Allez, à peine remis du double crochet pleine face asséné par les Hauts-Savoyards OZARU, voilà qu’un autre défenseur hexagonal du deathcore made in tripes vient bomber le torse sur ma platine. D’autant plus surprenant que le style pratiqué ici, ce deathcore brut et sans chichis est bel et bien en perte de vitesse depuis quelques années. D'ailleurs certains de ses collègues, sentant le glas sonner au loin, ont ajouté plus de death pur jus à l’ensemble pendant que d’autres se sont arrangés de quelques velléités progressives ou d'un soupçon de black sympho histoire de faire passer la pilule. Au moment de faire les comptes, peu de groupes restent encore fidèles au cahier des charges édicté par les grands anciens, WHITECHAPEL ou SUICIDE SILENCE en tête de liste.
BREAKHEAD est de ceux-là. Ceux qui s’en tamponnent le coquillard du début à la fin puisqu’il livre sur son deuxième album une vision on ne peut plus traditionnelle d'un deathcore brutal sans la moindre concession. Et profite de l'occasion pour écraser toute concurrence tant son style tabasse sans la moindre hésitation. Les calaisiens sont droit dans leur baskets et continuent à pratiquer avec une ferveur intacte ce deathcore burné et sauvage, une représentation trempée dans le formol de ce qu'il envisage comme la seule alternative : faire bobo aux ratounes. Et pour les plus frondeurs d'entre vous, il va s'agir de préparer les esgourdes... car le matraquage dure plus de cinquante minutes !
Oui, tout est ici lourdement lesté de growls et de parties rythmiques qui cisèlent une ambiance bien vicieuse : de gros breaks couplés à des accélérations meurtrières ("Reborn" alias la tatane du chef), un bon paquet de blasts et de parties bien heavy qui déboulent dans la foulée. Pour sûr, le deathcore prodigué par BREAKHEAD est d'une brutalité sans faille, ne négligeant pas pour autant la mélodie qui tombe pile-poil et l'ambiance guerrière qui va bien. Alors que les fans de la vieille école se rassurent, il reste encore des formations qui honorent le genre avec doigté et BREAKHEAD en fait partie, assurément !