Le mois de janvier pourrait être renommé "janviatar" comme le dirait Johannes Eckerström, chanteur et leader charismatique du groupe AVATAR. Car ce n'est pas un livestream mais bien 4 concerts qui sont proposés par le groupe chaque samedi du mois à 22h. Et quand on parle de concert d'AVATAR, ceux qui les ont vus live savent qu'il s'agit plus d'une expérience, d'un spectacle que d'une seule prestation scénique. Les 5 membres du groupe de metal avant-gardiste suédois font preuve d'une rare énergie et incarnent surtout des personnages variés, burlesques et hauts en couleur qui savent subjuguer un public en haleine.
Avec cette première partie au doux nom de "Age Of Dreams", AVATAR propose de nous emmener dans le monde sombre de son dernier album en date « Hunter Gatherer » en jouant toutes les chansons de ce dernier. Belle promesse que l'on sait affublée de quelques surprises à découvrir. Voyons voir lesquelles...
L'ambiance est déjà campée 5 minutes avant le livestream grâce à des sessions vidéos de fans du monde entier qui se filment en train de hurler « AVATAR ! AVATAR ! » comme si leur cris allaient faire monter le groupe sur scène. Et c'est le cas ! Et même plus puisque les musiciens ne se contenteront pas d'une scène mais bien de 3 décors scéniques différents : une scène "live", une scène intimiste dans une pièce entourée de portes "secrètes" et une scène aux écrans interactifs de toute beauté.
C'est donc en mode science-fiction qu'AVATAR se présente à ses fans, les membres du groupe découvrant un Johannes holographique qui sortira de son programme pour entamer "Silence In The Age Of Apes" plus brut que nature sur la scène "live". Du noir, du rouge, de l'or : les clowns sont bien là, prêts à nous en mettre plein la vue et les oreilles ! C'est parti pour 1h30 d'un show magistral. « Hunter Gatherer » comporte des chansons phares et "Colossus", deuxième titre de l'album et joué ici, est comme un rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage. La mise en scène futuriste (ou avant-gardiste ?) sur la scène interactive avec l'alarme criante et la bataille "cerveau/ordinateur" nous montre à quel point notre monde peut se révéler cruel.
© Avatar - DR
Changement de décor pour "A Secret Door", le dernier single, joué dans un décor clos de multiples portes au sol en damier noir et blanc. Froid, mystérieux avec les lumières d'un sombre violet pour un titre tellement envoûtant. Dans la même "salle" AVATAR enchaîne avec "God Of Sick Dreams" angoissant avec des stroboscopes frénétiques. Même Johannes semble être pris d'une folie ravageuse ou plongé dans un mauvais rêve avec sa devise susurrée « I have to wake up » avant de pouvoir se libérer grâce à "Scream Until You Wake".
Pour sortir de ce cauchemar haletant, le groupe se redirige ensuite vers la scène "live" afin de nous proposer "Child" avec des jeux de lumière hallucinants et des musiciens possédés par une musique diabolique. L'outro avec les deux guitaristes de front est tout simplement magique... Même setting pour "Justice", martial, efficace, intransigeant. Bref, une tuerie !
Johannes se dirige ensuite seul dans la pièce à damier, au piano, les lumières sont rouges sang et dès les premières notes de "Gun" on se sent saisi par une tristesse poignante, une émotion intense qui prend aux tripes. Tout en douceur, différent de la puissance dont est capable AVATAR, c'est un titre profond et dur, même (et surtout ?) en live.
Retour sur la scène "live" pour le growlé et imposant "When All But Force Has Failed" avant de revenir sur la scène interactive pour un "Wormhole" final sur des images de cosmos psychédéliques, de trous de vers futuristes et d'espace infini. Wow ! Quelle claque !
AVATAR est un groupe live, c'est clair ! Et visiblement, avec ou sans public, les musiciens prennent plaisir à partager leur bohneur d'être sur scène. Ils se donnent à fond, sans retenue.
Après un break de deux minutes où défilent des photos des 5 musiciens dans différents décors mi rétro, mi futuristes, Johannes revient en clown, tout monsieur Loyal déstabilisant qu'il est. Au piano, c'est le moment de changer de monde et revenir un peu en arrière avec l'album « Feathers And Flesh » et le titre "The Eagle Has Landed". Quelle belle "sensation" dans un décor naturel de montagne et d'arbres.
Sur la scène "live" ensuite, on évolue vers le Royaume d'AVATAR avec l'album « Avatar Country » et une petite vidéo dans laquelle le guitariste Jonas Jarlsby alias Kungen joue le roi imposant et hautain, mais qui s'amuse quand même avec des cabris au milieu d'un champ de fleurs. Dérision quand tu nous tiens... Il s'installe ensuite sur un trône pour deux titres de « Avatar Country », dont un "A Statue Of The King" royal !
Enfin, après un discours de Johannes dans lequel il exprime sincèrement son manque du public et de notre chaleur, le groupe réchauffe l'atmosphère avec le viril "Let It Burn" issu de « Black Waltz » et "Bloody Angel" de « Hail The Apocalypse » avant de terminer sur "Smells Like a Freakshow" toujours de l'album « Black Waltz » et "Hail The Apocalypse" en guise de teaser pour le concert du 23 janvier où les fans choisiront des titres des deux albums précités.
Ce premier volet de la tétralogie AVATAR de ce mois de janvier fut un véritable spectacle avec une musique carrée et puissante, des décors travaillés, des lumières hypnotisantes et surtout un groupe charismatique qui en impose par sa stature et ses différents mondes dans lesquels on se plonge tour à tour sans rechigner. "Age Of Dreams" est d'excellent augure pour la suite et on ne saurait que trop vous conseiller de regarder les livestreams à venir. Fan d'AVATAR ou non, vous y trouverez votre compte d'impressions et de sensations.
Prochains rendez-vous avec AVATAR :
• Samedi 16 janvier : Age of Illusions (les titres de « Feathers & Flesh » et « Avatar Country » choisis par les fans)
• Samedi 23 janvier : Age of Madness (les titres de « Black Waltz » et « Hail The Apocalypse » choisis par les fans)
• Samedi 30 janvier : Age of Memories (les titres de « Thoughts Of No Tomorrow », « Schlacht » et « Avatar » choisis par les fans)
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