Ambiance bleutée sur la petite scène du Whisky a Go Go où le groupe JOYOUS WOLF avait donné rendez-vous à ceux qui le souhaitaient pour un concert en livestream samedi 19 décembre à 19h, heure locale, 4h du matin dimanche pour l'Europe centrale. Si un groupe a pris un sérieux élan depuis 2019 en ayant tourné avec BUCKCHERRY et DEEP PURPLE, c'est bien JOYOUS WOLF.
Après un court "Salut", les quatre d'Orange County débutent avec leur nouveau single, "Odyssey", inspiré par L'Odyssée d'Homère et l'histoire d'Ulysse, qui leur permettra de se familiariser avec le fait que ce soir, ce sont les caméras qu'il faut regarder et pas une salle malheureusement... vide. Les musiciens s'imagineront avoir été invités sur un plateau de télévision pour réaliser un set de 50 minutes.
Nick Reese est dans son élément, il suffit de visionner quelques clips du groupe pour s'apercevoir que le chanteur ne peut rester en place ! On imagine aussi sa rencontre avec le guitariste Blake Allard dans la salle acoustique du Guitar Center local. Une rencontre qui n'a duré environ que 15 minutes à l'époque, transformée en jam-session qui comprenait une reprise du "Born On The Bayou" de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, avant que les deux finissent par échanger leurs coordonnées puis former JOYOUS WOLF peu de temps après avec les autres membres. Bref, c'était pour la petite histoire.
Le son est correct, les amoureux de la basse peuvent apprécier toutes les notes de Greg Braccio. Quelques mots avant d'introduire "Undesired" qui nous rappelle la puissance dont ce groupe est capable dans un style rock'n'roll accrocheur et empreint de guitare, la musique de JOYOUS WOLF a le doux parfum des années 70 et, après un très court solo de batterie de Robert Sodaro, ils enchaînent avec le très LED ZEP "Place In Time" durant lequel Allard montre ses talents de soliste.
Entre hard rock et delta blues, le mélange des genres est parfait et "Quiet Heart" ne peut que le confirmer. Son premier single, une reprise du "Mississipi Queen" de MOUNTAIN qui les a conduits à une signature avec Roadrunner Records, ne sera pas jouée cette fois... Une chanson initialement écrite par le groupe du guitariste et chanteur Leslie West qui nous quittait quelques jours plus tard, le 22 décembre, à l'âge de 75 ans.
C'est "Karma", une nouvelle chanson que Reese espère avoir été appréciée par les téléspectateurs connectés, qui précède la sublime "What You're Worth" et son intro lente, douce, suivie d'un groove à la fois aérien et entraînant, une des plus anciennes – et des plus belles – compositions du groupe californien.
Nick Reese est habité à la fois par Eddie Vedder, Bob Seger et Robert Plant et "Fine By Me", encore un tout nouveau titre, est habillé de toutes ces influences qui gouvernent la musique des joyeux loups, le rock'n'roll embrasse la soul et on n'a jamais autant aimé les années 70 en 2020. Reconnaissons que la référence actuelle la plus évidente reste RIVAL SONS, mais JOYOUS WOLF coule dans la même veine et "Fine By Me" laisse également entendre Blake Allard se transformer ici en Jimi Hendrix ou encore, là, en Jimmy Page.
Après le nouveau "Get Religion", retour à l'EP « Place In Time » avec l'efficace "Mother Rebel" qui refermera ce concert intime, amputé d'une chanson à cause d'un incident technique durant le direct.
JOYOUS WOLF est l'un de ces groupes à surveiller, un mélange de grunge et de blues robuste. Le genre de ceux dont vous serez fier de dire, dans quelques années, que vous les avez vus sur scène.
