5 mai 2020, 18:26

VADER

• "Solitude In Madness"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Solitude In Madness

Se caler un nouvel album de VADER entre les oreilles, c'est un peu comme revoir ce vieux copain qu'on avait laissé au bord du quai voilà bien longtemps, persuadé au fond que ces adieux ne seraient que temporaires. Presque quatre ans après un « The Empire » de bonne tenue quoique relativement classique, le voilà donc qui revient pour la seizième fois (!), une nouvelle fois pourvu de son death metal brut et viscéral. Entre temps, le groupe s’est fendu de l’album hommage « Dark Age » qui revisite avec une production plus moderne les classiques qui ont inscrit le groupe dans la légende sur « The Ultimate Incantation » au début des années 90. Toujours actif, le leader-fondateur du groupe Piotr Paweł Wiwczarek, alias Peter, l’avait confié sans détour lors d’une interview accordée à HARD FORCE il y a quelques semaines : « L’intensité présente sur ce nouvel album est telle que si celui-ci n’avait duré que disons, 10 minutes de plus, je pense que les auditeurs se seraient ennuyés... ou en seraient ressortis lessivés. Nous avons préféré faire court et efficace cette fois, peut-être un peu moins technique aussi. Le VADER cuvée 2020 est comme cela : il envoie le bois et renoue au passage avec la violence de ses débuts... »

Le message est clair : VADER est de retour et à encore des choses à dire, plus de trente-cinq ans après son auguste conception à Olsztyn, dans le nord-est de la Pologne. Mais qu’est-il possible d’attendre encore de ce pilier de la scène européenne, véritable routard du metal extrême, à la discographie touffue et respectée ? Plus grand-chose à vrai dire tant la formation est emblématique, proposant une conception du genre maintes fois plagiée par d'autres mais jamais égalée, toujours accueillie avec ferveur par une horde de fans nostalgiques. Et ce seizième brulôt commence sur des chapeaux de roue avec une triplette "Shock and Awe" / " Into Oblivion" / "Despair" exécutée en six minutes montre en main ! Thrash, vous avez dit Thrash ? Oui et voilà la plus belle preuve que le groupe est toujours expert quand il s’agit de balayer l'inaction d'un revers de perfecto avec pour seule ambition de frapper juste et fort. Et ça fonctionne ! Même si l’on se prend de prime abord un pavé bien lourd en pleine poire pendant vingt-neuf minutes, les structures des onze morceaux sont suffisamment aérées et truffées de breaks audacieux pour faire passer la douloureuse comme une lettre à la poste. Ensuite, la section rythmique, certes parfois convenue dans son exécution, se voit ici soutenue par une production du feu de dieu signée Scott Atkins, ingénieur du son de renom qui a vu passer entre ses mimines expertes des albums de CRADLE OF FILTH, AMON AMARTH, SAVAGE MESSIAH ou SYLOSIS. Le guitariste de STAMPIN’ GROUND (groupe de hardcore-metal qui a connu ses beaux jours au début des années 2000) sort de sa forge un son dense, massif mais parfaitement intelligible qui rend justice au death metal direct qui reste plus de trois décennies après sa création la marque de fabrique de VADER.

Frontal, oui mais pas dénué de subtilités pour autant ("Sanctification Denied", "Emptiness" ou le superbe final heavy en diable "Bones"), cette nouvelle cuvée d’un des derniers monstres du genre encore en activité démontre que le groupe n’a rien perdu de sa puissance de feu légendaire. Agrémenté d’un visuel très old-school signé Wes Benscoter, « Solitude In Madness » pourrait bien réussir le tour de force de donner à ses fans tauliers ce qu’ils espèrent de sauvagerie AOC tout en régalant de sa fougue les plus récemment convertis. Sincère et dévoué, ce dernier album est à l'image de son créateur : authentique.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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