2 juillet 2020, 17:00

POWERWOLF

• Interview Matthew Greywolf

POWERWOLF, groupe de heavy metal allemand qui fait fureur grâce à un concept original et une énergie débordante, propose cette année un album best-of qui célèbre ses 15 ans de carrière. « Best Of The Blessed » compile bien sûr les meilleurs titres du groupe mais apporte aussi une bonne dose de live sur un 2e CD et des nouvelles versions de titres phares. C'est avec passion que le charismatique guitariste Matthew Greywolf nous en dévoile un peu plus sur cette sortie.
 

Tout d'abord, j'aimerais que tu nous dises s'il n'est pas trop difficile d'être musicien pendant cette période de confinement ?
Eh bien je crois que c'est difficile pour tout le monde. Heureusement, ma famille et mes amis vont bien et c'est ce qui compte. Mais en effet, la vie de musicien est assez incertaine en ce moment car comme tout le monde le sait, les concerts sont annulés. Mais bon, il faut qu'on en tire les conséquences et que l'on en ressorte grandi.

POWERWOLF revient donc avec un album best-of : « Best Of The Blessed ». Etait-il important pour vous de faire une sorte de rétrospection sur 15 ans de carrière avant de continuer sur de nouvelles chansons ?
En fait, on ne s'était même pas rendu compte que nous avions 15 ans de carrière à notre compteur ! La maison de disques nous a demandé plusieurs fois de faire un best-of mais à chaque fois, nous lui avons demandé d'attendre d'avoir produit plusieurs albums et d'avoir un peu d'histoire. Donc quand ils nous ont recontactés récemment pour nous dire « Eh les gars, ça fait 15 ans de carrière maintenant ! Vous ne croyez pas que c'est le bon moment pour un best-of ? », on n'a pas pu refuser ! En même temps, on s'est mis d'accord sur le fait que si nous faisions un best-of, on le ferait de manière très spéciale. C'est ce que nous avons fait avec « Best Of The Blessed ».

Vous vous attendiez à devenir de telles icônes de la scène metal il y a 15 ans ?
Non bien sûr que non ! Si tu me l'avais dit à l'époque, je t'aurais prise pour une folle ! Mais nous sommes très reconnaissants pour tout ce que nous avons vécu pendant cette période. C'est un rêve devenu réalité.

Vous pouvez être fiers !
Oui bien sûr ! Mais la plupart du temps, nous sommes trop occupés pour être fiers ! Et c'est bien comme ça. On se projette vers l'avenir plutôt que de regarder en arrière. Pour l'album par contre, il a été bon de se remémorer toutes ces années passées.

Comment avez-vous sélectionné les titres qui seraient sur le best-of ?
Eh bien tous les membres du groupe ont fait une liste en imaginant que nous avions un concert en festival de 65 minutes, pas plus. Quelles chansons voulions-nous jouer ? Et pour être honnête, quand nous nous sommes réunis pour présenter nos listes, je m'attendais à ce qu'il y ait de nombreux débats. Mais en fait, les listes étaient presque toutes identiques ! Donc il a été assez facile de regrouper nos titres favoris. Les choix étaient en fait évidents.

Est-ce que ce sont des titres qui représentent quelque chose de spécial pour vous ? Ou est-ce que ce sont ceux que vous préférez jouer en live ?
Toutes les chansons ont une résonance particulière. Un titre comme "We Drink Your Blood", qui est sans doute une des références parmi tous, a marqué notre carrière car il a été le premier pour lequel nous avons tourné une vidéo. En plus d'être des grands classiques de nos concerts, la plupart des titres choisis représentent bien les albums auxquels ils appartiennent.

Comme il s'agit d'un best-of, on va parler un peu des temps forts de ta carrière... Pour toi, quelle est l'absolue meilleure chanson de l'album ?
Ca c'est difficile à dire ! Il y a plein de chansons supers... C'est très personnel... Mais si je devais n'en choisir qu'une, je prendrais "Blessed And Possessed". Particulièrement parce que c'est ma préférée parmi toutes depuis toujours mais aussi parce qu'elle représente parfaitement POWERWOLF. Rien que le titre résume tout : le côté épique, le côté hevay metal puissant, les thèmes dont traite le groupe. C'est la chanson qui caractérise le mieux ce qu'est POWERWOLF.

Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?
Tu as vraiment des questions difficiles ! Il y a plein d'aspects différents en fait. Si on parle de gros moments, il y a bien sûr notre concert au Wacken Open Air l'an passé où nous avons joué en prime-time sur la scène principale. C'est un rêve absolu pour tout musicien de metal. C'est un des moments phares de notre carrière. Mais parfois, les moments les plus touchants sont ailleurs. Par exemple, j'ai été très touché en voyant un très jeune enfant devant la scène. Je pense que ce devait être son premier concert metal. Je sais ce que mon premier concert a représenté pour moi et voici maintenant que c'est moi qui suis sur scène et qui joue pour cet enfant. Je sais à quel point ça change la vie alors ça me touche beaucoup d'entrer dans la vie de ce gamin ainsi.

Quel est le meilleur concert que tu aies joué ? Tu parlais du Wacken Open Air à l'instant... ?
Oui, c'est vrai qu'il fait partie des meilleurs mais laisse-moi réfléchir. Parfois, ce sont les concerts les plus chaotiques qui sont les meilleurs. Je me souviens d'un concert, je ne sais plus où exactement, mais on a eu un problème de tour-bus et on est arrivé super en retard pour le show. Tout le monde nous disait qu'on ne pourrait pas le faire, que rien ne pourrait prêt à temps... Mais on s'est dépêché comme jamais et une demie heure avant le concert, l'organisation nous a dit « Ok, les gars, maquillez-vous, vous allez monter sur scène ! ». Ca a été vraiment un concert spécial alors qu'on pensait qu'il ne se produirait pas. On s'en souviendra toujours.

Quel est ton plus gros fou rire ?
Il y en a tellement. On rit beaucoup de nous-mêmes et souvent pendant les concerts, des situations nous font rire. Je me souviens d'un show où nous sommes montés sur scène et pendant la première chanson, le pantalon d'Attila (Dorn, le chanteur) s'est déchiré. Le pauvre ! Il a fallu qu'il trouve comment maintenir son pantalon pendant 80 minutes ! Il était embêté mais tout le monde se moquait de lui ! C'est un des moments drôles qui m'ont marqué !

Et quelle est la meilleure anecdote ? Celle-ci ?
Ca pourrait. Mais il y en a plein d'autres. Chacun d'entre nous pourrait t'en citer une. Par exemple, en 2007, nous n'avions pas de budget à l'époque, nous avions acheté un vieux camping-car des années 70 qui nous causait des problèmes chaque jour. On passait plus de temps sur le bord de la route que dessus ! Mais cela nous a vraiment permis de souder le groupe et nous faire avancer.



Revenons à l'album... Il contient quelques titres comme "We Drink Your Blood" qui ont été ré-enregistrés. Qu'apporte les nouveaux arrangements aux anciennes versions ?
Il nous a semblé intéressant de rejouer ces titres en studio après les avoir joué en live pendant des années. Je te donne un exemple : "Werewolves Of Armenia", qui est un des titres préférés de nos fans, un classique. Quand nous avons enregistré l'original en 2008 pour « Bible Of The Beast », c'était la dernière chanson que j'avais écrite pour l'album. J'avais terminé la chanson peut-être deux jours avant que nous entrions en studio. J'ai dit au groupe que je voulais enregistrer cette chanson et c'est bien qu'elle soit devenue un classique mais l'originale est aussi devenue un peu statique. Nous avons joué cette chanson je pense à tous les concerts que nous avons faits depuis et à chaque fois, je me suis dit que ça aurait été génial d'avoir cette énergie sur l'album. Donc il a été vraiment intéressant de la repasser en studio. On ne voulait pas rejouer les titres tels que les originaux mais plutôt en faire des versions telles que nous les jouons dans les concerts. Ce concept est intéressant.

Il y a aussi 14 titres live sur « Best Of The Blessed » et un 3e CD avec 4 autres bonus live. C'est important pour vous d'avoir ces moments live dans cet album ?
Oui, c'est essentiel. Les concerts de POWERWOLF sont quelque chose d'exceptionnel pour moi. Quand nous avons décidé de faire un best-of, tout le monde s'est dit qu'il fallait aussi y faire figurer le côté live de POWERWOLF. Au départ, il y avait un projet de best-of et un projet d'album live. Mais nous avons insisté pour regrouper les deux. Ce qui n'a pas amusé notre maison de disques !

J'imagine qu'il va y avoir plein de supports différents pour cet album ?
Oui, il y aura un LP et un earbook, au format LP mais qui contient trois CD et des bonus live et un livre de 120 pages de photos qui retrace la carrière du groupe. Je pense que c'est un objet très intéressant.

Y aura-t-il aussi un blue-ray ?
Non, on a pensé que ce ne serait pas le bon moment car on en a déjà produit un. Cette fois, ce ne sera que le côté audio de POWERWOLF.

Ce best-of est parfait pour les fans mais aussi pour tous ceux qui découvrent POWERWOLF. Tu penses qu'il peut vous apporter encore plus d'audience ?
Oui, je l'espère. « Best Of The Blessed » est une occasion pour les fans de la première heure mais en même temps, avec les deux derniers albums, nous avons acquis pas mal de nouveaux fans qui ne connaissent pas forcément ce que nous avons produit avant. Je pense que c'est bien aussi pour eux d'avoir cette sorte de compilation qui donne un aperçu de l'essentiel de nos anciens albums.

Cela peut aussi être un teaser pour les albums précédents.
Oui, c'est ça. C'est très bien.

Quelques infos à nous dévoiler concernant un nouvel album ?
Hmmm, je ne peux encore rien dire. Mais ce sera probablement pour l'été prochain. Il est difficile de prévoir des échéances en ces temps compliqués mais il y aura un album studio de POWERWOLF l'année prochaine, c'est sûr... On est en pleine écriture en ce moment, c'est le bon côté de la situation : nous avons plein de temps pour nous focaliser sur ce nouvel album. On en profite pleinement.

Quelque chose à ajouter ?
Restez en bonne santé ! Ecoutez du metal et nous ferons la fête ensemble dès que nous le pourrons !
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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