30 octobre 2020, 18:45

FOLSOM

• "Bonzaï"

Album : Bonzaï

Comme le précise sa biographie, FOLSOM est un quatuor énergique et déjanté, formé en 2013 et drainant dans son sillage un groove agressif, puisant ses racines dans le blues, la country, l'atmosphère southern-rock et lorgnant également un chouïa sur le rock à tendance dur, le tout avec une approche transgressive de ces esthétiques. Influencés par des groupes tels que CLUTCH notamment (et c’est prégnant sur cet EP, je vais y venir), ils focalisent leurs concerts autour de l'histoire de Johnny Reb, un personnage fictif subversif et rêvant d'évasion, enfermé dans la prison américaine de Folsom que beaucoup connaissent à travers le chanteur Johnny Cash, ce dernier y ayant enregistré le mythique et culte « Live At Folsom Prison ». Sur le papier, ça commence bien et pour avoir découvert le groupe à ses débuts en concert, je peux vous dire que l’on ne vous ment pas et que – mauvais jeu de mots oblige – ça fout le barreau !

Leur premier album, « Bad Ways », voyait les musiciens partir un peu dans tous les sens tels des louveteaux, souhaitant en premier lieu se faire plaisir en dévoilant à la face du monde la palette de styles qu’ils aimaient, l’ayant fait avant toute chose avec sincérité et talent. Cela change tout généralement et distingue une démarche honnête de celle de l’opportunisme mercantile. Sur cet EP, FOLSOM resserre les rangs de ses troupes et balance 6 titres gorgés de groove et de rock-blues, patinés au bourbon et à la poussière de boots ayant foulé des zones arides. Sorte de Neil Fallon français (et c’est dit avec beaucoup de respect, le chanteur de CLUTCH étant une sacré référence tout de même), le chanteur-guitariste Peter Cattet lâche les chevaux dès l’éponyme "Bonzaï", un titre hargneux comme pas possible doté d’un riff plus acéré qu’une lame de Tolède, ceci après une mise en bouche tout en douceur (histoire de tromper l’ennemi), "Son Of A Gun". C’est méchamment burné, troussé comme une donzelle accorte en shorts et tiags, le cul posé sur le rebord du comptoir et prête à en découdre avec ces quatre soudards, de passage au rade afin de s’en jeter une. Loin de se prendre au sérieux tout en étant le plus sérieux du monde (vous me suivez là ?), la formation ne manque pas d’humour tel que le confirme "Hot Dogs", narrant des aventures gastronomiques autour d’un barbecue. Pour faire bouger nos panards, et on retrouve ici l’ambiance de certaines chansons du premier album, la funk de "Get My Money" est là pour ça, bien qu’après avoir chassé le naturel, celui-ci revienne au galop et fasse parler la poudre quand vient le refrain. Ça souffle le chaud et le froid, « c’est ça qu’c’est bon ! ». En guise de morceau-bonus, FOLSOM enclenche la touche country pour une "Covid 19" bien dans son temps, démontrant un savoir-faire dans le domaine plus que convaincant. A ce titre, tous les musiciens accompagnant Mr. Cattet sont à leur place et affichent leur talent sans démonstration, témoignant d’une cohésion atteinte seulement quand on fait partie d'un groupe de vrais potes et pas monté par petites annonces, quand on bosse dur. A ce titre, qu’ils en soient ici salués bien bas car nous, auditeurs, on se régale.

Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir, peut-être, mais des lionceaux aux dents longues, sans pour autant rayer le parquet, sont prêts à surgir de la masse de groupes auxquels on peut avoir accès de nos jours avec la ferme intention de régner sur une partie de la savane. Et à ce jeu, où l’envie, la passion, la persévérance et l’abnégation sont autant d’atouts pour parvenir à un – très bon – résultat, on peut sans trop se gourer avancer que FOLSOM parviendra à ses fins. La preuve encore une fois avec ce « Bonzaï », faisant d'eux un groupe à suivre de près, de très près.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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