11 décembre 2020, 17:26

PUSCIFER

• Un livestream irréel pour une sortie d'album

Blogger : Manu Wino
par Manu Wino


L’année 2020 a mis un mot à l’honneur, et pour cause : le livestream.

Concept fourre-tout, allant du pire au meilleur, du plus opportuniste au plus spontané, du plus brut au plus-produit, du gratuit (GOJIRA livrant ses archives) au très coûteux (KISS), en passant par le raisonnable (DOWN, NOFX, MR. BUNGLE, FOO FIGHTERS, METALLICA...). On y trouve de vrais concerts joués et diffusés en direct (de vrais livestreams, au sens strict) et des performances filmées en amont diffusées simultanément en ligne. Du pay-per-view 2.0. en somme.

Et ce n’est pas surprenant que PUSCIFER, groupe ne laissant rien au hasard jusque dans les moindre détails, ne nous offre pas en guise de livestream un acoustique sur canapé filmé au smartphone et retransmis grâce à une connexion digne de nos modems ancestraux, mais plutôt un film dans lequel le groupe se produit dans le cadre somptueux de la ville expérimentale d’Arcosanti, bourgade arcologique (rencontre de l’architecture et de l’écologie dans l’aménagement des villes modernes) à une centaine de kilomètres de Phoenix en Arizona, écrin parfait pour sa musique si particulière, sorte d’electro-rock subtile et conceptuelle.

Ce « Live at Arcosanti » est bien une expérience visuelle tout autant qu’auditive.
Musicalement, le groupe joue tout le dernier album « Existential Reckoning », sorti ce même 30 octobre, en séquence, dans des versions très proches du disque.
Il n’est pas question ici de tout détailler titre par titre, mais il me semble important d’insister sur la qualité de ce dernier disque, et des interprétations qui en sont données lors de ce concert. Aucune place n’est donnée à l’improvisation, tout est sous contrôle, comme dans tous les projets de Maynard James Keenan, mais le supplément d’âme qu’il met dans celui-ci (a contrario du service minimum dont il fait parfois preuve pour TOOL et A PERFECT CIRCLE), fait toute la différence. Sans oublier les autres membres du groupe (Carina Round au chant, Mat Mitchell à la guitare, Gred Edwards à la basse et Gunnar Olsen à la batterie).
Mention spéciale pour le titre "Bullet Train To Iowa", chef-d’oeuvre obsédant, lancinant et puissant, le single "Apocalyptical", ou l’ultra mélodique "A Singularity".
 


De tous les livestreams que j’ai pu voir cette année, celui-ci est sans nul doute le plus abouti visuellement.
Ce n’est guère une surprise là non plus, quand on connaît un peu la formation, l’image étant au centre de tout depuis sa création. Le groupe n’enchaîne pas les titres sur la scène d’une salle de concert vide, mais a installé son décor dans différents endroits de la ville. Chaque titre est une séquence à part entière, avec sa propre mise en scène, son intégration dans le décor naturel, ses lumières, ses écrans et ses projections.
C’est somptueux. En exagérant, on pourrait dire qu’on est pas loin d’un PINK FLOYD « Live At Pompeï » (toute proportion gardée, bien entendu).

PUSCIFER se présente costumé, dans tous les sens du terme, version Men (et Woman) In Black pour les parties musicales, Maynard apparaissant dans son costume de redneck moustachu au début et à la fin du film.
Ce qui semblait beaucoup plus au centre des concepts du groupe à ses débuts devient de plus en plus anecdotique au fil du temps, tant l’univers musical du groupe s’est développé et affiné ces dernières années. 

PUSCIFER est de moins en moins le projet énigmatique solo de Maynard, mais s’impose en grand groupe, sachant s’adapter aux circonstances et en tirer le meilleur.


L'album « Existential Reckoning »​ est sorti en digital le 30 octobre et en format physique le 11 décembre.
 

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