30 mai 2021, 19:00

THE GATHERING SPECIAL #4

Interview Bart Smits


Membre fondateur de THE GATHERING avec les frêres Rutten, Bart Smits chante sur le premier album, « Always... » (1992). Il quittera le groupe en 1993 pendant l'enregistrement des maquettes de « Almost A Dance » pour voguer vers des projets musicaux plus dark wave et electro qui l'inspiraient plus. Resté proche des musiciens, il n'est pas rare de le croiser à un concert de THE GATHERING dans leur pays natal. Après une brève reformation en 2012 pour quelques concerts caritatifs avec le line-up de « Always... », il a enregistré en duo avec Silje Wergeland, la chanson "Afterwords" qui donne son titre 11e album sorti en 2013, plus proche d'un side-project de René Rutten et Frank Boeijen que d'un album studio du groupe. Nous nous sommes entretenus avec Bart afin de revenir sur les raisons de son départ, de sa participation aux 25 ans de carrière du groupe et de son intérêt pour la musique électronique.
 

Pourquoi as-tu décidé de quitter THE GATHERING ?
Je pense que si tu écoutes le deuxième album, « Almost A Dance», et le premier album de WISH, "Monochrome" (1995), c'est assez évident. Nous allions dans des directions complètement différentes, donc quelque chose devait changer. Je n'arrivais pas à trouver ma place dans les chansons de « Almost A Dance » et j'ai eu du mal à écrire les paroles et à trouver ma voix. Je voulais cesser de ne faire que des growls, mais c'était assez difficile de changer. La musique sombre qui m'inspirait était loin du metal et les chansons allaient vers une vibration plus légère. Je pense que si nous avions fait « Almost A Dance » ensemble, cela n'aurait pas été un bon album. Le chant n'aurait pas été adapté à la musique.

En repensant au 25e anniversaire de THE GATHERING, comment te rappelles-tu de ce week-end de folie ?
C'était l'un des jours les plus mémorables de ma vie de voir des gens du monde entier se rassembler pour cette occasion spéciale. Qui aurait pensé à l'époque que 25 ans plus tard, il y aurait un spectacle comme celui-ci ? J'en suis encore tout retourné.

Tu sembles rester assez proche du groupe. Cela signifie-t-il que THE GATHERING est plus un rassemblement d'amis ou une sorte de famille qu'un groupe ?
Il ne m'est pas possible de parler en tant que membre du groupe, évidemment. Je ne peux donc pas vraiment parler de la dynamique au sein de celui-ci. Mais je reste en contact avec certains des musiciens. Je vois souvent Frank Boeijen en particulier. Sa fille et mon fils sont les meilleurs amis (ils ont tous les deux 3 ans) et nous nous voyons assez souvent, presque toutes les semaines, avec nos familles. René Rutten et sa femme Gema sont également des amis proches, ils habitent près d'ici. Et avec Hugo Prinsen Geerligs et Hans Rutten, nous prenons aussi un verre ensemble de temps en temps. Moi et ma famille avions même prévu de rendre visite à Silje à Bergen l'été 2019. Ce n'est pas vraiment une famille de mon point de vue, mais nous restons régulièrement en contact. Plus encore avant que n'arrive la COVID-19 évidemment.

Comment est venue l'idée de faire un duo avec Silje sur la chanson "Afterwords" ?
Je crois que c'est une idée qui nous est venue lors des premières répétitions avec Silje. En fait, nous n'avions pas beaucoup répété la chanson ensemble, donc faire ça en live était peut-être un peu risqué. Mais j'aime beaucoup la version live, même mieux que l'originale sur l'album « Afterwords ». Je trouve que nos voix s'accordent bien.
 


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Quel est ton parcours musical depuis ton départ de THE GATHERING ?
Avec WISH, nous voulions faire quelque chose de différent. Deux bassistes et pas de guitare, une boîte à rythmes et pas de batteur, des synthés, un sampler. Nous essayions de nous réinventer et de ne pas être coincés dans un carcan metal. Après le premier album, nous avons essayé de plus en plus de fusionner le rock avec la musique électronique, toujours avec un esprit ouvert. Nous avons utilisé une guitare slide, des breakbeats, des samples industriels et bien d'autres choses encore. Mais finalement, après 10 ans, le nom WISH nous a un peu gênés car les gens s'attendaient toujours à un groupe gothique. Nous avons donc renommé WISH par LINDANE, mais cela n'a pas duré longtemps car j'ai déménagé à l'étranger et il devenait trop difficile de répéter et de garder un certain enthousiasme. A mon retour aux Pays-Bas, avec Bas, le guitariste de WISH et LINDANE, nous nous sommes retrouvés et avons commencé à travailler ensemble sous le nom de MAGNUS MACHINA. Comme j'étais déjà en contact avec Hugo, je lui ai demandé s'il voulait se joindre à nous, ce qu'il a fait. L'idée de base de MAGNUS MACHINA était toujours la même : fusionner la musique électronique et le rock, avec peut-être un peu de trip-hop. Le groupe est en stand-by depuis un certain temps, je ne sais pas s'il va renaître. J'ai dit à Frank à un moment donné que j'aimerais faire un hommage à DEPECHE MODE et il a été immédiatement partant. Tout comme Hugo et Patrick, le batteur de MAGNUS MACHINA. Je suis fan depuis longtemps, c'était donc un peu un rêve d'enfant qui se réalisait. Ces temps-ci, du fait que nous avons tous plus d'obligations familiales et aussi d'autres groupes, nous ne faisons rien avec DEPECHE FAUX. Peut-être dans le futur, pourquoi pas. 

La musique électronique semble t'intéresser tout particulièrement...
Oui, aujourd'hui, la musique électronique expérimentale est ce que j'écoute le plus, au grand regret de mes partenaires. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais ça me fascine depuis le début des années 80. DEPECHE MODE, YAZOO, EURYTHMICS, ces groupes font partie de mon enfance. Au milieu des années 80, je me suis tourné vers le metal, mais au milieu des années 90, j'ai renoué avec cette partie de ma vie. Le fait que Frank joue du clavier et qu'il ait le MS-10 sur l'album « Always... » a également rallumé cet amour pour la musique électronique, je suppose. Avec l'hommage à DEPECHE MODE, la boucle est bouclée. Aujourd'hui, quand je compose, c'est presque toujours lié au synthé. J'ai un très beau synthé modulaire que j'utilise principalement pour expérimenter des sons. C'est un peu comme une méditation de jouer un peu de synthé avant d'aller se coucher, c'est très relaxant. Et j'ai moi-même un MS-10 maintenant, bien sûr.

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Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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