30 avril 2021, 18:40

TETRARCH

Interview Josh Fore


TETRARCH est un groupe de metalcore de Los Angeles à la fois original et extrêmement pêchu. Son premier album, « Freak », sorti en 2017 a fédéré le public américain et le premier single extrait du nouvel album, « Unstable », leur a permis de conquérir de nombreux fans outre-Atlantique. C'est de ce dernier que Josh Fore, guitariste et chanteur du groupe, nous parle avec un enthousiasme non dissimulé. Un entretien aussi intéressant que la musique proposée par le quartet.
 

C'est en mai 2020 que vous avez présenté "I'm Not Right", le premier single de votre deuxième album. Tout comme vos fans, vous aviez certainement hâte de le sortir ce nouveau disque ?
Oui, c’est sûr. En 2017, nous avons sorti notre premier album, « Freak », et on a beaucoup tourné ensuite aux USA où l'on a eu un grand soutien des radios, c’était très cool. Donc en 2019-2020, on a beaucoup écrit pour « Unstable ». On est entrés en studio en octobre 2019 et on y est restés à peu près 4 mois, dans le Colorado. L’album est prêt depuis février 2020, donc ça fait un moment qu’il nous tarde de le sortir. On a eu l’opportunité de tourner une première vidéo pour "I’m Not Right" vers le 7 mars 2020, 3 ou 4 jours avant que Los Angeles ferme tout. On a eu vraiment de la chance d’avoir pu le faire. Il était important pour nous de prendre en compte la situation dans laquelle le monde se retrouvait plongé et de sortir le single au bon moment. 2020 semblait être le meilleur moment et on a eu beaucoup de soutien des fans, des radios... On a commencé à intéresser la presse internationale et cette chanson a permis de garder l’attention des gens pendant 8 ou 9 mois, ce qui est incroyable ! Ce qui est cool, c’est que notre musique a commencé à fédérer des fans de la scène metal mais progressivement, des gens d’autres milieux nous ont dit aimer ce que nous faisons. On a vraiment eu de la chance de sortir cette chanson et de signer chez Napalm Records par la suite. Ils ont vraiment la même vision que nous de la musique et ce sont de vrais partenaires sur lesquels on peut compter. Pour en revenir à ta question, le processus a en effet été long entre la sortie du single et celle de l’album, mais en même temps, l’année a été complètement folle et le temps est passé vite finalement. On était très impatients vraiment de voir sortir « Unstable ».

Pour nous faire patienter jusqu'à ce 30 avril, date de la sortie de « Unstable », vous aviez publié un second single, "You Never Listen". A qui s'adresse cette chanson ?
Cette chanson parle des relations toxiques que tu peux avoir dans la vie. Cela peut être avec tes amis, ta famille ou même avec toi-même. Elle incite les gens à dire : « Maintenant, c’en est trop ! » et ne plus écouter ces voix qui sont nocives, se libérer de cette situation. Elle n’est pas ciblée sur quelqu’un en particulier même si j’ai déjà vécu ce genre de situation. J’aime garder nos paroles assez vagues pour que tout le monde s’y retrouve. On essaye de parler de la vie réelle, des sujets de la vie quotidienne, des émotions, des sentiments. Les auditeurs peuvent vraiment s’identifier à nos textes. On n’a jamais voulu écrire du fantastique, par exemple, ou au contraire des textes plus sombres, plus gore, comme dans le death metal. Il y a d’autres groupes qui font ça très bien. Nous voulons des paroles faciles à comprendre et facilement applicables à nos vies. C’est ce que nous avons fait jusque-là, en particulier avec « Unstable ».

Avec le recul, comment considères-tu votre album « Freak » ?
Il a vraiment été un tournant dans notre carrière. Nous étions un groupe depuis longtemps. Diamond (Rowe, la guitariste) et moi nous connaissons depuis le collège et on a commencé en tant que groupe de thrash, avec des riffs rapides. On a donné quelques concerts, on a rencontré quelques groupes, mais notre carrière n'a jamais vraiment décollé. Mais on était jeunes. Avec « Freak », on s'est plus laissé aller. On a laissé libre cours à notre imagination. C'était finalement un album très expérimental pour nous, mais j'en suis très fier car il nous a demandé pas mal de travail. Et en plus, il a très bien marché ! C'est la première fois que les radios nous passaient, les gens venaient aux concerts. Grâce à lui, nous avons pu partir en tournée et nous avons trouvé notre vraie identité. Avec « Unstable », on confirme la tendance en proposant une musique qui est vraiment du TETRARCH. Il est une espèce de continuité logique et naturelle à « Freak »
 

"Aux Etats-Unis, les concerts devraient recommencer vers la fin de l’été, début de l’automne. Ailleurs, je pense que nous devrons attendre 2022."

 

Il paraît qu'au tout début, vous étiez encore au collège, tu ne voulais pas que Diamond joue avec ton groupe de l'époque parce que c'était une fille, tu as vite changé d'avis apparemment ?
Oui, c'est vrai car j'étais jaloux. On était ensemble quand on avait 12 ou 13 ans et quand on s'est séparés, j'étais jaloux de son nouveau petit ami. Je cherchais un guitariste pour mon groupe, mais je ne voulais pas que Diamond en fasse partie. J'étais stupide ! Mais le batteur de l'époque m'a convaincu de faire un essai avec elle et honnêtement, on ne pouvait pas rêver meilleure musicienne. J'ai alors su qu'on allait faire quelque chose de spécial ensemble. Et je suis très content d'avoir changé d'avis ! Aucun regret ! C'est une musicienne de talent, mais en plus une très bonne amie, quelqu'un sur qui je peux compter. Elle est comme ma sœur.

TETRARCH a un son très puissant et moderne avec évidemment beaucoup d'influences différentes. Qu'est-ce que chaque membre du groupe apporte au groupe en termes de goût musical ?
On arrive tous avec nos intérêts musicaux et nos goûts, mais on a grandi ensemble et notre groupe préféré, c'est METALLICA. On a tous les quatre des goûts différents pour le metal, mais le point commun, c'est METALLICA. Mais pour ma part, j’adore aussi GREEN DAY. Diamond adore tous les groupes de heavy, mais aussi les groupes des années 2000 : KORN, SLIPKNOT, DISTURBED, LINKIN PARK... Ryan (Lerner, le bassiste) aime aussi ces groupes, mais également tous ceux qui ont de super bassistes. Ruben (Limas, le batteur) nous a rejoints il y a six ans mais apporte aussi sa touche personnelle. On a vraiment nos groupes phares comme METALLICA, GOJIRA, SYSTEM OF A DOWN desquels on ne peut se passer et qui font que TETRARCH sonne comme du TETRARCH.

Est-ce que votre méthode de travail peut varier en fonction des chansons, ou alors vous vous êtes retrouvés pour composer ensemble ?
Oui, chaque chanson est différente, mais avec Diamond, on se retrouve souvent pour composer à Los Angeles car nous vivons dans le même appartement. Il est donc facile de nous voir pour écrire. Souvent, on arrive avec une structure basique ou un riff et on travaille ensemble dessus. Puis on envoie nos idées à Ryan et Ruben et ils y apportent leur propre contribution ; des lignes de basses super cool ou des parties de batterie auxquelles je n’aurais pas pensé car en tant que guitariste, je ne réfléchis pas comme un batteur. Il est vraiment important pour nous de nous assurer que chaque chanson que nous enregistrons va bien sonner en live, pas seulement sur album. Nous sommes un groupe de scène, donc on a besoin d’être sûrs que ce que nous jouons passera sur scène et fera passer un bon moment à nos fans.

C’est pareil pour les paroles ?
Oui, il y a des chansons qui sont très personnelles ou des choses que j’ai pu observer chez d’autres personnes. Des sujets plus universels. Diamond m’aide beaucoup pour débloquer les idées qui me viennent parfois un peu de manière désorganisée.

Il y a un titre qui se démarque un peu des autres sur l'album, c'est la dernière piste, "Trust Me", un morceau très lourd et sombre, tu peux nous en dire plus ?
Oui, l’idée m’est venue en écoutant un titre de rap qui était à la fois très rythmé mais très sombre et lourd et je me suis dit que je pouvais faire la même chose avec la musique de TETRARCH. On a composé une chanson puis on a ajouté de vrais effets, des espèces de dissonances qui n’en sont pas... On s’est vraiment amusé à construire cette chanson et au bout du compte, elle est vraiment intense. C’est un véritable blast et j’en suis très fier. Elle est très bien placée pour terminer l’album. Elle ouvre vraiment de nouveaux horizons et peut-être que le prochain album ira aussi dans ce sens, ne pas toujours faire la même chose. Nous voulons continuer à innover en restant fidèles à ce que nous sommes bien sûr.

Vous pensez déjà au prochain album ?
Oui, on passe notre temps à écrire ! Donc on a déjà du matérie qui est prêt, mais on va d’abord partir en tournée car c’est ça que l’on préfère !



​C'est un peu une question qui revient souvent en cette période particulière mais, apparemment quand cela sera possible vous avez prévu de partir au moins pendant 2 ans en tournée ?
Oui en effet ! On a vraiment hâte ! Et puis on a envie de toucher le maximum de pays possible, voyager partout dans le monde pour se faire connaître en dehors de notre bulle américaine. Aux Etats-Unis, les concerts devraient recommencer vers la fin de l’été, début de l’automne. Ailleurs, je pense que nous devrons attendre 2022. Quoi qu’il en soit, nous partirons en tournée dès que possible pour de nombreux mois en effet et dans de nombreux pays sur les différents continents.

Sans oublier la France !
Bien sûr que non ! En grandissant aux USA, on entend tout le temps parler de la France, en vidéo, en photo, on apprend le français à l’école... Alors j’ai vraiment envie de vivre l’expérience française et voir de mes propres yeux ce que l’on m’a appris. Il y a plein de monuments que j’aimerais visiter et voir nos fans français sera top ! Nos amis de GOJIRA sont françai,s aussi alors ce sera l’occasion de les voir.

Alors tu les connais ?
Bien sûr ! Nous avons beaucoup de respect pour eux.

Alors tu sais que votre album « Unstable » sort le même jour que celui de GOJIRA, « Fortitude » ?
Oui, c’est complètement dingue ! On a appris ça il y a un mois ou deux et on peut dire que ce sera un très grand jour pour le metal ! Il faudrait juste un album de METALLICA en plus et ce serait parfait !


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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