14 mai 2021, 13:08

DISCONNECTED

"The Downtime"

Album : The Downtime

Cruelle période que cette pandémie, pour tous les artistes, et pour les groupes émergeants particulièrement. Parce que ce ne sont pas les mastodontes des charts qui sont les plus à plaindre, eux qui peuvent, même en temps ordinaires, prendre des années pour créer un album. Quant aux tournées qui sont le meilleur moyen de revenus des musiciens, là, c’est une autre histoire. Cela touche en effet tout le monde, équipe technique, artistes, tour-opérateurs, et tous ceux qui travaillent dans l’ombre. Alors que faire pour rester actif, continuer à susciter l’attention des fans, et ne plus se morfondre dans l’attente (pour l’instant hypothétique) de jours meilleurs ?

Est-ce une bonne idée de sortir un nouvel album quand on ne peut partir sur la route pour le promouvoir ? Le débat reste ouvert, car il y a effectivement le pour et le contre. En ce qui concerne DISCONNECTED, dont nous vous avions déjà parlé à maintes reprises (ici et , et encore cet endroit), le groupe a fait le choix de repousser la sortie de son second album, initialement prévue dès 2020, pour proposer cet EP, « The Downtime », orné d’un magnifique artwork représentant la pyramide du Louvre envahie par la présence monumentale d’un arbre enraciné en son centre, et la végétation reprenant ses droits sur les œuvres de l’homme. Composé de 4 titres déjà connus mais retravaillés sous différents angles, dont 3 versions pour le dernier single, "Unstoppable", cet EP présente DISCONNECTED avec un visage à l’opposé de ce à quoi ils nous ont habitués.

En effet, les trois premiers extraits ("Unstoppable", "Blind Faith" et "Feodora") ont été remaniés en version acoustique. Et c’est une vraie réussite. Ivan Pavlakovic module sa voix à la perfection, entre douceur, sensualité et sensibilité. Rien d’étonnant à cela, lorsque l’on connait la carrière de cet artiste éclectique qui, depuis des années, est capable d’assurer dans tous les genres musicaux existants, et qui ne se contente pas du simple registre "metal" à grand renfort de growls et autres hurlements. Travail absolument remarquable également de la part des deux guitaristes, Adrian Martinot et Florian Mérindol, qui ont magistralement revisité les trois chansons en question. "Unstoppable" et "Feodora" sont ainsi sublimées, quant à "Blind Faith", bien que l’exercice semblait plus risqué, vu que ce titre se prête moins à une version acoustique, le pari est gagné de mains de maîtres.

La chanson-titre du premier album, « White Colossus », est ensuite réenregistrée en version orchestrale, avec l’aide de Vivien Lalu, où la part belle est faite aux notes de piano, qui s’égrènent mélancoliquement, soutenues par des nappes de claviers éthérées, qui montent en puissance avec la voix d’Ivan qui déclame son texte façon spoken word, conférant à l’ensemble une tension dramatique de toute beauté. Pour finir cet EP, c’est "Unstoppable" qui est proposé en deux versions electro complètement différentes : la première, un remix de Tristan Garner rappelant le genre de travail que l’on peut entendre sur le dernier et excellent album d’ARCHITECTS, « For Those That Wish To Exist », hyper rythmé et rugueux. La deuxième version, (MLD Remix), lorgne plus du côté de DAFT PUNK, avec rythmes synthétiques et esprit clubbing.

Avec « The Downtime », DISCONNECTED offre à ses fans une autre facette de sa personnalité, qui risque peut-être d’en déstabiliser quelques-uns, mais plaira sans aucun doute aux plus curieux et ceux qui sont ouverts d’esprit, car ce nouveau visage leur sied à merveille. Rien ne vaut l’exploration et l’expérimentation pour développer la fibre artistique, et ne pas se cantonner bêtement dans un seul genre, par peur des réactions du public. Seuls ceux qui osent avancent véritablement. La route leur appartient, quand les autres font du sur-place.

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK