25 avril 2020, 11:00

BLACK SABBATH

• "Heaven And Hell" - 1980 (Retro-Chronique)

Album : Heaven and Hell

Nous sommes (déjà) en 2020 et cet album fête ses… 40 ans !

En 1980, BLACK SABBATH a déjà méchamment bourlingué et a ni plus ni moins qu’écrit les tables de loi du heavy metal grâce à un premier album "béni" par le Diable. Au fil des ans, les dissensions et surtout la drogue, ont eu raison du chanteur Ozzy Osbourne qui s’en va alors tenter sa chance en solo avec le succès qu’on lui connaîtra. Loin de s’en laisser compter, le guitariste Tony Iommi embauche un chanteur, petit par la taille mais ô combien grand par le talent, en la personne de Ronnie James Dio. Ce dernier n’est pas un perdreau de l’année et a commencé sa carrière au début des années 60 avec THE PROPHETS, puis connu un beau succès d’estime avec ELF avant d’accéder à la notoriété mondiale au sein de RAINBOW, groupe dans lequel officie alors un certain Ritchie Blackmore (DEEP PURPLE). Et pour en revenir à nos boucs, c’est le 25 avril 1980 que sort le nouveau pavé de BLACK SABBATH et l’on sait très bien que l’Enfer est pavé de bonnes intentions…

« Heaven And Hell » avait été initialement prévu avec Ozzy au chant et Tony Iommi a déclaré qu’il avait toujours des cassettes de travail sur lesquelles on peut entendre le Madman chanter "Children Of The Sea" mais avec des paroles et mélodie différentes. Pour l’anecdote, c’est une certaine Sharon Adren, future Mme Osbourne, qui présenta Ronnie au guitariste amputé alors que le nain génial cherchait un nouveau groupe suite à son départ de RAINBOW. C’est ce même Ronnie d’ailleurs qui suggère de s’adjoindre les services du producteur Martin Birch qui s’est illustré auparavant avec DEEP PURPLE notamment et sera dès l’année suivante le producteur-phare d’IRON MAIDEN avec « Killers ». La France n’est pas étrangère à la destinée de « Heaven And Hell » car BLACK SABBATH a investi les Studios Ferber situés à Paris pour enregistrer une partie de l’album. « Cocorico ! » Résultent de ces nouvelles associations un disque diamétralement opposé à « Black Sabbath » si on devait comparer les deux (Zakk Wylde, guitariste historique d’Ozzy déclarera par ailleurs dans la presse que ce disque n’a rien à voir avec BLACK SABBATH et que le groupe aurait dû plutôt s’appeler HEAVEN AND HELL – chose qui adviendra des années plus tard – et ce, bien qu’il adore ce disque et vénère Ronnie James Dio).
 


​Ce « Heaven And Hell » donc, est un succès critique et commercial immédiat. Huit titres seulement le composent mais il y a dessus six chansons qui sont devenues des classiques du heavy metal, à commencer par l’enchaînement fatal des quatre titres de la face A ("Neon Knights", "Children Of The Sea", "Lady Evil" et "Heaven And Hell") mais aussi "Die Young" et la finale "Lonely Is The Word" qui ne sont pas en reste sur la deuxième face. Des parties de chant d’une voix cristalline confinant à l’excellence, des riffs défiant les lois du headbanging et des soli dont l’ex-métallurgiste de Birmingham a lui seul le secret, des lignes de basse prédominantes pondues par un Geezer Butler en état de grâce, associées à la frappe doomesque du batteur Bill Ward propulsent cet album aux sommets du genre. C’est par ailleurs le dernier disque auquel participe le batteur (il réintégrera la formation en 1983 pour « Born Again », avec Ian Gillan au chant, puis la quittera définitivement ensuite), officialisant son départ en août de la même année et où il se verra aussitôt remplacé par Vinny Appice.

Se classant neuvième des charts britanniques dès sa sortie, il sera certifié disque de platine (1 millions de copies vendues) aux Etats-Unis en 1986. « Heaven And Hell » sera réédité en CD en 2010 avec l’ajout d’un disque bonus de 7 chansons, majoritairement des extraits live de la tournée d’époque.

Pour aller plus loin :

Choix toujours délicat lorsque l’on contemple la carrière discographique d’une légende du metal, quel(s) album(s) conseiller ? Décision arbitraire ici et à charge à l’auditeur d’aller de lui-même chercher son bonheur dans cette féconde tribu d’albums.

A commencer par l’éponyme « Black Sabbath » en 1970 puis tous les suivants jusqu’à « Mob Rules » (avec Ronnie James Dio) en 1981, rien n’est à éviter bien que certaines "expérimentations" à l’occasion ont pu déplaire aux fans de l’époque. Une suite de carrière en dents de scie s’ensuivra au cours des années 80 mais « Dehumanizer » (avec Dio à nouveau) en 1992 est à ranger au rang des grands, tout comme le testamentaire « 13 » paru en 2013 avec l’originel Ozzy Osbourne revenu au bercail pour boucler le pentagramme.

Blogger : Jérôme Sérignac
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Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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