22 mai 2020, 16:30

ONE LIFE ALL-IN

• Interview Franco

ONE LIFE ALL-IN est un groupe franco-américain formé en 2016 à l'initiative de deux anciens SEEKERS OF THE TRUTH (Clem à la guitare - Franco à la basse) et le chanteur Don Foose (THE SPUDMONSTERS, RUN DEVIL RUN). Ils sont rapidement rejoints par le batteur Kevin Foley (ABBATH, BENIGHTED) et sortent leur 1er EP « The A7 Session » en 2017. Après plusieurs vidéos et quelques concerts en Europe avec SICK OF IT ALL entre autres, un 2e EP sort en avril 2020 « Letter Of Forgiveness ». ONE LIFE ALL-IN est un groupe positif avec un large éventail d'influences, du hardcore, du punk, du metal, du rock... où que l'inspiration les mène. Période de confinement oblige, l’ensemble des journées promotionnelles se passent comme pour tout le monde, à la maison. Outre la sortie du nouvel EP, la situation actuelle est inévitablement abordée avec Franco, bassiste et l’un des membres fondateurs de ONE LIFE ALL-IN.


L’histoire de ONE LIFE ALL-IN a débuté récemment, en 2016 pour être précis, mais la carrière de chaque membre est beaucoup plus ancienne...
En ce qui concerne Clem le guitariste et moi, avant ONE LIFE ALL-IN nous avons joué presque 10 ans dans un groupe de hardcore français qui s’appelle SEEKERS OF THE TRUTH. Pour le dernier album de SEEKERS, qui est sorti en 2015, on a eu la chance d’avoir en invité Don Foose des SPUDMONSTERS, et c’est comme cela qu’on s’est connu. A titre personnel on pourrait même remonter encore avant, en 1995 lorsque je découvre les SPUDMONSTERS en live ainsi que le hardcore, je suis devenu un gros fan de ce groupe ! Après avoir eu Don en invité j’ai voulu aller plus loin, je me suis mis à rêver en grand en voulant faire mon propre groupe avec lui. J’ai alors commencé à composer quelques morceaux et j’ai demandé à Clem de m’aider. Après j’ai proposé à Don les 6 titres de la démo qui étaient des instrumentaux, et dont il fallait alors écrire les textes et les chanter, il a accepté. A ce moment c’était plutôt un projet studio pour se faire plaisir, donc il nous fallait un batteur. Je suis allé frapper à la porte de Kevin Foley, qui est issu de la scène metal extrême. Il est connu pour avoir joué dans BENIGHTED, ABBATH et tout un tas d’autres formations. Il accepte à son tour et on enregistre un premier EP « The A7 Session » qui sort en 2017. Don est venu une semaine à Lyon pour l’enregistrement et aussi pour tourner un clip. C’est à partir de là qu’on a vraiment fait connaissance, et des liens d’amitiés se sont créés. On a voulu aller plus loin en transformant ce projet studio en véritable groupe, et nous voilà avec second un EP « Letter Of Forgiveness » qui est sorti.

Je constate que THE SPUDMONSTERS est très lié à ta carrière, d’où te vient cette fascination pour eux ?
Pour faire un comparatif, tu as déjà vu sur scène SICK OF IT ALL? Toutes périodes confondues, et notamment Pete Koller le guitariste qui saute dans tous les sens ? C’est un showman monstrueux ! Et bien dis-toi que THE SPUDMONSTERS c’est quatre mecs comme lui, un jeu de scène incroyable qui met une ambiance de folie. En te parlant de ça j’en ai encore les joues toutes rouges de la claque qui je me suis prise (rires). Je ne m’en suis jamais vraiment remis, au point d’avoir envie de monter un groupe avec Don.

On peut dire que c’est une sorte d’aboutissement pour toi, tu n’aurais pas imaginé cela en 1995 ?
Exactement, à l’époque ce n’était même pas un rêve, c’était juste inaccessible. La vie te réserve parfois des surprises magnifiques. Et je m’estime chanceux, voire même le plus heureux des hommes. Et maintenant nous avons un rapport d’amitié, on échange au moins trois fois par semaine.
 


​En tant que formation franco-américaine la distance peut parfois vous poser un problème dans le groupe ?
Il a fallu s’en accommoder, au départ c’était un simple projet studio qui a muté en véritable groupe. La majorité du travail est individuel, chacun bosse son instrument chez lui devant son ordi. La technologie te permet de composer à distance, l’échange de fichier est relativement facile aujourd’hui. Niveau concert aussi on se prépare chacun de notre coté et on se retrouve deux jours avant pour répéter, c’est essentiellement pour la mise en place, car le plus gros a été réalisé en amont.

Entre la distance et les projets de chacun, arrivez-vous facilement à vous synchroniser ?
C’est une question de priorité et de choix. Quand tu es motivé, le temps tu le trouves. On planifie relativement en avance et cela concerne surtout Kevin car c’est lui qui est le plus demandé. Par exemple avec le confinement on est train de composer des nouveaux morceaux et on parle déjà d’enregistrer. On en discute dès maintenant avec Kevin pour savoir quand est-ce qu’il sera libre. C’est un travail d’organisation et de planification.

Pour cet enregistrement c’est Don qui s’est déplacé de l’Ohio jusqu’au studio Convulsound à Lyon, n’avez-vous pas prévu de faire l’inverse la prochaine fois ?
C’était l’idée de départ jusqu’à encore récemment, mais avec l’histoire du confinement et la fermeture des frontières... On avait bien prévu d’aller à Cleveland pour la fin de l’année vers Noël. Sauf qu’au moment où l’on parle, je ne sais pas si cela sera possible d’accéder aux Etats-Unis. Même chose dans l’autre sens, ce n’est pas dit que Don puisse venir en Europe non plus. On prépare un album mais c’est un peu le flou. La solution de secours serait qu’on enregistre à Lyon et lui à Cleveland mais ça reste à définir, la seule chose qui est sûr c’est qu’il y aura un album.

Aviez-vous prévu des concerts qui ont été reportés ?
Oui, on avait deux festivals en avril et mai. Il y avait le Day Of Hardcore à Angoulême début avril, et le Metal Culture début mai. Pour tous les groupes en général ce n’est même pas dit qu’ils aient des concerts d’ici la fin de l’année, est-ce que les groupes américains pourront sortir de leur pays pour tourner en Europe ? Et à l’intérieur de l’Europe manifestement les groupes pourront tourner mais les règles devraient être différentes pour chaque pays, donc pour l’instant c’est le gros point d’interrogation...
 


Vous venez de sortir l’EP « Letter Of Forgiveness »​ qui succède à « The A7 Session » qui était également un EP, pourquoi avoir de nouveau choisi ce format ?
Pour un nouveau groupe c’est le moyen facile de démarrer et de pouvoir présenter ton projet. Nous n’avons pas de label à l’heure actuelle, on se débrouille seul avec nos petits bras musclés, alors un format court est une solution de facilité. A la base on était partis sur un album mais a un moment on a voulu enregistrer, et cette envie était plus forte que tout. Et comme nous n’avions pas de label, pas de contrat donc aucune contrainte, on a décidé de partir de nouveau sur un EP et ainsi avoir de l’actualité. Le prochain format sera définitivement celui d'un album.

En tout cas c’est une nouvelle fois Thibault Bernard qui s'est chargé de l’enregistrement, visiblement son travail sur le premier EP vous a satisfait ?
Le premier enregistrement c’était bien passé, on était satisfait du son qu’il nous avait fait. D’un point de vu humain Thibault est quelqu’un de facile à vivre. On l’a connu grâce à Kevin qui a l’habitude d’enregistrer avec lui. Et on est bien content du résultat sur le second EP.

Voulez-vous rester sans label et être "libre" ou est-ce dans vos objectifs futurs ?
A un moment il va falloir passer à l’étape supérieure et trouver un label. Pour être honnête ça serait intéressant afin de développer le groupe. Après, il ne reste plus beaucoup de maisons de disques ayant une certaine puissance de distribution. Et le souci c'est qu’ils ne signent plus les groupes "en développement". Du coup, tu es un peu obligé de démarrer avec tes propres moyens. On va essayer d’en démarcher pour voir s’il y en a qui sont intéressés. Et s’il y en a un, comme par exemple Relapse Records, alors on réfléchira sérieusement à la question. Le "do it yourself" c’est bien mais cela a ses limites.

Tu parlais du futur album et de son écriture en cours, où en êtes-vous niveau avancement ?
A l’instant où l’on parle nous avons sept morceaux de finalisés, et vu que nous avons le temps on avance pas mal. On continue à composer et dès qu’on pourra sortir on enregistrera le plus rapidement possible sur 2020. Peut-être qu’on va aussi démarcher, et peut être que cela va prendre un peu de temps.

J’ai été ravi d’écouter votre reprise de THE CULT, et aussi surpris car pour un groupe de Hardcore ce n’est pas commun comme choix, y a-t-il une histoire derrière tout cela ?
Exactement comme tu viens de le dire ce n’était pas un choix évident, par conséquent c’était un choix qui nous a plu. On aurait pu reprendre du SICK OF IT ALL ou du MADBALL, mais cela aurait été trop convenu et donc sans intérêt. C’est Don qui nous a proposer ce morceau et cela nous a parlé. Déjà parce que c’est un bon titre, et aussi parce qu’on a trouvé l’exercice intéressant. A savoir le booster et le remettre au goût du jour avec la production d’aujourd’hui, tout en étant plutôt respectueux du titre original. Car il est relativement ancien, il date de 1984 et le premier album de THE CULT est plutôt orienté post-punk / new wave donc la prod était bien différente.

Votre pochette, très marqué tatouage old-school, est aussi très réussie. J’ai cru comprendre que c’est un artiste un peu particulier qui vous l'a dessinée ?
L’artiste s’appelle Dave Quiggle c’est un illustrateur et tatoueur installé en Californie, mais il est originaire de Cleveland comme Don. En fait ils sont potes. C’est Don qui nous a proposé ce visuel que nous avons trouvé beau. Mais aussi décalé par rapport aux traditionnelles pochettes hardcore qui jouent plus sur le côté "méchant", donc ce contre-pied nous plaisait. Pour dire les choses Dave nous en a fait cadeau. J’ai découvert ensuite qu’il avait travaillé pour les FOO FIGHTERS et QUEENS OF THE STONE AGE. Ce n’est pas ce qui nous a fait décider mais tout cela pour dire que c’est un grand monsieur, c’est un honneur d’avoir un tel artwork.

Tout à l’heure nous avons évoqué les SPUDMONSTERS qui ont fortement contribué à l’orientation de ta carrière, mais est-ce qu’il y a d’autres artistes qui ton forgé en tant que musicien ?
Je pense à ANTHRAX et SEPULTURA, pas forcément pour leur musique mais surtout pour leur ouverture d’esprit et leur créativité. Ce sont des groupes que j’adore et qui ont apporté tellement en faisant tomber des barrières. Et cela continu toujours si tu prends le dernier album de SEPULTURA « Quadra », il apporte encore quelque chose de nouveau.

En cette période très étrange de confinement quel est ton occupation préférée hormis la musique ? Et si, par hasard, tu aurais trouvé une nouvelle activité ?
La marche, ce qui n’est pas très pratique en ce moment. On a quand même le droit de sortir une heure par jour, du coup je marche dans mon quartier. Je passe beaucoup de temps sur ma basse et à enregistrer, je bouquine un peu plus que d’habitude mais sinon pas de nouvelle activité.

Un message en particulier avant que je te libère ?
Je voudrais te remercier de m’avoir accordé de ton temps pour faire découvrir ONE LIFE ALL-IN. Ça va être un peu cliché ce que je vais dire mais je voudrais remercier les gens qui se déplacent en concert et qui achètent du merchandising. Sans public les groupes resteraient dans leur local de répétition, même si ce n’est pas trop la bonne période...

Est-ce que se déplacer en concert est quelque chose qui te manque particulièrement, et dès que l’interdiction sera levée tu retourneras sans plus attendre dans les salles ?
A titre personnel oui, j’y retournerai tout de suite. Les concerts me manquent et j’espère que cela va revenir rapidement. Malgré ce qui se passe nous avons maintenu la sortie de l’EP alors que beaucoup de groupes repoussent. Le but est de ne pas s’arrêter de vivre et concernant les concerts c’est la même démarche. C’est un peu comme après le Bataclan, j’avais fait le choix de ne pas m’arrêter, même si tu as toujours cela dans un coin de la tête.
 

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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