30 avril 2020, 18:00

Maltraitance, violences…

• Les chansons qui dénoncent la violence - Part 1


Avec le confinement, les violences domestiques, familiales et conjugales, qu'elles soient verbales, physiques ou sexuelles, ont explosé. Et elles touchent toutes les classes sociales. Elles ont cependant toujours existé et de nombreux musiciens ont abordé ces sujets dans leurs chansons. Certains en ont eux-mêmes été victimes (Corey Taylor de SLIPKNOT/STONE SOUR, Jonathan Davis de KORN, Robb Flynn de MACHINE HEAD, Chad Gray de HELLYEAH, Otep Shamaya d'OTEP...), d'autres rapportant juste ce qu'ils ont vu ou entendu. Pour que leurs fans qui vivent/ont vécu ces tristes expériences se sentent moins seuls ou trouvent le courage d'en parler.

Ce tour d'horizon, non exhaustif, de chansons qui abordent ces sujets douloureux n'est là que pour vous rappeler que si vous subissez ou avez subi ces violences, si un(e) proche, un(e) ami(e) ou un(e) voisin(e) en est victime, il existe des moyens de briser le silence. Parlez, vous n'êtes pas seul(e). La maltraitance, les violences sexuelles, familiales ou conjugales et l'abandon sont punis par la loi.

• Violences faites aux enfants et aux adolescents :
Appelez le 119
• Violences conjugales : 
Le 114 par SMS
Appelez le 3919 par téléphone (numéro d'écoute du lundi au samedi de 9h à 19h)
Le 17 (24h sur 24 et 7 jours sur 7) ou contactez le site ArrêtonsLesViolences


AEROSMITH : "Janie's Got A Gun" (« Pump » - 1990) 
Janie est violée par son père mais personne ne la croit. Alors elle trouve un moyen radical de faire cesser ses actes. Le clip sera interdit sur MTV qui n'envisage les vidéos que comme du pur divertissement... Depuis, Steven Tyler a fondé le Janie's Fund, une organisation qui vient en aide aux jeunes filles battues et violées.
« Qu'a fait son père / C'est la dernière reconnaissance de dette de Janie / Elle lui a mis une balle dans la tête / Elle a dit : "C'est parce que personne ne me croit, ce type était tellement immonde / Ça ne sera plus jamais pareil" »
 

 


Alice Cooper : "Only Women Bleed" (« Welcome To My Nightmare » - 1975) 
Non, “Only Women Bleed” ne parle pas des menstruations mais de violences conjugales. Et Alice Cooper se place du côté de la femme, victime. Ce qui, à l'époque de la sortie de l'album, échappera à certaines féministes qui s'élèveront contre cette chanson devenue un classique de son répertoire.
« Les yeux au beurre noir tout le temps/ "Ne dépense pas d'argent" / "Nettoie cette crasse" / Et tu es là à genoux à me supplier / Viens me regarder saigner / Seules les femmes saignent »



APOCALYPTICA : "I'm NOT Jesus" (feat. Corey Taylor) (« Worlds Collide » - 2008)
Le texte écrit par Corey Taylor parle d'un enfant de chœur abusé sexuellement par un prêtre. Mais il ne faut pas oublier que chanteur de SLIPKNOT et STONE SOUR a révélé il y a quelques années qu'à 11 ans, il avait été violé par son baby-sitter qui avait 5 ans de plus que lui… 
« Je te prenais pour un homme bon / Je pensais que tu parlais à Dieu / Espèce de violeur d'enfants, déformé, messianique et satanique que tu es »


DREAM THEATER : "Anna Lee" (« Falling Into Infinity » - 1997)
Après avoir lu un article sur la prostitution, qui parlait d'une jeune femme victime d'inceste quand elle était enfant, James LaBrie a voulu raconter son histoire. Elle s'appelait Nathalie, elle est devenue pour la chanson Anna Lee. 
« Enfant démunie / Ils invitent tes mains à satisfaire leurs besoins / Seras-tu la même ? / Avec le sourire / Ils te volent ton innocence qui saigne / Sentiront-ils ta souffrance ? »


 


ETHS : "La Chair et le Sang" (« Autopsie » - 2000)
L'inceste, la honte,la douleur. Et l'impossibilité de parler.
« Berce-la! Dans son ventre, petite fille, petite pute / Il est entré, visage obscur, mâle impur / Plus près de toi, laisse pénétrer ses doigts / Elle est sale / Elle a mal / Fenêtres et portes sont fermées, il est entré / Aime-le! Famille sacrée, fermée »


EXODUS : "Like Father, Like Son" (« Fabulous Disaster » - 1989) 
Le cycle de la violence veut que, souvent, un enfant battu devenu adulte maltraitera un jour à son tour ses enfants.
« Qui aime bien châtie bien / Ce garçon n'a pas été sage / Il apprend la discipline à grands coups de sangle / Quand il est sur les genoux de son père, ça n'est pas pour qu'il lui chante une jolie chanson »
 

 


HELLYEAH : "Hush" (« Blood For Blood » - 2014) 
Le chanteur Chad Gray parle de son passé d'enfant battu qui s'est désespérément raccroché à la musique pour ne pas sombrer. La chanson est sortie en single le 13 mars 2004, dans le cadre du “No More Week” qui met en avant les violences familiales et sexuelles et invite ses victimes à parler.
« Il m'a tellement frappé que je me suis pissé dessus / J'ai toujours les marques de la correction qu'il m'a administrée avec cette ceinture / Si cela te rappelle ce qui se passe chez toi / Alors sache que tu n'es pas seul »
 


KILLSWITCH ENGAGE : "Quiet Distress" (« Incarnate » - 2016) 
Jesse Leach
, le chanteur de KSE, et sa femme ont aidé une voisine, battue par son mari, à s'en sortir. Il ne faut jamais faire semblant de ne rien entendre en se persuadant que cela ne nous regarde pas.
« La détresse silencieuse ne cachera pas les cicatrices et les hématomes / La détresse silencieuse nous laisse perdus et désespérés / Détresse silencieuse, nous ne pouvons pas nous permettre d'être indifférents »
 


KORN : "Daddy" (« Korn » - 1994) 
Bien que le texte laisse entendre que Jonathan Davis a été violé par son père, c'est en fait sa baby-sitter qui a abusé de lui quand il était enfant. Mais ses parents ne l'ont pas cru et l'ont traité de menteur. Ross Robinson, le producteur du premier album, a laissé tourner la bande à la fin de la prise quand le chanteur craque. Eprouvant.
« Tu m'a violé / Je me sens sale / Cela fait mal, quand tu es enfant / Attaché, "C'est un gentil garçon" / Et tu baises ton propre enfant / Je pleure, personne ne m'entend / Ça fait mal, je ne suis pas un menteur / Mon dieu, je t'ai vu regarder / Pourquoi maman ? »



KORN : "Falling Away From Me" (« Issues » - 1999) 
Davis évoque les pensées suicidaires d'un(e) adolescent(e) battu(e) par son père.
« Battu, battu, jusqu'à m'enfoncer dans le sol »
 


LINKIN PARK : "Crawling" (« [Hybrid Theory] » (2000) 
Si les lyrics de "Crawling" n'abordent pas frontalement la maltraitance, les sous-entendus sur le mal-être et les blessures intérieures, couplés au clip, ne laissent pas de doute sur le sujet. Car Chester Bennington, le chanteur qui a mis fin à ses jours en juillet 2017, a été violé et battu entre l'âge de 7 et 13 ans par un garçon/homme plus âgé que lui. 
« Rampant à l'intérieur de ma peau / Ces blessures ne se guériront pas » 
 


LOFOFORA : "Macho Blues" (« Peuh ! » - 1996) 
Inceste ou violences conjugales, quand la femme en est réduite à l'état d'objet tout juste bon à assouvir les pulsions de l'homme…
« Tu es à moi à chaque fois / Que se mettent à claquer mes doigts / Dans l'élastique de ta culotte / Allons, ne crie pas, petite sotte / Je te donne la vie, le gîte, le couvert / Quand j'ai envie, laisse-toi faire / Je suis le seul à te comprendre / Qui d'autre que moi saurait te prendre ? » // « Ecoute-moi, pauvre conne / Au lieu de répéter que tu n'es pas ma bonne / J'ai versé ton sang, pillé ta chair / De tes enfants je suis le père / Tu es à moi à chaque fois / Que se mettent à claquer mes doigts / Dans l'élastique de ta culotte / Assez de critiques, ta gueule, salope ! »


MACHINE HEAD : "Five" (« The Burning Red » - 1999)
Robb Flynn
, leader de MACHINE HEAD, parle du viol dont il a été victime à l'âge de 5 ans. Il a dit avoir eu du mal à enregistrer cette chanson et que jamais il ne la jouera sur scène. Il n'a pas révélé l'identité de son violeur.
« Pour toutes ces fois où je suis devenu fou / Tu as agressé et détruit un enfant de 5 ans / Tu m'a fait souffrir / Espèce d'enculé / Tu m'as arraché le cœur »
 


MEGADETH : "Family Tree" (« Youthanasia » - 1994) 
Il est question d'inceste et une fois encore revient l'idée que l'enfant maltraité deviendra à son tour maltraitant. Et qu'il fera tout pour empêcher sa victime de parler.
« Je sais qu'ils te l'ont fait subir / Mais n'essaie pas avec moi, non non / Laisse-moi te montrer comment je t'aime / C'est notre secret à tous les deux/ Laisse-moi te montrer comment je t'aime / Le secret de notre arbre généalogique »



METALLICA : "Fixxxer" (« ReLoad » - 1997) 
Devenu adulte, un ancien enfant maltraité brise la chaîne de la haine et de la violence en parvenant à ne pas faire subir à ses enfants ce qu'il a vécu. Et essaie de retrouver goût à la vie. James Hetfield compare ce long et douloureux processus à un rituel vaudou. 
« Peux-tu guérir ce qu'a fait mon père ? / Ou réparer cette blessure ? / Peux-tu guérir les mondes brisés à l'intérieur ? / Peux-tu effacer tout ça de façon à ce que l'on puisse recommencer ? »
 


MÖTLEY CRUE : "Uncle Jack" (« MÖTLEY CRÜE » – 1994) 
L'histoire d'un pédophile à qui une ancienne victime, devenue adulte, rêve de faire "le sourire kabyle"...
« Ça m'arrache le cœur de te voir vivre / Tu leur as donné de l'argent en échange de souffrance / Tu es le monstre cach dans le placard / Ils emmèneront leurs secrets dans leur tombe »
 


MOTÖRHEAD : "Don't Let Daddy Kiss Me" (« Bastards » - 1993)
L'histoire d'une fillette, dont la mère est partie, que son père viole tous les soirs. Elle est terrifiée et se sent coupable mais n'en parle pas de peur qu'il soit envoyé en prison et qu'elle n'ait plus de foyer. Elle prie mais Dieu ne lui vient pas en aide. Une ballade au texte particulièrement violent.
​« Et papa est couché à côté de sa fille / Il dort bien profondément / Il ne fait pas de cauchemars cette nuit / Bien que sa fille vive en enfer / Parce qu'il a répandu son sperme là où c'est interdit / Et la bête dans son esprit s'en moque / Et le seul bruit, ce sont les larmes qui tombent / La petite fille tourne son visage vers le mur »​
 


NICKELBACK : "Never Again" (« Silver Side Up » - 2001) 
Raconté du point de vue de l'enfant qui voit son père alcoolique battre sa mère et qui a peur de la voir mourir sous ses coups, jusqu'à ce que celle-ci décide que « plus jamais » il ne lèvera la main sur elle…
« J'entends ses hurlements qui viennent de l'entrée / C'est étonnant qu'elle arrive encore à parler / Elle me crie de retourner me coucher / Je suis terrifié à l'idée qu'il la tue / C'est juste une femme, plus jamais ça »
 


THE OFFSPRING : "Kristy, Are You Doing Okay?" (« Rise and Fall, Rage And Grace » - 2008)
Quand il était enfant, Dexter Holland, frontman de THE OFFSPRING, connaissait une fillette qui était abusée sexuellement. Il a choisi d'écrire des lyrics sur le sujet « dans l'espoir que cette chanson touchera d'autres victimes et les aidera à parler de leur problème ».
« Même si les marques sur ta robe / avaient été soigneusement effacées / Je savais qu'il y avait un problème / J'aurais dû en parler / Et je suis tellement désolé aujourd'hui / Je ne savais pas / Parce que nous étions si jeunes »
 


Pat Benatar : "Hell Is For Children" (« Crimes Of Passion » - 1980) 
C'est en lisant un article sur les enfants battus que Pat Benatar, issue d'une famille aimante et à mille lieues d'imaginer de telles horreurs, a décidé d'en parler dans une chanson. Avec son mari et guitariste, Neil Giraldo, elle fondera une association pour venir en aide aux enfants maltraités.
« Ces mauvais traitement sont tellement déroutants / Ils te font les yeux au beurre noir puis s'excusent / Sois gentille, ne dis rien à maman / Sois un gentil petit garçon et je t'achèterai un nouveau jouet / Dis à mamie que tu es tombé de la balançoire »
 


OTEP : "Jonestown Tea" (« Sevas Tra » - 2002) 
Une des chansons les plus personnelles d'Otep Shamaya qui raconte en des termes très crus les viols que lui a fait subir son père. Et l'impossibilité d'oublier ce qu'elle a vécu.
« Et je me souviens de l'odeur et de la douleur et de la honte / Et je me souviens que j'avais peur et que je me disais tous les jours / Absolument tous les jours que c'était ma faute… »
 


PEARL JAM : "Daughter" (« Vs. » - 1993)
Une fillette qui souffre de difficultés d'apprentissage, maltraitée par ses parents qui ne supportent pas son handicap. 
« Seule, apathique / Une table de petit-déjeuner dans une pièce vide / Fillette, violence / Elle est concentrée sur elle-même / La mère lit à haute voix, l'enfant essaie de comprendre / Elle essaie de faire en sorte qu'elle soit fière d'elle »


RAMMSTEIN : "Tier" (« Sehnsucht » - 1997)
L'inceste et ses conséquences sur sa victime. L'Homme n'est qu'un animal comme les autres.
« Que fait l'homme ? / Il n'y a pas de différence / Entre l'homme et l'animal / Il ira vers sa fille / Elle est jolie et jeune / Il s'accouplera comme un chien / Avec la chair de sa chair, avec son propre sang »



TOOL : "Pushit" (« Aenima » - 1996)
Il semblerait que Maynard James Keenan ait eu une enfance… pénible et que les relations – violentes – avec son beau-père aient été exécrables. Certains pensent qu'il a été victime de sévices mais le chanteur est toujours resté vague sur la question. 
« Souviens-toi que je t'aimerai toujours / Tout en déchiquetant ta putain de gorge / Ça ne finira pas autrement / Ça ne finira pas autrement »​
 


TOOL : "Prison Sex" (« Undertow » - 1993)
Les lyrics de "Prison Sex" parlent des abus sexuels subis par un enfant et alternent entre le point de vue de la victime et de son prédateur. Avec un clip particulièrement dérangeant pour aller avec…
« Il m'a fallu si longtemps pour me souvenir de ce qui s'est passé / J'étais alors si jeune / Tu sais que ça m'a fait mal / Mais je respire alors je suppose que je suis toujours vivant / Même si les signes me disent le contraire » // « Mon agneau et martyr / Tu as l'air si précieux / Approche-toi un peu plus pour que je puisse sentir ton odeur / J'ai besoin que tu sentes ça / Je ne peux pas supporter de brûler trop longtemps / Libéré par cette sodomie / Pendant un doux instant, je suis complet »
 


TRIVIUM : "A Gunshot To The Head Of Trepidation" (« Ascendancy » - 2005) 
« Je trouve abominable que des gens vivent dans la peur de leur propre famille. Que ça soit dans le cas de violences conjugales, de maltraitance sexuelle d'enfants ou d'abandon, c'est tragique, commente Matt Heafy, le chanteur/guitariste. Cette chanson parle de mes sentiments sur la question. » Qui se traduisent par : une balle dans la tête.
« Regarde les cicatrices que tu laisses / Tes enfants sont brisés tellement ils ont peur de toi / Un foyer détruit, comme celui dans lequel tu as grandi / Le poing levé sur tes enfants »
 

 

Deuxième partie


• Violences faites aux enfants et aux adolescents :
Appelez le 119
• Violences conjugales : 
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Appelez le 3919 par téléphone (numéro d'écoute du lundi au samedi de 9h à 19h)
Le 17 (24h sur 24 et 7 jours sur 7) ou contactez le site ArrêtonsLesViolences

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
Ses autres publications

4 commentaires

User
Mat
le 30 avr. 2020 à 19:04
super boulot une fois de plus, merci ! Le morceau d'Opet est vraiment glaçant !
User
Laurence Faure
le 30 avr. 2020 à 19:32
Merci Mat. C'est pesant de se pencher sur tous ces textes. Et encore, pour Otep, j'ai mis ce qu'il y avait de plus "publiable" car c'est beaucoup plus dur dans son intégralité.
User
Toto El Baxxozorus
le 01 mai 2020 à 17:11
J’ai du mal à dire « merci » mais .... merci pour cet article qui permet de musicalement se rappeler de ce mal qui gangrène « l’humanité ».......
User
Laurence Faure
le 03 mai 2020 à 13:52
"Merci” à toi…
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