Un peu plus de deux ans après la sortie de l'imposant « Beloved Antichrist » qui était un véritable concept d'opéra metal, THERION a dû relever le challenge de faire encore mieux pour ne pas décevoir ses fans. Mais comment ? Son leader Christofer Johnsson ne manque jamais d'idées quand il s'agit de musique et a donc décidé de créer des nouveaux titres pour un dix-septième album « Leviathan » qui serait une espèce de best-of de tout ce que THERION sait faire. « Leviathan » est d'ailleurs destiné à se décliner en trois volumes : celui-ci qui reprend toutes les recettes des hymnes d'albums passés, le suivant qui reprendra lui plutôt le côté sombre et atmosphérique du groupe et le dernier qui sera complètement expérimental. Et il est fort à parier que THERION saura faire remonter la sauce avec des ingrédients déjà utilisés auparavant.
Pour ce premier « Leviathan » donc, le but du duo créatif Johnsson / Vikström était de composer un album fait de tubes intemporels en se basant sur ce qui a fonctionner précédemment. Et dès "The Leak On The Oak Of Far", on sent que le pari n'est pas loin d'être gagné. Des guitares heavy, des chœurs théâtraux, des claviers épiques et des chants antiphoniques, nous revoilà plongés 14 ans en arrière, époque « Theli ». Puis "Tuonela" se veut plus soft avec un mid-tempo emmené par la superbe voix de Marko Hietala (ex-NIGHTWISH) en alternance avec un chant éthéré féminin de toute beauté. "Leviathan" fera sans doute partie des morceaux préférés des fans grâce à des chœurs massifs et une voix lyrique féminine. Classique, efficace ! "Die Wellen Der Zeit" est LA ballade qui sera chantée à l'unisson par un public conquis pendant les concerts alors que le plus agressif et moderne "Aži Dahāka" nous emmène vers des horizons orientaux. Et c'est déjà presque la moitié de l'album qui compte 11 titres.
Sans faire du piste par piste, la suite est sur le modèle de la première moitié, vous l'avez compris, du THERION grandiloquent, inspiré à nouveau. En fait, en écoutant cet album, on a l'impression de déjà connaître les morceaux qui le composent. Ce qui peut être déstabilisant à sa découverte mais assez gratifiant ensuite car les différentes chansons restent en tête et sont faciles d'accès. Pourtant, THERION ne joue pas la facilité pour autant. Même si l'ensemble se base sur des valeurs sûre de la longue carrière du groupe, « Leviathan » n'en est pas moins original et innovant. C'est ce qui fait la force de son charismatique leader Christofer Johnsson.
Que les fans se rassurent donc : THERION sait encore composer des hymnes intemporels. Le groupe a grandement conscience de sa force et avec « Leviathan », il nous montre à nouveau que ce n'est pas 30 ans de carrière qui vont venir à bout de l'inspiration de ses membres clés. Un exemple de metal symponique épique, théâtral mais jamais caricatural et surtout jamais égalé.