12 décembre 2020, 13:53

DEVILSKIN

• "Red"

Album : Red

Depuis OMC et son tube pop "How Bizarre", rares sont les groupes néo-zélandais à avoir connu du succès dans nos contrées. De notre côté du globe, certains groupes commencent à percer comme ULCERATE signé sur le label français Debemur Morti ou les jeunes ALIEN WEAPONRY qui, en l'espace de quelques mois, ont tellement marqué les esprits avec leur thrash chanté en anglais et en maori, qu'ils ont déjà brûlé les planches sur les scènes du Wacken ou encore du Hellfest et Download. En revanche, dans le pays du long nuage blanc, c'est DEVILSKIN qui fait office de "fer de lance" en termes d'audience d'une scène regroupant une floppée de formations qui gagneraient à être connues. Il faut dire que la musique de DEVILSKIN est plus accessible, entre metal alternatif, heavy moderne et hard rock, le tout porté par Jennie Skulander, chanteuse à la voix puissante et chaleureuse dont le registre rappellera Lzzy Hale de HALESTORM. Formé en 2010, le groupe sort son troisième opus studio, « Red », après quatre ans de silence. L'album le plus abouti et le plus mature. Si l'artwork n'est pas franchement transcendant, musicalement en revanche, c'est franchement efficace, et en plus, Mrs Skulander ose davantage.

D'entrée de jeu, sur un "Do You See Birds" introductif bien énervé, la frontwoman n'hésite pas à tenter avec succès un chant rauque limite growlé, exercice qu'elle réitèrera sur les couplets de "Same Life" et à plus petites doses sur "Bright Lights" et le final "Everybody's High But Me", sorte de "Buvez du Cul" sauce DEVILSKIN, un peu vain dans les paroles mais qui risque de faire très mal en live. Si « Red » n'est pas révolutionnaire et n'a pas la prétention de l'être, en revanche, il est varié par les registres explorés. On a un heavy metal syncopé sur "All Falls Down", un hard rock sudiste burné à la BLACK STONE CHERRY avec "Corrode" avec cowbells à l'appui (ils devaient avoir de la fièvre ce jour là, les vrais comprendront la blague), rythmique popisante sur les couplets de "Endo" surprenants à la première écoute mais hyper entétants, tout comme le hard rock à l'ancienne de "The Victor". Même les ballades marchent à merveille comme l'émouvante "Eyes Red Heavy" qui contient tous les ingrédients du registre jusqu'au superbe soli de Tony "Nail" Vincent (qui conclut superbement le titre avec une petite plage acoustique du plus bel effet), la power-ballad "Blood & Bones" ou encore le boogie "Be Like The River" (qui était le titre du précédent album en 2016) d'une sensualité à faire exploser les thermomètres corporels.

Si le quatuor évolue dans un registre maintes fois entendu, il le fait avec maitrise. Nic Martin fait le taf aux fûts, son père Paul, bien mis en avant par un mixage propre et moderne, délivre des lignes de basse bien rentre dedans, injectant un bonne dose de groove à "Sweet Release", décrassant les esgourdes sur "Same Life" ou livrant une belle syncope, aidé par son fiston, sur "All Falls Down". Une somme de talents qui donnent à la belle Jennie de beaux terrains de jeu sur lesquels elle a pu s'exprimer pleinement et montrer l'étendue de sa palette vocale. Solide dans sa base de hard/heavy à l'ancienne, DEVILSKIN a livré avec « Red » sa plus belle carte de visite qui leur permettra d'aller cogner aux portes des vétérans de la scène.

Blogger : Nikkö Larsson
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