21 juin 2020, 23:31

LARKIN POE

• Interview Rebecca & Megan Lovell

Sortons un peu des sentiers battus du metal comme nous l’avons toujours fait sur HARD FORCE et intéressons-nous aux racines de la musique et à cette jeune génération qui se ré-approprie les codes traditionnels en les accommodant à sa façon. LARKIN POE est dans le circuit depuis une dizaine d’années, composé notamment de Rebecca et Megan Lovell, deux soeurs originaires de Georgie qui ont posé leurs valises à Nashville. Comme chez tous ceux qui ont vécu leur enfance et adolescence au tournant du millénaire, leur culture a baigné dans une multitude de genres anciens et modernes, et elles s’en sont imprégnées, passant graduellement du folk rock des débuts, de bluegrass, à des sonorités beaucoup plus rock comme en témoigne leur tout nouveau disque, « Self Made Man », cinquième en studio. Bien qu’il ne sorte pas à la meilleure des périodes, privant le groupe de le promouvoir sur la route avant 2021, il impose implacablement LARKIN POE au sein de la grande famille blues rock américaine.
 


Tout d’abord, félicitations pour ce nouvel album.
Rebecca : Merci beaucoup!

Indiscutablement mon nouvel album préféré de 2020 ! Le titre de l'album m'a intriguée. Surtout que le premier single, "She's a Self-Made Man", pose question : qui est cet homme ? Enfin… cette femme. Parce que, c’est vous, en l’occurrence !
Rebecca :
Oui, nous sommes des « self-made men » ! Nous en sommes arrivés à la conclusion que dans cette expression, être autodidacte a beaucoup moins à voir avec les chromosomes et beaucoup plus avec le travail acharné. Et je pense que cette phrase - "oh, I’m a self-made man" - ça fait si longtemps que nous avons décidé qu'il était temps pour ce ce terme de se refaire une beauté féminine. Et puis, nous aimons aussi être un peu ironiques dans nos chansons. Donc, ça nous amuse de les tordre un peu et de nous amuser avec.

Peux-tu justement expliquer la raison de ce titre ?
Rebecca :
"She's a Self-Made Man" est l'un des premiers morceaux que j'ai écrits pour l'album - je suis la principale auteure-compositrice du groupe. Et nous avons tant tourné en 2018-2019 avant d'entrer en studio pour enregistrer « Self Made Man », et nous avons eu tellement d'expériences de tournée incroyables dans plus de 40 pays. Nous avons donc vécu de nombreuses expériences et rassemblé des souvenirs à partir desquels nous avons pu créer de la musique spécialement pour cet album. Et je voulais écrire un vrai album qui rocke ; je voulais quelque chose qui serait vraiment plaisant à jouer en live et l’une de ces chansons s’inscrit dans cette démarche. J'ai été vraiment, vraiment titillée par le concept une fois que j'ai commencé à l'écrire. Je l’ai alors présenté à Megan et elle a également eu une bonne réaction, donc nous avons décidé que cela devait être enregistré. Et conformément à notre album précédent, nous avons produit tout le disque nous-mêmes. Nous avons également joué la majorité des instruments sur celui-ci, y compris les claviers et la basse et beaucoup de batterie ont été programmés aussi bien par Megan que par moi, ensemble, en équipe. Donc, quand on écoute ce morceau, c'est un exercice de bricolage, et je pense que cela correspond vraiment au concept de self-made man.

Oui, vous êtes un groupe indépendant, vous faites tout vous-même. Vous avez un contrôle créatif total.
Rebecca : 
Oui. Nous nous sommes lancées il y a 10 ans en tant que LARKIN POE et dans les années qui ont suivi, nous avons essayé et re-essayé de ramener de plus en plus notre contrôle créatif chez nous. Il est très important pour nous d'être authentiques, d'avoir la liberté, la liberté artistique, pour faire le disque que nous voulons faire. Nous avons donc créé notre propre label en 2017 et produit les trois derniers albums. Tu sais, l'un de ces disques a été nominé pour un Grammy, donc nous sommes satisfaites de la façon dont les choses évoluent depuis que nous avons vraiment commencé à revendiquer le contrôle créatif du groupe, de la musique et des albums.

Comme tu l’as mentionné, « Venom & Faith » a été nominé pour un Grammy. Est-ce que cela a ajouté de la pression ou était-ce un coup de pouce lorsque vous avez écrit et enregistré ce nouvel album?
Rebecca : 
(rires) Je pense que c'était en fait un coup de pouce pour nous, parce que lorsque nous avons appris la nouvelle, nous étions au tout début de la création de « Self Made Man ». J'ai l'impression que c'était une sorte de validation que, oui, nous faisions quelque chose de bien. J'ai donc l'impression que c'était un vrai coup de pied aux fesses, dans le bon sens du terme (rires)

Parlons des paroles : tu as une approche très typique du Sud, essentiellement narrative...
Rebecca : 
Eh bien, étant du Sud - nous avons une lignée généalogique où chacune des branches de la famille aimait raconter des histoires. Je me souviens de Megan et moi, l'après-midi, quand nous allions chez nos tantes et nos oncles et nos tantes s'asseyaient toutes pour raconter une histoire sur leur enfance. Nous étions très curieuses et nous posions sans cesse des questions sur nos arrière-grands-parents. Je pense que dans l'héritage du Sud, c'est vraiment important de transmettre des histoires et de savoir qui est votre famille. Et cela s’est complètement mêlé à notre processus de composition. Je pense que, conformément à ces traditions du Sud, nous aimions non seulement raconter des histoires de notre famille, mais aussi créer des histoires et pouvoir jouer avec des réalités alternatives comme "Tears of Blue to Gold" - c'est l'une de mes préférées. C'est la chanson que j’ai écrite que je préfère : il s'agit d'un enfant qui a grandi dans mon imagination avec d'Elvis Presley et j’ai imaginé comment cette histoire se serait déroulée. Et étant du genre à me prendre au jeu et d’être curieuse en composant, raconter des histoires, je pense que c'est vraiment au cœur et dans l'âme des racines de la musique américaine.

Il y a aussi beaucoup de spiritualité, même de religion dans vos chansons, ce qui est un autre trait caractéristique du Sud. Quel rôle joue la spiritualité dans votre art ?
Rebecca :
Oh… Nous sommes du Sud, alors oui, cela joue définitivement un rôle. Tu es d'accord, Megan ?
Megan : Oui. Je pense que cela a moins à voir avec la religion qu’avec le fait de poser des questions sur l'humanité, comme : « Pourquoi sommes-nous ici ?" et "existe-t-il un Dieu ?" et « quel est le sens de la vie ?" C'est à l'origine ce qui a inspiré la musique blues - l'intemporalité des paroles. Dans ces questions que nous posons à plusieurs reprises au fil du temps, nous aimons vraiment les chansons qui plongent dans ce texte, ces idées de spiritualité et d'esprit humain et de la connexion et qui traversent des moments difficiles. Donc, nous aimons jouer avec ces thèmes dans notre musique, toujours avec un clin d'œil aux paroles de la musique blues.

Vous avez retravaillé "God Moves On the Water" de Blind Willie Johnson, qui parlait en fait du Titanic et vous avez essentiellement complété le reste de l'histoire avec vos propres mots.
Rebecca :
C’est cela et en écoutant le morceau de Blind Willie Johnson, c'est un trésor absolu. Lorsque tu écoutes son enregistrement et la façon dont il délivre la chanson, comment il l’a écrite, ça te touche droit au cœur. Et conformément aux traditions du blues, nous ne voulions pas faire une simple reprise de sa chanson. Nous ne voulions pas le copier. Nous voulions intervenir et aussi en prendre un morceau et nous l’approprier, parce que c'est vraiment, je crois, ce qu'est le blues. En repensant au tournant du siècle à de nombreux artistes de blues, ils s'empruntaient sans cesse des idées. On peut voir, dans le passé, que leurs chansons sont attribuées à cinq ou six auteurs différents. C'est tout simplement l’usage à l'époque où la musique était définitivement plus une tradition orale et qu'elle était partagée entre tous ces différents artistes. Donc, en prenant la chanson de Blind Willie et en posant des paroles différentes, en partant de son premier couplet puis en créant un nouveau cadre pour sa chanson, nous avons senti que nous essayions de vivre dans l'esprit du blues. Et j'espère vraiment que les gens, après avoir écouté notre version, retourneront écouter Blind Willie, parce que c'est vraiment un morceau de musique qui inspire.

Votre deuxième single est le puissant "Holy Ghost Fire". De quoi parle-t-il - ou plutôt de qui ?
Rebecca :
Il parle du pouvoir de la musique, je dirais. Nous aimons le fait que lorsque nous sommes en concert, cela rassemble les gens. Il y a un lien entre nous et le public et entre chaque personne du public. Il ne peut être reproduit d'aucune façon, nulle part ailleurs. Donc je pense que "Holy Ghost Fire" évoque ce sentiment, ce genre d'énergie spirituelle qui est dans la salle lors des concerts, et la musique est l'une de ces forces qui peut vraiment t’aider à traverser des moments difficiles, à galvaniser et ... tu sais, c'est une bande originale de notre vie. Il s'agit du pouvoir de la musique.

Vous étiez vraiment « connectées » avec le public l'an dernier à Paris et vous étiez censées être de retour cette année ...
Rebecca :
Ah oui, ça nous fend le coeur. Cela devait être une tournée en grandes pompes ce printemps pour nous. Nous avons fait une tournée incroyable et allions revenir en France, nous avions tellement hâte de le faire parce que notre dernier concert à Paris, comme tu l’as dit, c’était un rêve. Et le reporter, ce n'est certainement pas idéal. Il a fallu beaucoup de réajustement, car nous sommes des musiciennes de la route. Nous avons passé les dix dernières années de notre vie en tournée bien plus que chez nous. Donc même dans ce sens, nous devons réajuster et faire bon usage de ce temps imprévu qui nous est donné. Quand je pense que nous sommes ici à Nashville (Tennessee) en ce moment alors que nous devrions être en Australie ! Mais c’est sympa tout de même. Je pense que Megan et moi sommes capables de travailler différemment. Nous avons vraiment mis beaucoup d'énergie à nous connecter avec les gens sur les réseaux sociaux.

Oui, j'ai bien aimé vos vidéos live sur Instagram…
Rebecca :
Oh, merci! C'est notre rôle de divertir. C'est ce que nous aimons faire, donc nous voulons - quel que soit le support auquel nous avons accès, continuer dans l'esprit d'essayer de réunir les gens entre eux, de ressentir un petit morceau de plaisir, même en période de turbulence où les choses sont très incertaines. Mais tu sais quoi ? On va passer par là, on va revenir à la normale et on va venir jouer un très bon concert en France. On a hâte !

Nous aussi ! Megan, tu as récemment dit que "les gens traversent des choses terribles ... et pourtant ils peuvent toujours en ressortir, se ressaisir et prospérer".
Tu as donc beaucoup d’espoir dans l’avenir post-pandémique ?

Megan : 
Oh, absolument ! Rebecca et moi sommes des gens très optimistes dans l'âme. Nous croyons vraiment aux gens et au lien que nous avons tous. Nous pouvons traverser des moments difficiles ensemble. Nous avons donc beaucoup d’espoir de reprendre la route quand tout cela sera passé et nous nous retrouverons tous à nouveau. Et ce sera mieux que jamais !

Profitez-vous de cet instant pour écrire de nouvelles chansons ?
Rebecca :
En tant que compositrice principale du groupe, je ressens toujours la force de composer et c'est un état d'esprit intéressant, parce que nous venons de terminer un tout nouvel album et parfois, en tant que compositeur, il est difficile de laisser les choses trâiner. C’est ce que je ne veux vraiment pas faire avec cet album, parce qu’il signifie tellement pour nous et nous sommes tellement enthousiastes à l’idée de pouvoir faire une tournée pour cet album. C'est un peu comme être sur la corde raide - vouloir rester dans l’instant de « Self Made Man », ce tout nouvel album, mais continuer néanmoins mon travail… et mon travail, c’est d'écrire des chansons et je veux continuer à le faire. Donc, il faut juste que j’essaye d'être attentive à la façon dont je crée.

Vous avez tourné avec Bob Seger et Keith Urban. Qu'avez-vous appris aux côtés avec de ces artistes?
Rebecca :
Ah, c'est une telle expérience d'apprentissage, surtout la tournée avec Bob Seger. Apprendre en regardant une légende telle que lui, qui est vraiment, je pense, la véritable définition d'un self-made man. Si tu vas à un concert de Bob Seger - je pense en fait qu'il ne tournera plus, je pense qu'il a joué ses derniers spectacles l'année dernière –  tu vas voir des vidéos de lui en train de jouer, regarder ses interviews, écouter les chansons qu'il a écrites, cet homme a tout pour lui. Quand il joue et chante, il met tout sur la table. Il donne vraiment toute son énergie - c’est palpable. Et ses chansons sont… un paradoxe complet. Ces chansons sont des succès énormes, tout en étant les chansons les plus intimistes et amicales qu’on puisse imaginer. Donc, pouvoir partager la même scène que lui en tournée aux États-Unis, jouer dans les stades, c'était comme un rêve devenu réalité pour nous. Nous avons tellement appris sur nous-mêmes, comment jouer sur une grande scène, comment interagir avec une foule qui ne nous connaissait pas, comment gagner la confiance d’une foule. Et gagner la confiance du public de Bob Seger, c'est du pur bonheur, car on parle de mélomanes ! Ils sont là parce qu’ils aiment la musique. Nous sommes donc très reconnaissants envers Bob de nous avoir demandé de faire cette tournée avec lui et ce sont des souvenirs que nous chérirons toute notre vie.

Si vous aviez une machine à voyager dans le temps, quel artiste aimeriez-vous voir ?
Megan : 
Ooooh !
Rebecca : Chris Whitley. Absolument 110 pour cent, Chris Whitley. C’est un auteur-compositeur-interprète de blues complètement sous-estimé (décédé en 2005 à l’âge de 45 ans NdlR). Il venait du Texas et je suis obsédée par toutes les différentes itérations de sa musique. C'était un drogué. Il a affronté la toxicomanie durant sa vie et a connu une fin prématurée certainement à cause de ça, je pense. Mais musicalement, il est l'une de mes plus grandes inspirations. J'adorerais y retourner et visiter la fin des années 80 et le voir en concert.

J'ai vu sa fille Trixie plusieurs fois en concert…
Rebecca :
Oh, j'adore Trixie !
Megan : Elle est géniale.
Rebecca : Elle est tellement incroyable. Elle chante comme son père. Elle joue de la guitare comme son père. Ça me donne juste des frissons dans le dos, j'adore ça.

Qu'est-ce que ça fait d'être sur la route en tant que sœurs ? Vous vous battez ?
(rires de Rebecca et Megan) Megan : Nous avons cette chance énorme de bien nous entendre. Nous avons toujours été proches, même durant notre enfance. Bien sûr, nous avons traversé des instants plus difficiles, surtout au début de la vingtaine, nous avons dû affronter certaines choses. Mais nous sommes à peu près sur la même longueur d'onde et nous essayons d'être vraiment respectueuses l’une vis à vis de l’autre, parce que nous savons comment énerver l’autre si on le voulait. Ça pourrait être vraiment explosif ! Nous avons beaucoup de respect l’une pour l’autre, alors nous essayons de ne pas nous disputer.
Rebecca : Ah oui, je dois dire aussi que les tournées peuvent être très solitaires. Quand tu es musicienne, tu laisses souvent ta famille à la maison, tu laisses ton confort à la maison. Il faut pouvoir parcourir le monde avec ta sœur, mais étant donné que Megan et moi sommes si proches et que nous sommes vraiment les meilleures amies, il n'y a personne d'autre avec qui je préfère passer du temps que Megan. C’est pratique, car elle est à peu près la seule personne avec qui je peux passer du temps pendant des mois en tournée. Et, oui, nous nous énervons et nous pouvons parfois nous disputer. Mais la plupart du temps, c'est assez amusant.
 


On peut considérer que vous avez presque un autre membre du groupe, Tyler Bryant, qui apparaît également sur l’album, sur le titre "Back Down South". C’est bien plus qu'un membre du groupe ...
Rebecca :
On peut le dire ! C’est mon mari. C'est un peu comme un accord conclu, comme s'il s'était engagé à jouer avec LARKIN POE. C'est un musicien incroyable. Megan et moi adorons THE SHAKEDOWN. Arriver à écrire des chansons avec un autre membre de la famille, chaque fois que lui et moi avons la possibilité de le faire ensemble, c'est vraiment amusant, parce que tout préserver au sein de la famille, c'est évidemment très important pour nous, surtout avec un musicien de son calibre. Je n’ai jamais rencontré personne qui puisse aimer la musique comme Tyler. Il prend tellement de plaisir à jouer, à écrire et nous sommes toujours ensemble, dans notre studio à la maison. Je pense qu’on peut vraiment entendre cela dans la chanson que nous avons écrite pour ce disque :  »Back Down South". Il y a énormément de joie et il n'y a rien que j'aime plus que d'entendre Megan et Tyler échanger des riffs à la guitare. C'est juste le pur bonheur pour moi.

Il y a beaucoup de couples de musiciens qui ne veulent pas jouer ensemble et préfèrent garder leurs distances dans ce domaine.
Rebecca :
Eh bien, moi, j’adore ça. Megan est mariée depuis de nombreuses années à un incroyable guitariste, Mike Seal. (A Megan) Vous avez collaboré un peu sur des vidéos et des trucs, mais vous gardez généralement votre musique chacun de votre côté, non ? Tu es d'accord, Megan ?
Megan : Oui, oui, absolument. Ce n'est même pas nécessairement un choix conscient. C'est un musicien incroyable, mais je pense que son style est plus proche du jazz et de la musique instrumentale. Par nature, nous avons donc tendance à être séparés en musique.

Un de mes morceaux préférés est "Ex-Con". Quels sont vos morceaux préférés sur l'album?
Rebecca :
Ooh, "Ex-Con" est un de tes préférés ? J'aime ça ! Ma chanson préférée en ce moment, ça doit être "Holy Ghost Fire". C'est le single le plus récent que nous ayons sorti de cet album et nous venons juste de filmer le clip pour lui aussi. Je l'ai donc beaucoup écouté. En tant qu'artiste, tu n'écoutes généralement pas autant ton album une fois qu'il est terminé, car lorsque c’est si frais, tu as presque besoin de prendre un peu de distance par rapport à la chanson. Donc, en fait, réécouter cette chanson pendant le montage du clip a provoqué un peu de nostalgie, car cela m’a replongé dans l'état d'esprit dans lequel nous étions lorsque nous étions en studio pour l'enregistrer. Et c'est juste une chanson très édifiante. Cela ressemble à un très bel hymne pour affronter une période difficile, comme nous en avons parlé. En ces temps incertains, cette chanson m'a vraiment aidée, comme si tout allait bien se passer. C'est une sensation agréable.
Et toi, Meg ?
Megan : Pour l'instant, c'est "Every Bird That Flies". C'était une super chanson à enregistrer. Les paroles sont tellement sombres et mystérieuses. J'adore la façon dont celle-ci s’est concrétisée. Je pense que ça va être amusant à jouer en live.

Vous êtes originaire d'Atlanta et avez déménagé à Nashville, devenue l’une des capitales de la musique américaine contemporaine. Comment cela a-t-il contribué à façonner votre son ?
Rebecca :
Nous vivons ici depuis quatre ans et nous cherchions un endroit où nous voulions nous installer pendant un certain temps, et Nashville est juste un endroit idéal pour un musicien. Comme tu l’as dit, il y a tellement de musique. En temps normal, tous les soirs de la semaine, on peut sortir et écouter la musique live la plus étonnante. Franchement, nous ne sommes pas souvent à Nashville. Il s'agit de la plus longue période passée chez nous à Nashville. Je souhaite vraiment que nous puissions explorer la ville mais en fait, nous devons rester à la maison !

Le Sud a offert autant, sinon plus, de musique que L.A. ou New York, contrairement à ce que la plupart des gens pensent ...
Megan : Oui, ce qui, je pense, est complètement incroyable. Le sud des États-Unis - tu te poses, tu prends une carte et tu penses à la proximité entre ces villes. Tu as le blues Delta au Mississippi. Tu as du blues à Memphis. Tu as Elvis qui sort de Memphis. Tu as beaucoup de classic rock qui sort de Georgie, partagé entre les ALLMAN BROTHERS et Tom Petty and The Heartbreakers et tous ces musiciens d'origine sudiste qui apportent tellement de musique que ça a secoué le monde. Il y a une centaine d'années jusqu'à maintenant, quand on creuse vraiment profondément dans l'héritage musical du Sud, c'est vraiment impressionnant. Et nous nous sentons incroyablement chanceuses d'avoir grandi dans le Sud. Nous sommes nées dans l'est du Tennessee, le pays de Dolly Parton, et nous avons grandi dans le nord de la Georgie et nous avons pu nous plonger dans le bluegrass et nous imprégner de la musique américaine dès le plus jeune âge. Cela a changé nos vies. Nous n’en serions pas là aujourd’hui sans l'histoire musicale du sud des États-Unis. C’est très puissant.

Qu'écoutiez-vous quand vous étiez gamines ? Vous jouiez déjà de la musique ?
Rebecca :
La musique fait partie intégrante de nos vies depuis le tout début. Nous avons pris des cours de musique classique quand on était petites. Quand nous avions 3 ou 4 ans, nous jouions du violon et du piano. Et notre père avait toujours été un amateur de classic rock. Il mettait toujours les disques des ALLMAN BROTHERS, THIN LIZZY... Récemment, il s’est mis au GRATEFUL DEAD, donc notre père est juste un grand amateur de musique et nous avons grandi en écoutant tous ces disques dans la voiture lors de voyages en famille. Ces chansons sont devenues la bande originale de nos vies, dans la mesure où rien n'était interdit. Donc, à ce stade de la musique de LARKIN POE, nous sentons que nous sommes en mesure de canaliser autant d'influences différentes dans notre musique, parce que nous étions autorisées à tout écouter avec notre famille et nos parents. Nous le prenons donc comme un grand cadeau.

Quels étaient vos groupes préférés durant votre apprentissage de la musique ?
Rebecca :
Nous avons adoré QUEEN.
Megan : FLEETWOOD MAC.
Rebecca : Crosby, Stills, Nash et Young.
Megan : C'était une grosse, grosse découverte. Et puis, du côté du bluegrass, Alison Krauss. Nous avons écouté beaucoup de Jerry Douglas. C'est là que j'ai développé mon amour pour la guitare.
Rebecca : J’adorais les DIXIE CHICKS. Elles ont eu une énorme influence. Des chansons incroyables. Nous aimons vraiment tout, du bluegrass à la country music... Mon chanteur préféré depuis que je suis très jeune, c’est Ozzy Osbourne. J'adore la façon dont il chante dans BLACK SABBATH et c'est une grande inspiration pour moi. Alors, vraiment, je pense qu'il est plus facile de dire ce que nous n'aimons pas que ce que nous aimons !

Aviez-vous des idoles féminines dans le rock ?
Rebecca :
Oh, absolument ! Bonnie Raitt est une immense inspiration.
Megan : Et Dolly Parton.
Rebecca : Dolly Parton, c'est la reine. Chrissie Hynde de The Pretenders, c’est l'ultime badass. Et s'il te plaît, plaçons sur le trône la seule et unique Joan Jett.

Pensez-vous qu'il y ait une nouvelle génération de femmes artistes rock fortes qui émergent ?
Rebecca :
Je pense qu'il y a récemment une recrudescence de femmes musiciennes qui ont beaucoup de force, et c'est quelque chose que je trouve extrêmement encourageant, parce que pendant trop longtemps, l'industrie de la musique a été absolument dominée par les hommes et continue d'être dominée par les hommes, en particulier dans le domaine du blues. Nous sommes très heureuses de faire partie de cette renaissance, de ces femmes qui interviennent vraiment et prennent 50% de cette perspective créative. Nous comptons pour beaucoup et je pense que c'est vraiment excitant d'être à une époque où cette perspective est prise en compte et ... il était temps ! C'est l'heure.

Auriez-vous des conseils à promulguez à de jeunes filles qui voudraient se lancer ?
Megan : Oh, je leur dirais : prenez ça au sérieux. Si vous voulez faire de la musique - je parle vraiment de la musique « masculine » - prenez une guitare, jouez pendant des heures, transpirez. Vous n'apprenez pas à jouer de la guitare ou à chanter simplement assise. Vous devez donc avoir les doigts endoloris, épuiser votre voix. Allez-y, faites le boulot, faites en sorte que cela se produise. Et si cela vous plaît, ce sera votre meilleur ami, car la musique est un compagnon de tous les instants. Alors, faites-vous un ami.


Vous en avez sans doute déjà parlé, mais je suis intriguée par rapport au nom LARKIN POE. Est-ce Philip Larkin et Edgar Allan Poe?
Megan :
(rires) En fait, LARKIN POE, c’est le nom de notre arrière-arrière-arrière-grand-père. Nous voulions prendre un nom de la famille. C'est comme un hommage au fait d’être des sœurs. Oui, Larkin Poe était son nom et il était en fait un cousin d'Edgar Allan Poe, donc nous faisons partie de la famille éloignée de Poe.

C’est ce qui s’appelle avoir ça dans le sang !
Megan : Nous aimons à penser que son talent a coulé dans nos veines d'une manière ou d'une autre !

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