3 décembre 2020, 18:00

ETERNAL CHAMPION

• "Ravening Iron"

Album : Ravening Iron

Aaaaah le heavy metal tendance power des 80’s, les pochettes over the top avec des groupes dépeints sous les traits de guerriers musculeux et invincibles en slips en peau de bête et/ou des demoiselles peu (ou pas) vêtues, des dragons et tout le toutim, des paroles narrant des épopées dans des mondes imaginaires et une totale décomplexion. Ce bon vieux temps, ETERNAL CHAMPION en est nostalgique. ETERNAL CHAMPION est un groupe venu d’Austin, Texas et évoluant dans un heavy metal traditionnel influencé par MANILLA ROAD, CIRITH UNGOL, et globalement centré autour de la Sword & Sorcery et dont le nom vient d’un héros de l’écrivain Michael Moorcock, créateur de sagas comme Le Cycle d’Elric. Les Texans se sont fait remarquer avec un premier split « Retaliator/Vigilance » avec GATEKEEPER puis le premier album « The Armor Of Ire ». Très attendu, le nouvel effort « Ravening Iron » a vu ses précommandes s’arracher (même les éditions collector) à tel point que les serveurs du label No Remorse Records ont planté plusieurs fois. Pour l’artwork de ce deuxième album, ETERNAL CHAMPION a travaillé avec Ken Kelly, illustrateur pour Conan le Barbare mais aussi « Destroyer » de KISS, « Rising » de RAINBOW, ou encore « Kings Of Metal » de MANOWAR. Une pochette un brin kitsch et qui pourrait en faire tousser plus d’un à l’heure actuelle mais qui colle bien aux codes du style auquel ETERNAL CHAMPION a prêté allégeance.

« Ravening Iron » marque le départ du guitariste Blake Ibanez (également présent chez les thrasheux POWER TRIP) qui a eu pour conséquence un resserrement de line-up, le batteur Arthur Rizk (qui officiait déjà à la production, au mixage, au mastering ainsi qu’au synthé et aux backing vocals) occupant le poste de second guitariste, aux côtés du bassiste Brad Raub, du guitariste claviériste John Powers et du frontman John Tarpey. Malgré ce côté couteau suisse des membres du groupe, rien n’a été bâclé et la production est soignée avec un petit côté vintage dans le son. L’intro du premier morceau "A Face In The Glare " (où John Tarpey, forgeron de formation, frappe au marteau sur une enclume) donne le ton : on n’est pas dans la parodie de l’hommage sincère à toute une époque musicale et culturelle. L’instrumental "The Godblade" blindé de synthé dégage une atmosphère proche du score de Basil Poledouris pour Conan le Barbare de John Milius. D’ailleurs tout au long de l’album, que ce soit avec le mid-tempo lourd de "A Face In The Glare" ou de "Skullseeker", où les riffs façons cavalcade et les Ohohohoho fédérateurs (que les guerriers du pit reprendront tous en chœur), de "Ravening Iron", en fermant les yeux, on pourrait imaginer sans mal Conan le Cimmérien sous les traits d’Arnold le Chêne Autrichien pourfendre l’ennemi de son glaive au rythme de la musique d’ETERNAL CHAMPION. « Ravening Iron », c’est une invitation au voyage ou du moins à la quête avec un Q, de celles qui transforme n’importe quel geek en disciple musclé et testostéroné du dieu Crom. Il suffit d’écouter "War At The Edge Of The World" et ses envolées lyriques de six-cordes ou "Worms Of The Earth" qui part en speed-metal pour vouloir partir à la baston crinière au vent. Le final "Banners Of Arhai" et son mid-tempo écrasant évoque quant à lui les génériques de fin des actioners de notre jeunesse.

Avec ses riffs épiques, ses soli soignés, son chant fédérateur et ses mélodies imparables, « Ravening Iron » ne manque pas d’arguments. L’ambiance générale, ultra-testostéronée à l’image d’une pochette bigger than life, fait que ETERNAL CHAMPION va s’adresser à un auditoire type, qui sent la bière et la sueur et se renifle les aisselles, mais cet auditoire, le groupe va le choyer et lui donner ce qu’il aime, à savoir un bon vieux heavy 80's qui va lui rappeler les souvenirs de posters de sa jeunesse et les cassettes qui défilaient dans les tympans en allant choper le dernier Milius au vidéo-club. Pour ceux qui ont connu et chéri cette époque révolue, ETERNAL CHAMPION fait office de gardien d’un temple dont le trésor serait une monumentale madeleine de Proust.

Blogger : Nikkö Larsson
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Nikkö Larsson
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1 commentaire

User
Karl Libus
le 03 déc. 2020 à 21:21
Du gros Metooool!!!
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