau chanteur puis j’ai reçu un appel de mon manager qui bossait aussi pour AEROSMITH, WHITESNAKE et GUNS N’ ROSES. Il m’a proposé de passer le voir pour discuter d’un nouveau contrat de disques pour VANDENBERG. Je lui ai dit ok, on venait de terminer le contrat précédent. J’y suis allé et il m’a dit « Je veux te proposer un nouveau contrat mais je veux changer tous les musiciens du groupe car je ne les trouve pas très bons », il voulait former un nouveau line-up avec de bons musiciens américains. Puis il a ajouté « J’ai aussi une seconde proposition à te faire : j’aimerais vraiment que tu rejoignes WHITESNAKE ». Comme tu le sais David Coverdale m’avais déjà proposé de rejoindre le groupe en 1982. J’ai réfléchis à cette offre et je me suis dit que si je formais un nouveau groupe pour VANDENBERG je ne trouverai jamais un chanteur aussi bon que David Coverdale alors ce serait peut-être mieux que j’intègre son groupe à la place et voilà comment j’ai arrêté VANDENBERG.

On retrouve aussi deux invités sur cet album ! Rudy Sarzo et Brian Tichy  qui t’ont dépanné au début de l’enregistrement. Pour quelles raisons ne pas avoir enregistré tout l’album avec eux ?
Je connais Rudy Sarzo depuis les débuts de VANDENBERG, c’est un très bon ami à moi. J’ai connu Brian Tichy pendant mes années WHITESNAKE quand on passait en Europe. Quand je les ai appelés pour le nouvel album, je n’avais pas encore constitué le groupe, je n’avais pas encore choisi le batteur et le bassiste mais au moment où on allait commencer à enregistrer j’ai trouvé Koen pour prendre le poste de batteur mais j’avais toujours besoin d’un bassiste. J’ai appelé Rudy et Brian pour leur expliquer la situation et ça s’est terminé par Brian et Rudy jouant sur les deux titres enregistrés et Koen et Randy sur le reste de l’album. Koen et Randy ont enregistré 90% de l’album.

Tes inspirations musicales influent-elles sur ton autre activité : la peinture ?
Oui, absolument et mon inspiration me vient de beaucoup de choses différentes. J’ai une maison dans le sud de la France. La France est mon deuxième pays quasiment et quand je fais du vélo dans la région j’ai beaucoup d’inspiration que me vient à ce moment-là. J’ai composé beaucoup de riffs dans cette maison en France justement, je pense que la moitié de l’album a été écrit à cet endroit. Quand je peins j’écoute toujours de la musique en même temps. Parfois c’est de la musique classique, parfois c’est du AC/DC, parfois c’est LED ZEPPELIN, pleins de trucs différents, de la musique gitane, du classique, du rock et ça influence ma peinture. Quand j’écoute AC/DC je ne peins pas la même chose que lorsque j’écoute du Chopin. Je m’inspire de beaucoup de choses, je m’inspire même de la nourriture, de la grande cuisine des restaurants, pour moi tout ça est connecté. C’est connecté car ça inspire tes différents sens, que ce soit le goût, l’odorat, la vue ou l’ouïe, tes sens réagissent aux choses douces ou agressives. Tous ça est relié quand je cuisine, que je peins ou que je compose.

Y a-t-il un tableau qui t’ait inspiré pour un riff ou une chanson pour ce nouvel album ?
Laisse moi réfléchir, je ne crois pas c’est plutôt l’inverse qui se produit. Ces derniers mois je n’ai pas eu beaucoup de temps pour peindre mais je sais que la prochaine fois que je peindrai je me mettrai cet album en même temps et je verrai ce qui en sortira sur la toile, je suis certain que ça aura une influence majeure sur le résultat final que d’avoir écouté l’album en même temps.

Souhaitais-tu proposer une de tes toiles pour la pochette du nouvel album où tu voulais juste rafraîchir le logo dès le départ ?
Au départ je pensais utiliser une peinture mais les moyens d’écouter la musique changent et dans cette nouvelle époque beaucoup de gens écoutent leur musique sur des applications comme Spotify ou Deezer depuis leur téléphone, et le problème c’est que les pochettes sont désormais réduites à un petit carré dans un lecteur numérique ce qui fait qu’on a du mal à voir les détails. Alors on s’est dit que ce serait plus judicieux de réintroduire le logo de manière à ce que les gens percutent tout de suite comparé à une peinture de 3cm carré qui aura moins d’impact. Ce logo que j’ai créé en 1982 sera facilement reconnaissable par les fans et renoue en quelque sorte avec les traditions du tout premier album.

Te rappelles-tu le moment exact où tu as su que tu deviendrais musicien professionnel ?
J’ai toujours voulu être musicien depuis l’âge de douze ans. Je pensais que c’est ce que je deviendrais mais plus tard je me suis rendu compte que la musique que je voulais jouer semblait impossible à faire aux Pays-Bas, du moins en vivre semblait juste impossible et c’est mon père qui m’a poussé à continuer, il m’a dit « Peu importe ce que tu veux faire, que ce soit le conservatoire ou aller dans une université artistique, choisis ce que tu veux du moment que ça t’apporte un bon travail et après tu pourras faire ce que tu veux avec ta musique ». Je le remercie de m’avoir donné ce conseil car lorsque tu as douze ou treize ans tu es extrêmement idéaliste et tu crois que tout va rouler comme sur des roulettes mais plus tard dans ta vie tu réalises que ce n’est pas toujours le cas en particulier avec la musique que je composais, personne ne voulait me signer, aucune maison de disques voulait signer VANDENBERG car c’était du hard rock et qu’ils ne savaient pas comment vendre ce genre de musique au début des années 80. Finalement on a été signé chez Atlantic Records aux Etats-Unis car ils savaient quoi faire avec nous et seulement après aux Pays-Bas ils nous ont dit « ouai on savait que ça allait marcher », tu parles, ils n’avaient pas eu le courage de nous signer. Mais je suis content que ça se soit passé comme ça car si on avait signé dans mon pays on n’aurait probablement pas eu le succès qu’on a rencontré à travers le monde. Chaque succès, que ce soit en musique, en science, ou d’autres formes d’art  deviens plu facile aujourd’hui, chacun peut se faire connaître grâce à Internet mais à l’époque il fallait que tu fasses un disque pour que les gens sachent que tu existais mais l’inconvénient aujourd’hui c’est qu’il y a une multitude de groupes, de supers musiciens qui se gèrent en complète autonomie sur le net et ça devient difficile pour les gens de trouver le bon, celui qui est vraiment intéressant.

Sur toute ta carrière peux-tu nous citer tes trois albums préférés ?
Je pense que ce serait le deuxième album de VANDENBERG « Heading For a Storm », je les aime tous mais je trouve que le deuxième est plus proche des chansons que je compose aujourd’hui, mon style de jeu s’était amélioré, je gagnais en expérience. Ensuite ce serait l’album de MANIC EDEN que j’ai enregistré avec Rudy Sarzo, Tommy Aldridge et Ron Young en 1994 et le dernier serait clairement le nouvel album « 2020 », je ne dis pas ça parce que j’en fais la promotion en ce moment mais parce que j’en suis extrêmement fier. Je ne pensais vraiment pas sortir un album comme ça, avec des musiciens aussi talentueux. À chaque fois que je commence à écrire une chanson je me sens toujours un peu anxieux, à chaque fois j’espère être capable d’y arriver encore. Avec cet album, c’est la premier fois que je l’écoute en boucle une fois l’enregistrement terminé, je l’écoute tous les jours, j’ai écouté toutes les chansons un million de fois entre les phases de compositions, l’enregistrement et enfin les répétitions mais je continue à l’écouter car je le trouve vraiment génial et à chaque nouvel album que je fais, je veux que ce soit un album que je voudrais acheter. Le mixage utilisé pour « 2020 » est le type de mixage que j’aime et qui fait défaut dans les productions actuelles. J’aurais aimé ajouter à la liste l’album « Slip Of The Tongue » de WHITESNAKE sorti en 1987, j’avais commencé à travailler dessus mais je n’ai pas eu l’opportunité de l’enregistrer et le fait que Steve Vai, qui est un excellent guitariste, joue dessus fait que le résultat est différent de ce que j’avais imaginé au départ. Le son de l’album, si j’avais pu l’enregistrer, aurait été proche de « 2020 » : des guitares live, une batterie enregistrée en direct aussi, pareil pour les voix avec juste un peu de claviers de temps en temps mais pas trop.

Y a-t-il une chanson que tu aurais rêvé de composer ?
Probablement "Little Wing" de Jimi Hendrix, c’est l’une des plus belles chansons jamais écrite. Il y a une chanson sur l’album de MANIC EDEN qui s’appelle "Do Angels Die" et j’ai fait en sorte de m’inspirer de "Little Wing" et tu peux entendre que l’intro lui ressemble beaucoup, je l’ai fait exprès en guise d’hommage à Jimi Hendrix car il a toujours été mon guitar-hero et peut-être même ma plus grande influence.


Blogger : Benjamin Delacoux
Au sujet de l'auteur
Benjamin Delacoux
Guitariste/chanteur depuis 1991, passionné de musique, entré dans les médias à partir de 2013, grand amateur de metal en tous genres, Benjamin Delacoux a rejoint l'équipe de HARD FORCE après avoir été l'invité du programme "meet & greet" avec UGLY KID JOE dans MetalXS. Depuis, il est sur tous les fronts, dans les pits photo avec ses boîtiers, en face à face en interview avec les musiciens, et à l'antenne de Heavy1, dont l'émission MYBAND consacrée aux groupes indépendants et autoproduits.
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