15 juin 2020, 18:00

DISTURBED

• "The Sickness" (2000 - Retro-Chronique)

Album : The Sickness

Mars 2000. Il y a 20 ans le monde découvrait DISTURBED et son premier album « The Sickness ». Nouveaux venus, ils venaient grossir les rangs des représentants du neo-metal, un genre qui défrayait déjà la chronique et défrisait les vieux hardos depuis quelques années.

« So, what's up
I wonder why do you listen to me
I'm gonna make you do some freaky shit now
Insane, your gonna die when you listen to me
Let the living die, let the living die, say…»

Voilà pour les paroles. Le décor est posé, le metal des années 2000 ne fait pas dans le flower-power, pas non plus dans le générique pour body builders décérébrés, mais plutôt dans l’introspection psychanalytique de l’humeur dans les interactions humaines. Vous suivez toujours ? Bon écoutons plutôt "Voices" qui vous secoue direct avec la caisse claire de Mike Wengren, une rythmique qui rappelle les autres acteurs de la mouvance tels KORN ou SLIPKNOT. Mais la ressemblance s’arrête là. Car ensuite vient la voix de David Draiman. Une voix claire qui va devenir aussi célèbre que celle de Serj Tankian, grâce à sa clarté hors norme, mais aussi avec son utilisation d’onomatopées sur fond de slam speedé. DISTURBED, c’est les riffs agressifs de Dan Donegan posés sur les « La la la » et « Na na na » de David. Alors oui écrit comme ça on pourrait se moquer. Ben non, écoutez plutôt et comprenez l’alchimie musicale qui se forme dès ce premier album. Lors de breaks avec la basse hypnotique de Steve "Fuzz" Kmak vous mesurez pleinement l’ampleur du style unique et déjà bien posé de DISTURBED !

En jouant son propre "Game", avec l’apport de sons electro et frappes groovy, DISTURBED s’impose d’emblée comme l’un des leaders de la nouvelle scène metal. A l’instar du 1er bébé de SYSTEM OF A DOWN, ce disque renferme des trésors d’énergie et d’innovation qui font de l’ensemble une bombe musicale. Vous voulez vous retourner le cerveau après une dure journée au bureau ? On vous prescrit "Stupifiy", certainement le meilleur morceau de ce gâteau généreux saupoudré de sucreries electro-rientales, vous danserez en tournant sur vous-même comme un kangourou !

Véritable hymne cathartique pour nos nerfs mis à vifs par les contrariétés modernes, "Down With The Sickness" est la chanson des rageux, l’incontournable titre de DISTURBED, où quand David lâche son « Ooh-wah-ah-ah-ah » qui deviendra si célèbre. Avec toujours ces riffs lourds et aussi entêtants qu’un bon cigare de la Havane.

« Looking at my own reflection
When suddenly it changes
Violently it changes (oh no)
There is no turning back now
You've woken up the demon in me »

Oui, mieux vaut écouter en boucle ce titre quand on l’a mauvaise, plutôt que de refaire le portrait de son prochain. L’effet exutoire est le même, et c’est bien mieux pour le karma.
On pourrait chipoter sur certains titres, tels "Violence Fetish" ou "Fear", qui gardent la structure de "Down With The Sickness", mais bon... si vous voulez on relance le débat sur AC/DC ?...
Vous voulez de la diversité ? Ok, on a un maxi de Rihanna... pardon je m’égare. On envoie "Numb" qui n’est pas une reprise, mais un titre original très langoureux, où David adopte un chant plus classique et classieux. Excellent. Dans les morceaux suivant on repart sur du riff plus lourd et plus rythmé. David poursuit son petit bonhomme de chemin en travaillant son chant plus avant, parfois clair comme dans "Want". Un retour vers des aboiements caractéristiques, de notre chauve qui peut tout, sur le tribal "Conflict". On peut retenir la reprise "Shout 2000" empruntée à TEARS FOR FEARS, d’une grande fraîcheur. DISTURBED nous livrera par la suite régulièrement des covers bien senties, qui parfois les feront mieux connaître des néophytes, que leurs compositions originales. Pour conclure nous avons droit à un excellent "Meaning Of Life", délivrant une ambiance electro-indus qui vous restera longtemps gravé dans les neurones.
Comme chantait l’ami Claude, le roi de l’alexandrin, cette année-là nous vîmes débouler un album carré et novateur, quasi sans fausses notes, d’un groupe qui allait rapidement s’imposer comme l’une des références de la scène metal moderne et alternatif.
De cet album je suis sorti tout disturbé et vous ?

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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