4 avril 2021, 16:50

BAD RELIGION

"Do What You Want" (Biographie-Chronique)

BAD RELIGION. Plus qu’un groupe légendaire, une institution, le chaînon manquant entre la première (RAMONES, BLACK FLAG, CIRCLE JERKS) et la dernière vague punk-rock US (NOFX, GREEN DAY, RANCID...). Un maillon indissociable du punk tout court. Voici Do What You Want, un titre et une philosophie phares pour BAD RELIGION, une biographie écrite à 10 mains.

En effet, supervisé par Jim Ruland, journaliste punk-rock, on découvre le témoignage de chaque membre de cet être protéiforme qu’est BAD RELIGION. Et quelle brochette, entre Greg Graffin l’adolescent du Wisconsin se partageant au fil des années entre ses textes enragés et ses études universitaires (Greg est en somme un anthropopunkologue !), Brett Gurewitz le punk rebelle qui créa Epitaph Records, un des plus gros labels indépendants des Etats-Unis (il produira L7, THE OFFSPRING, SOCIAL DISTORTION, ARCHITECTS ou PARKWAY DRIVE, pour ne citer qu’eux !), le fidèle Jay Bentley, toujours à soutenir son groupe pieds et poings (au propre comme au figuré), Greg Hetson, le musicien mercenaire qui finit par adopter la "mauvaise religion" de 1984 à 2013 (il officia dans des groupes légendaires tels que REDD KROSS et CIRCLE JERKS), ou encore et Brian Baker, arrivé en 1994 mais non moins énormément impliqué dans le groupe.

Nous suivons l’adolescence d’un groupe qui aurait pu ne jamais sortir de son garage de répétition dans une banlieue de classe moyenne, et grâce à sa persévérance et malgré des impairs, acquit une reconnaissance mondiale. BAD RELIGION est un groupe incroyable, qui aura su "déTrumper" son monde au fil de 40 années, un record pour un groupe punk-hardcore qui jamais ne s’éloigna de son engagement irrévérencieux. Des textes et des décibels.

L’histoire de BAD RELIGION, ce n’est toutefois pas la biographie de Lemmy Killmister ou MÖTLEY CRÜE. Pas de jolies pépés sautillant dans des chambres d’hôtels ravagées, ou de poudre en bas de page (bon, je vous rassure, il y en a un peu tout de même, c’est de punk-rock dont on parle après tout...) Non, les Californiens sont avant tout au service du genre, ils prennent leur pied en exécutant ce son rapide et mélodique qui les caractérise et qui semble bien être le garant de leur longévité. Il faut lire l’histoire de BAD RELIGION, de préférence en écoutant le DVD de sa première tournée européenne en 1989, l’année de la reconnaissance, vous contemplerez le paysage punk de la fin de son âge d’or, sur les plages dorées de Santa Monica, jusqu’à son renouveau dans les skate-parks où les "21st Century (Digital Boy)" défiaient les lois de la gravité en écoutant BAD RELIGION à fond les roulettes. Une histoire avec des hauts et débats.

BAD RELIGION est une institution. Un pont entre les époques. A la lecture de Do What You Want, j’ai un pincement à mon petit cœur d’artichaut. En 30 ans, j’ai dû voir jouer le groupe une dizaine de fois. Dans des festivals monstrueux ou dans des salles plus confidentielles. En parcourant les pages, j’ai revécu ces moments et je brûle d’envie d’en revivre plein d’autres. Revoir le Professeur Greg nous sermonner tout en prenant de bons riffs puissants dans les oreilles... vraiment, cette lecture m’a fait un bien fou. Chaque paragraphe est imprégné des tubes et de l’esprit du groupe, ce livre est un live...

Lire, ou ne pas lire, ce livre. Tout est dans le titre. Do What You Want. La philosophie d’un groupe qui invite chacun à vivre libre de toute contrainte, à se construire au travers de chansons aux titres qui sont là pour nous faire réfléchir (et aussi pour nous faire mouiller nos liquettes !). Un groupe engagé et incontournable il y a 40 ans... d’actualité aujourd’hui plus que jamais. Quand on pense qu’il y a des groupes qui pondent deux albums et se déclarent fatigués, annonçant un break façon « Bigflop et au lit »... Je me lance un p'tit « Fuck Armageddon This Is Hellarious » et je me poile.

BAD RELIGION rules !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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