Quintet toulousain formé en 1995, PSYKUP créé une musique inclassable que la bande définit comme de l'Autruche Core. Avec 26 ans au compteur (dont 9 de pause) et cinq albums, on peut se dire qu'ils connaissent les ingrédients de leur recette. Sauf que PSYKUP est imprévisible, on pourrait les rapprocher à du metal expérimental aux légers accents coreux, avec des notes de jazz, de prog, et de violence pure, ainsi qu'une inventivité à faire bander les dieux FAITH NO MORE et STRAPPING YOUNG LAD.
Ecouter PSYKUP, c'est se faire à l'idée qu'on ne sait pas où le groupe va nous amener l'instant d'après et adorer cette sensation. Riche et inventive, blindée de trouvailles et d'autodérision, la musique de PSYKUP est d'une virtuosité instrumentale impressionnante.
Après « Ctrl+Alt+Fuck » qui marquait un retour tonitruant, les mangeurs de cassoulet reviennent avec « Hello Karma! » (orné d'une pochette qui reflète à merveille notre époque insouciante), un album plus bref avec des morceaux plus concis, mais efficaces.
On entre dans le vif du sujet avec "Nothing To Sell" alliant puissance et maîtrise (parce que sans maîtrise, la puissance n'est rien) avant "Masturbation Failed" aussi drôle dans le texte quasi schysophrène (aux bons mots dignes de Woody Allen, ce qui n'est pas étonnant quand on connait la cinéphilie du chanteur Julien Cassarino), qu'inventif dans la rythmique. Brice Sansonetto livre tout au long de « Hello Karma! » une superbe palette aux fûts, avec des breaks qui démontent, des arythmies qui sortent l'auditeur de sa zone de confort, des variations. Idem pour la paire Julien Cassarino/Victor Minois et leurs riffs ciselés, ou encore Julian Gretz et son superbe groove à la basse, des talents qui offrent un superbe écrin au duo de voix entre Julien Cassarino, fils spirituel de Layne Staley pour le chant clair et Matthieu Miegeville (également aux claviers) au rugueux. Une somme de talents pour de véritable morceaux de bravoure comme les excellents "Chaos Why Not" et "Sun Is The Limit" liés par un interlude jazz tzigane à l'accordéon et à la guitare sèche, "Lucifer Is Sleeping" et ses riffs blackisants, le bien violent et apocalyptique "Nice To The Bone" (avec Julien Truchan de BENIGHTED qui vient poser ses doux gruiks comme personne), le franco de port "Letter To Greta" ou le final posé et mélancolique "For The Ones" qui vient conclure « Hello Karma! » de la plus belle manière.
Encore une fois avec PSYKUP, on se fait entrainer dans un rollercoaster diabolique, entrainé oui, par un quintet de fous furieux et au final, on s'est pris de telles claques dans le museau qu'on se mouche rouge jusqu'à Pâques. En attendant l'Apocalypse, on en tient déjà une bande originale digne de ce nom mixée par Frédéric Duquesne de MASS HYSTERIA et Masterisée par Thibault Chaumont (TREPALIUM, KLONE...).
