19 juillet 2020, 19:45

DESPITE THE END

• Interview Vartan Yorganciyan

Après dix ans en retrait du monde de la musique et un essai infructueux avec la formation TOO LATE, le frontman Vartan Yorganciyan revient plus déterminé que jamais avec son tout nouveau projet DESPITE THE END. Alliant puissance et mélodie, son EP « Butterfly Effect » risque bien d’en convertir plus d’un à la noble cause du groupe.


DESPITE THE END est né en octobre 2019, quelles ont été tes expériences précédentes ?
Avant j’avais un autre groupe qui s’appelait TOO LATE, c’était aussi un de mes projets. Malheureusement cela n’a pas marché, il y a eu des différents et de toute façon nous n’avions pas les mêmes objectifs. Cela a duré deux ans et juste avant je n’avais pas fait de musique pendant dix ans. Car je suis devenu papa de trois enfants, et cela me manquait beaucoup. Dès la fin de TOO LATE j’ai tout de suite lancé DESPITE THE END.

Pour toi quelle est la différence principale entre DESPITE THE END et ce que tu as connu dans le passé ?
Malgré l’échec de TOO LATE, j’ai retenu tout ce qu’il fallait faire pour développer un projet plus solide sur le long terme. D’ailleurs il y un morceau de l’EP qui s’appelle "The Change" et qui a été composé à cette époque.

Votre maison de disques, qui se nomme My Ouai ! Production, se démarque des autres par son caractère solidaire, comment s’est fait votre rencontre ?
Tout simplement parce que je suis trésorier de cette association. Après il faut dissocier My Ouai ! Production, qui est la première structure de production sociale et solidaire en France, et My Ouai ! Association qui vient en aide pour l’éveil musicale et artistique d’enfants en situation de handicap par la musicothérapie. J’avais parlé de mon groupe à Monsieur Kampf, qui est le créateur de ces deux projets. Avec TOO LATE, il nous avait déjà aidé en nous permettant notamment de faire la première partie de VIZA au Trabendo, ce qui était déjà assez grand pour un groupe qui démarre. Quand il a vu que je changeais et qu’on partait sur quelque chose de plus sérieux, il a fait en sorte qu’on ait des billes pour avancer. Après, c’est comme une maison de disques qui parie sur un artiste, si cela marche il y aura un certain pourcentage reversé à My Ouai !, que ce soit sur la billetterie ou le merchandising, et ce sera le cas pour tous les artistes qui en font partie.

Est-ce que l’ADN de DESPITE THE END est de facto la solidarité ?
Dès le départ on dissocie cet aspect. Car dans mon esprit la direction du projet était actée, par exemple sur les thèmes abordés. Après, pour le morceau "Paralyzed" qui est sur notre EP, j’ai parlé du handicap et peut-être que je n’aurais pas eu cette idée dans d’autres circonstances.

Justement ce morceau "Paralyzed" a attiré mon attention, a-t-il une histoire particulière ?
Tout simplement pour l’écrire je me suis mis dans la peau de quelqu’un qui se réveil en se rendant compte qu’il est paralysé, sans se souvenir de ce qu'il lui est arrivé. Ce sont donc toutes ces questions qui lui passent par la tête les cinq premières minutes.

J’en profite pour te demander si tu t'occupes seul de l’écriture des paroles ?
C’est moi seul qui écrit les paroles et qui décide de l’orientation du groupe. Chaque musicien a son propre univers, et quand on se met ensemble pour échanger nos idées, si jamais il y a des éléments sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord, alors c’est moi qui vais trancher.

Comment vous organisez-vous tous les cinq pour la composition ?
Cela dépend des titres. Je peux arriver avec un chant et on me propose des idées pour les instruments, cela concerne surtout les deux guitaristes. Et parfois ce sont eux qui me proposent des idées, et c’est à moi de trouver un chant qui colle. Pour finir, le batteur et le bassiste viennent poser leur ligne selon leurs envies.

Quelle est ton interprétation de ce fameux "effet papillon" ? Est-ce toi qui est à l’origine de ce titre ?
La définition que tout le monde connait est un simple battement d’ailes qui provoque une tornade à la fin. Mon interprétation personnelle serait que, toutes ces erreurs que l’on commet, petites ou grandes, auxquelles on ne fait pas face tout de suite, se cumulent et deviennent énormes par la suite. Cela peut être d’un point de vue économique, politique, écologique, psychologique ou sentimentale.

La coutume veut qu’en général un album suive un EP, avez-vous déjà commencé à plancher dessus ?
On a commencé à composer l’album, on est sur deux ou trois morceaux pour le moment. Le but est de le sortir en 2021, en revanche il y aura plusieurs singles avant. S’il y a douze titres alors il y en aura au moins six qui sortiront en single. Cela permettra de parler de nous sur la longueur, et pas uniquement lors de la sortie.

Lors de l’écoute de l’EP je me suis demandé quelle était la langue que l’on entend sur la dernière piste, qui de surcroît s’intitule "Despite The End" ?
C’est de l’arménien, voila ce que je dis : « Regarde le ciel, remplie de cendre et de fumé, l’homme a bâti et construit de ses mains, avant de tout détruire par lui-même, reste avec moi pour l’éternité, merci poète d’être resté malgré la faim ». La dernière phrase est une analogie entre ce que je raconte et le fait de remercier l’auditeur d’avoir écouté l’EP jusqu’à la fin. Pour la petite anecdote, je parle l’arménien mais d’une manière pas assez soutenue, par conséquent j’ai demandé à ma mère de me traduire le texte. Elle m’avait alors envoyé par WhatsApp toutes mes prononciations, et lors de l’enregistrement on s’est rendu compte que ça serait pas mal de laisser sa voix en fond, c’est donc pour cela qu’on entend une voix féminine.

Vous serez en concert le 10 octobre prochain au Gibus de Paris, avez-vous d’autres dates en préparation ?
Ce concert était prévu initialement le 25 avril, c’était la release-party pour l’EP. Heureusement cela a pu être reporté, d’ailleurs on continue d’appeler cet événement release-party. De plus il y aura toujours IANWILL et RAPTURFARM. C’est un plateau assez différent ; RAPTURFARM c’est du rock US, nous on fait du metal sans s’être vraiment défini dans un genre, c’est un mélange de neo-metal, metalcore et thrash, puis IANWILL c’est du death mélodique. Planifier d’autres concerts ça serait avec grand plaisir, mais pour l’instant c’est un peu difficile. Nos espoirs reposent sur le printemps 2021, on voudrait se placer en première partie d’un groupe, ou faire une petite tournée française, ou un mini-tour européen, c’est-à-dire Espagne, Belgique et/ou Suisse.

A l’heure actuelle peux-tu imaginer un concert respectant les règles sanitaires en vigueur ?
Surtout avec le type de musique que l’on pratique ! Non, je n’arrive pas du tout à l’imaginer. Cela me frustrerait tellement, car j’adore le live et c’est fait pour cela, voir le public sauter partout et faire des mosh-pits.


Question post-confinement, est-ce que cette période a été pour toi source d’inspiration, ou au contraire un vrai frein ?
Cela m’a bloqué, je n’ai quasiment pas écrit. Je n’ai certes pas eu beaucoup d’inspiration, mais je pense que cela va me servir pour plus tard. Pour l’instant j’accuse encore le coup et je reste encore stressé, surtout que je l’ai contracté... Je n’ai pas eu une forme très grave, néanmoins une qui te fait dire que cela ne rigole pas. Pendant quinze jours, j’ai eu une fièvre qui n’arrêtait pas de monter et de descendre, avec une immense fatigue. Tous les jours je voulais que ça s’arrête, je ne voulais pas que cela s’empire. Les statistiques sont très faibles pour les personnes jeunes et en bonne santé, cependant quand tu le vis tu as du mal à te raisonner. Nous avons composé un seul morceau à distance, qui est au stade très avancé de la démo, et il sera sur le prochain album.

Pour en revenir au prochain album, avez-vous déjà réfléchi à son concept ?
Ce n’est pas encore fixé. On aimerait l’appeler « 2050 », on imaginerait alors un état des lieux de cette année. Aussi, récemment j’ai commencé à écrire un morceau qui s’appelle "Survive The Turn" qui de façon très imagée fait référence à ce qui s’est passé lors du confinement. D’ailleurs, quelqu’un qui ne saurait pas que je traite de ce sujet ne pourrait pas le deviner. Je me suis donc mis dans la peau d’une infirmière qui travaille à l’hôpital et qui voit la vague de malades arriver, tout le monde lui réclame de l’aide alors qu’elle aussi en a besoin.

Avez-vous d’autres projets pour DESPITE THE END ?
Il y aura le clip de "Paralyzed". Il aurait dû être tourné pendant le confinement et il a donc été reporté à fin août, pour une sortie un peu avant le Gibus. De plus, pour ce concert il y aura une captation par My Ouai ! Production, et selon la qualité on sortira éventuellement un clip live d’un autre morceau.

Last but not least, peux-tu nous donner le mot de la fin ?
Déjà, merci d’avoir pris le temps de nous interviewer. DESPITE THE END est un projet dans lequel j’aimerais aussi attirer les non-métalleux. Et pour ceux qui sont nostalgiques des années 90 et 2000, je vous conseille d’y prêter attention.


L'EP « Butterfly Effect » est toujours disponible ici :
Spotify - https://tinyurl.com/ybtqnven
Deezer - https://tinyurl.com/y9xtushc
Itunes - https://tinyurl.com/y75uhbad
Amazon Music - https://tinyurl.com/ya6wvrxj


Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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