14 juin 2020, 19:30

THE GHOST INSIDE

• "The Ghost Inside"

Album : The Ghost Inside

THE GHOST INSIDE est un groupe de hardcore mélodique qui a vu son destin basculer en 2015. Parlons d’une renaissance. Plusieurs années après un dramatique accident de la route qui a vu le décès de leurs chauffeurs et laissé aux membres du groupe de sévères cicatrices physiques et psychiques, le groupe est parvenu à se remettre sur pied. THE GHOST INSIDE revient avec un 5e album éponyme et cathartique.

"Still Alive", toujours vivant. Une première chanson au titre symbolique. Les riffs s’étirent et se déchirent, viennent par vagues. C’est heavy, groovy et mélodique à la fois. Au fil du déroulement des titres les membres du groupe posent des sons et des mots sur leurs maux. Chaque morceau est un exutoire au traumatisme surmonté. Quoi de mieux que la musique pour extérioriser ?
Avec un style résolument moderne, des vagues rythmiques qui se brisent contre notre crâne, une voix hurlant sa douleur, des guitares bien offensives, THE GHOST INSIDE accélère follement avec "The Outcast", fait dans le rentre-dedans pour atteindre un réel "Pressure Point". Pas le temps de souffler, malgré les breaks et des soli mélodiques, c'est en chargeant qu'on atteint l' "Overexposure". Les charges metal des Californiens nous poussent toujours plus loin vers un plaisir extatique.

THE GHOST INSIDE partage avec nous ses souffrances endurées et surmontées. Les maux deviennent émotion pure. Les tableaux d'un combat contre la douleur, peints à coups de riffs, de martèlement rythmiques. Du hardcore pour durcir les corps endoloris. Les refrains mélodiques nous parviennent par-dessus les plaies léchées. "Make Or Break" ? Morceau survivaliste qui sort d’un lot de titres déjà pas dégueulasses, mais qui ici va atteindre des sommets de maîtrise et de plaisir. On pense lors de l’écoute à ARHITECTS et PARKWAY DRIVE.
Passé la charge frontale façon hussards énervés, la deuxième partie de l’album livre l’hypnotique et délicatement beau "Unseeen", également un "One Choice" qui offre une figure des plus mélodiques, guitares aériennes et rythmiques profondes, qui pourrait constituer un bel hommage à WE CAME AS ROMANS. Morceaux duals, des voix claires qui se posent sur les hurlements de rage. Metalcore ? Oui, le mot est lâché. Oui le style est là. Dans le bon sens du terme. Du hardcore dans le fond, du metalcore dans la forme. Du metal authentique et moderne pour nos oreilles.

THE GHOST INSIDE livre un album bien pêchu non dépourvu de poésie, le véritable "Phoenix Rise" d’un groupe qui a frôlé la mort. L’album idéal après des mois passés à ronger son frein dans l’isolement. Un groupe qui a de l’énergie à revendre jusque dans son ultime morceau, le single "Aftermath" qui raconte l'histoire, l'expérience qu'il faudra, dans un sens ou l'autre, oublier.
Un groupe hard to the core pour un univers de cris et châtiments.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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