Aujourd’hui confortablement installé dans le panorama métallique du haut de ses neuf albums (tous sortis chez Metal Blade Records, c’est ce que l’on appelle de la fidélité !), THE BLACK DAHLIA MURDER est le genre de groupes à avoir de la suite dans les idées. Formé en 2001 à Detroit dans le Michigan, le quintet balance coup sur coup trois démos qui vont attirer l’attention d’un petit label de Washington, Lovelost Records, sur lequel les cinq larrons sortiront un unique EP « A Cold-Blooded Epitaph » qui ne fera pas date, encore bien trop vert pour s’extraire de la masse. C’est pourtant sur la base de ce premier méfait que Metal Blade Records leur propose un contrat qui, un an plus tard, se matérialise par la sortie d’un premier album « Unhallowed » encore marqué par ses influences nordiques, AT THE GATES et DISSECTION en tête de sa shopping-list. Un changement de batteur et deux ans plus tard, THE BLACK DAHLIA MURDER revient sous les feux de la rampe avec « Miasma ». Et là, ça ne rigole plus. Du tout.
Pourtant les influences scandinaves sont toujours à l’ordre du jour ("Spite Suicide", "Flies" ou "Statutory Ape") mais les mélodies se font plus fines, travaillées bien en profondeur, garantissant un résultat impressionnant. Le groupe délivre ici pendant une grosse demi-heure un death/black surpuissant, mélodique donc, parfaitement homogène et proche du zéro défaut. Une relecture consciencieuse et appliquée des commandements des grands anciens, certes, qui fait mouche sans forcer. "Faire du neuf avec du vieux" : voilà en quelques mots le credo que le clan du Michigan se plaît à défendre depuis ses tous premiers pas sur lesquels Metal Blade Records a misé ses deniers. Grand bien lui fasse, son poulain est impérial lorsqu’il s’agit de balancer un metal juteux et truculent, synthèse puissante et judicieuse de toutes facettes d'un metal extrême finaud gorgé de leads qui croise le fer avec une production moderne et heavy en diable. Pas de doute sur la qualité : ça latte dur et dans tous les coins avec une prédisposition pour le riffing mitraillette et la branlette de manches maîtrisée (le superbe final de « Miasma » en est un vibrant témoignage), véritable marque de fabrique d'une section rythmique remontée comme un coucou. Rien à redire, ça joue, fort, vite et bien de la première à la dernière note et cela permet aussi de constater au passage que les derniers albums de THE BLACK DAHLIA MURDER n’ont pas complètement tourné le dos à ses premières inspirations, loin de là.
Quant à la production, celle-ci est juste idéale pour le style. Le son est dense, massif mais parfaitement intelligible, à aucun moment, il ne se laisse berner par les sirènes de la compression à outrance qui fait alors rage chez certains de ses petits camarades. Dans la horde des groupes qui s’engouffre sur ce créneau musical au début des années 2000, THE BLACK DAHLIA MURDER est l’un des meilleurs. Si ce n’est le meilleur. Cet album en est la preuve la plus flagrante !