Presque douze ans après un « Killing Music » de bonne tenue quoique relativement classique, voilà les Anglais BENEDICTION de retour en mode matraquage d'esgourdes pour la huitième fois en trois décennies d’activité au service du death metal. Toujours fidèle au label Nuclear Blast, qu’il a vu exploser à la fin des années 90 auréolé par la signature de groupes plus vendeurs qu’à ses débuts, le groupe a modifié son line-up façon tsunami puisque ne subsiste plus dans ses rangs que le vétéran Peter Rew et ses guitares assassines. Pas un problème au demeurant puisque ce nouvel album sonne également le retour au bercail de Dave Ingram (présent sur toute la discographie du groupe dans les années 90) et que cela fait un bien fou de retrouver le patron derrière le micro. Le message est ici délivré sans ambiguïté : BENEDICTION est bien de retour... et il a encore des choses à dire !
Mais au fond, qu’est-il possible d’attendre encore de ce pilier de la scène européenne, véritable routard du death metal à la discographie respectée par une horde de fans aux quatre coins du globe ? La réponse est simple : une bonne ration d’un style enraciné dans les années 90, majoritairement mid-tempo, qui régalera une nouvelle fois petits et grands durant quarante-six minutes. Et ce brulôt commence sur des chapeaux de roue avec un "Iterations Of I" exécuté de la plus belle des manières. A grand renfort de parties thrash, BENEDICTION balaie l'inaction d'un revers de perfecto avec pour seule ambition de frapper juste et fort. D’autant que le groupe n’hésite pas à balancer un bon paquet de riffs qui groovent à mort et feront hocher les nuques les plus endurcies pour un furieux headbanging ! Alors oui, la section rythmique est parfois parfois convenue dans son exécution, sans prise de risques, mais est-ce bien là le propos d’un groupe qui revient sur le devant de la scène douze ans après son dernier méfait ? Non, il y a ici une volonté évidente de rassurer les fans, la production impeccable signée Scott Atkins et l’artwork délicieusement retro troussée par le premier bassiste du groupe Simon Harris n’y étant pas étrangères.
C’est d’ailleurs ce qu’il faudra retenir de ce come-back réussi avec ce « Scriptures » frontal et enjoué, troussé de main de maître par l'un des derniers monstres du genre encore en activité. Et celui-ci démontre une fois de plus que le groupe n’a rien perdu de sa puissance de feu légendaire !