8 mai 2020, 17:02

CWF (Champlin Williams Friestedt)

• "II"

Album : II

Il y a presque 10 ans, le guitariste/compositeur/producteur suédois Peter Friestedt faisait équipe avec Joseph Williams, de retour au micro de TOTO depuis peu. Bien que sorti de manière très confidentielle, l’album continuait là où TOTO s’était arrêté après « The Seventh One ». Un plaisir régressif totalement assumé, mais les compositions étaient plutôt solides et l’ensemble était une friandise musicale tout à fait respectable, malgré l’autotune.

Puis le duo devint trio avec l’arrivée de Bill Champlin (ex-CHICAGO) et sortit un album en 2015 qui était agréable, mais moins convaincant. Surfant sur une vague AOR nostalgique, le succès d’estime fut néanmoins au rendez-vous et suivi d’une petite tournée. Alors quid de ce nouvel album, 5 ans plus tard ? Rien de neuf et que du réchauffé, ma brave dame. "Runaway Dancer", "Amanda’s Disguise" ou encore "10 Miles" semblent tout droit sortis d’un album de TOTO des années 80, tant pour la production que leurs refrains respectifs. On lorgne d’ailleurs bien plus du côté soft-rock / west coast de TOTO que dans celui, plus heavy, des dernières compositions du groupe. Champlin, quant à lui, emmène naturellement la formation vers ses influences de CHICAGO mais, là encore, le CHICAGO de David Foster plutôt que celui de Terry Kath. Tout y est, depuis les cuivres ("Between The Lines") jusqu’à la reprise totalement opportune et plutôt inutile de "Look Away". Et même si Michael McDonald partage le micro sur une ballade assez jolie, "All The Love In The World", on est en terrain conquis et déjà exploré, en long, en large et en travers. L’ensemble n’est pas désagréable et s’écoute sans déplaisir, mais ne réinvente pas la roue. Alors certes, ce n’est pas ce qu’on lui demande, mais jusqu’à un certain point, celui, par exemple, où l’inspiration marque le pas. C’est hélas ce qui arrive, au fil du disque ("Price Of Love", "All That I Want"), jusqu’à devoir d’ailleurs aller piocher dans le premier album pour réenregistrer "Sometimes You Win"…

Bref, cette nouvelle livraison du trio Champlin Williams Friestedt ravira assurément les nostalgiques du genre et comblera même les fans d’AOR, d’autant qu’il est bien plus homogène que son prédécesseur. Les autres, en revanche, trouveront cela guimauve au possible et passeront leur chemin.

Blogger : Pierre Graffin
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Pierre Graffin
Un samedi de 1983, un concert diffusé aux "Enfants du Rock", sur Antenne 2 (cela ne nous rajeunit pas !) : une tournée de GENESIS, celle de l'album où figure "Mama", titre qui fut élu, en son temps, le plus "heavy" de l'année par la presse "hard rock" (le terme "metal" n'était pas encore tellement de mise !) unanime. J'ai su, ce soir-là, ce que j'avais toujours voulu entendre sans jamais pouvoir le définir. A suivi une longue quête, éternellement inachevée, du "Saint Graal" musical. HARD FORCE, avec BEST puis, plus tard, ROCKSTYLE, furent autant de bibles pour moi dans cette soif de connaissance. C'est grâce à eux, notamment, que mes goûts, d'abord très "prog'" s'élargirent à d'autres horizons, du hard mélodique à des répertoires plus "heavy". Ce sont eux, aussi, qui m'ont inculqué l'envie d'écrire pour la musique (ROCKSTYLE, PROGRESSIA...).
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