Vous y êtes enfin sur la plage de sable chaud, les pieds en éventail à regarder les mouettes voler sous un ciel bleu immaculé, à scruter l'horizon et les bateaux de pêche au loin, les planches à voile et les requins gonflables en buvant discrètement une bonne bière bien fraîche (planquée avec les autres sous la serviette) !
Pour parfaire votre tenue de touriste et ravir toutes les minettes à ces jeunes surfeurs impétueux, vous vous êtes armé de l'incontournable paire de lunettes de soleil jaune fluo, des tongs rose bonbon qui se marieront à la perfection avec votre débardeur et votre bob quadrillé en rouge et blanc que vous avez eu gratos au supermarché du coin pour l'achat de 4 saucissons Cochonou. Cette année c'est certain : vous allez faire un malheur !
Tout ça c'est bien joli mais... Pour parfaire vos connaissances de métalleux des plages, qu'avez-vous prévu ? Rien ? Heureusement, la rédaction vous propose durant toute la période estivale quelques piqûres de rappel dans ses cahiers de l'été. Chanceux que vous êtes !
MEGADETH - "Holy Wars"
A la fin des eighties, MTV, par le biais de l'émission Headbanger's Ball, cartonnait aux States alors qu'ici Boulevard des Clips (puis Boulv'Hard) sur M6 proposait également des vidéos à la chaîne très tard le soir. C'est là qu'apparut le "Holy Wars" de MEGADETH. Le choc fut violent ! On y découvre un Mustaine particulièrement hargneux, un soliste hors pair en la personne de Marty Friedman et un batteur au kit de cymbales démentiel. Il n'en fallait pas plus pour comprendre que MEGADETH était passé au stade supérieur, chose que confirmera la sortie de l'album quelques mois plus tard. (Crapulax)
Steve Vai - "For The Love Of God"
Propulsé dans la stratosphère des meilleurs guitaristes planétaires suite à son intégration dans le groupe flamboyant de David Lee Roth alors au faîte de sa gloire, Steve Vai en profite pour faire exploser sa créativité dans un album solo fou mais mieux équilibré entre technique et musicalité que ses 2 prédécesseurs. Car au-delà des délires musicaux auxquels l'artiste s'adonne à cœur-joie se trouve cet instant magique de plénitude comme un moment de grâce, un trait de génie, que tout le monde devrait écouter (et voir) au moins une fois dans son existence. (Crapulax)
JINJER - "Sit Stay Roll Over"
Si on devait retenir un élément, un instant T, qui a été comme un déclencheur du succès mondial de la formation ukrainienne, ce serait certainement ce clip en tout point remarquable. Car une des principales difficultés des vidéos de metal, c'est de retranscrire fidèlement la puissance, la violence de la musique et du texte synchronisé en images. A coups de ralentis judicieusement choisis, de changements de plan fréquents (le charisme de la chanteuse n'y est pas étranger non plus, évidemment...), le réalisateur réussit là un tour de force devant des musiciens pourtant particulièrement statiques sur l'ensemble des prises. Un clip qui a du chien ! (Crapulax)
W.A.S.P. - "Love Machine"
1984 2021. Certains trucs ne changent pas. Le binoclard n’emballe pas les poulettes. Toutefois, en 1984, dans une ambiance bleutée à la Wes Craven, l’homme, le vrai, ne va pas chez Basic Fit. Il chausse un moule burnes en cuir et exhibe fièrement sa tignasse modelée aux bigoudis. Vous riez ? Vous avez tort. Le pervers Blackie Lawless est une "Love Machine". Il évolue au milieu des courbes sensuelles de jolies infirmières et ses boys font pleuvoir les riffs heavy metal badauds. W.A.S.P., c’est la classe à Dallas ! (Christophe Scottez)
MÖTLEY CRÜE - "Looks That Kill"
1984, toujours. Ambiance post apocalyptique de série z italienne. Quatre garçons les cheveux choucroutés dans le vent invoquent la reine des damnés, elle et ses succubes succomberont. A grands coups de hard rock bien puissants aux accents punk évidemment. Ils se nomment MÖTLEY CRÜE, ils ont des "Looks That Kill" et deviendront des légendes. Certains riront, beaucoup se souviendront. De l’érotisme, des bas boys et du metal qui dégouline sur les corps dénudés, tout un programme. Le kitsch devient culte avec un bon heavy metal ! (Christophe Scottez)
TWISTED SISTER - "We're Not Gonna Take It"
Des clips qui ont fait le metal ? Faut s’intéresser à l’esprit cinématographique des années 80. "We're Not Gonna Take It" de TWISTED SISTER. 1984, année Orwellienne ? Le clip nous offre un appel à la liberté, un rejet de la bien-pensance symbolisée par un père rigide et braillard. Vision sous acide de poupées Barbies. Ils sont beaux, Dee Snider et des potes, tellement grimés qu’ils offensent la sainte Amérique. TWISTED SISTER se rit des puritains et sur la rythmique rock d’un morceau de Noël des riffs heavy metal jouissifs à souhait. Paradoxalement, un morceau canonique ! (Christophe Scottez)
TYPE O NEGATIVE - "My Girlfriend's Girlfriend"
Dans la série des groupes suggestifs, TYPE O NEGATIVE et son charismatique leader se place en tête de liste. Et le titre "My Girlfriend's Girlfriend" répond à bon nombre de fantasmes. Alors au visionnage de sa vidéo, les fans ne peuvent que se sentir émoustillés, que ce soit par la carrure imposante de Peter Steele que par les pauses lascives de ses camarades de jeux. Nul besoin de grands moyens ni d'effets extraordinaires : deux filles, quelques pas de danse et un gros micro feront l'affaire. (Aude Paquot)
SOPOR AETERNUS - "A Strange Thing To Say"
Une grande part de l'identité de SOPOR AETERNUS repose sur l'esthétique et le visuel. Et quand il s'agit de se mettre en scène, Anna-Varney Cantodea n'a pas d'égal. "A Strange Thing To Say" pourrait tout aussi bien se réinterpréter en "A Strange Thing To See" tellement le clip associé est intrigant voire dérangeant. Les images vieillies, le film type 8 mm, l'attitude du personnage principal, sa posture et l'histoire décrite sont autant d 'éléments qui rendent les images addictives. La musique sublimant bien sûr cette ambiance malsaine. (Aude Paquot)
CRADLE OF FILTH - "From The Cradle To Enslave"
"From The Cradle To Enslave" marque une sorte de tournant dans la carrière de CRADLE OF FILTH. Leur black metal est alors devenu alors plus synthétique et plus gothique. Mais leur imaginaire de vampires sanguinaires et leur environnement gore restera la marque de fabrique du groupe. Pour preuve, le clip du titre éponyme et son visuel très sombre, funeste mais envoûtant. A la fois sadiques et romantiques, Dani Filth et ses acolytes y font cohabiter êtres difformes et jolies femmes dénudées. Un court métrage sera d 'ailleurs adapté à partir de cette trame. (Aude Paquot)
ANTHRAX - "Madhouse"
En 1985, ANTHRAX est propulsé dans la sphère thrash metal depuis un an et détonne quelque peu dans le paysage ambiant du genre, plus habitué aux chaînes et au cuir qu’aux Vans et aux bermudas fleuris. Mais l’habit ne fait pas le moine comme on dit... En tout cas, "Madhouse" est un de ces clips comme on en fait plus où l’on peut voir le groupe évoluer dans un asile psychiatrique. Et à les observer, on est en droit de se demander d’ailleurs s’ils ne faisaient pas partie des pensionnaires. Jubilatoire ! (Jérôme Sérignac)
NIRVANA - "Smells Like Teen Spirit"
J’ai vu ce clip pour la première fois, et c’est dingue comme certaines découvertes peuvent imprégner la mémoire, un samedi soir sur M6 alors que l’horloge indiquait bientôt minuit et que la télé marchait en sourdine pour ne pas réveiller les parents. L’association son-images m’a fait me redresser de mon lit et j’ai pu comprendre, après coup le raz-de-marée provoqué par NIRVANA et son multi-platine « Nevermind », que je ne devais pas avoir été le seul à avoir été marqué à jamais par ce clip et cette chanson. Smell like teen memories... (Jérôme Sérignac)
JUDAS PRIEST - "Breaking The Law"
Oh my God ! SO. FUCKIN’. KITSCH ! Braquer une banque armés de guitares chargées au metal, faut s’appeler JUDAS PRIEST pour oser. A revoir quarante ans après les (mé)faits, on en rit mais ce clip a marqué les esprits et est devenu l’un des classiques du heavy. Visuellement, la photo rappellera quelque chose à ceux qui ont vu la série policière britannique Les Professionnels. Il ne faut pas oublier par ailleurs qu’en 1980, les vidéos n’étaient pas légion et que l’humour que l’on y observait manque cruellement de nos jours (cf. également "Holy Diver" de DIO, un must du genre !). So British ! (Jérôme Sérignac)
AC/DC - "It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock'n'Roll)"
Il existe probablement autant de manières de définir le metal qu'il y a de metalleux. Le clip de "It's a Long Way To The Top (If You Wanna Rock'n'Roll)" résume bien ce long chemin que tout groupe de rock se doit de suivre vers la reconnaissance et surtout d'imposer son nom dans l'histoire collective. Paru en 1975 sur le 2e album du groupe australien, « T.N.T », AC/DC y est filmé jouant le morceau sur la remorque d'un camion déambulant sur Swanston Street à Melbourne. Bon Scott y apparaît avec une cornemuse qui est la particularité de ce morceau. En 2004, la ville de Melbourne a renommé Corporation Lane en AC/DC Lane. (Bruno Cuvelier)
METALLICA - "One"
Avec le clip de "One" en 1989, METALLICA rompt avec son anticonformisme. Contrairement à la norme, il n'existe presque aucune image filmée du groupe à cette époque. Au-delà de la force de la musique et du texte, METALLICA livre un premier clip tout aussi puissant. Anthologique, il alterne entre plans où l'on voit le groupe jouant le morceau dans un hangar sombre et des extraits du film Johnny s'en va en guerre adapté du roman de Donald Trumbo. (Bruno Cuvelier)
SEPULTURA - "Refuse/Resist"
"Refuse/Resist" du groupe SEPULTURA est un autre clip qui incarne le metal. Le refus et la résistance à l’oppression. Originaire du Brésil, le groupe sait de quoi il parle car la fin de la dictature militaire en 1985 ne mettra pas un terme à la violence et à la répression dans le pays. Le clip alterne entre images du groupe en live et de la ferveur du public, et d'images chocs de répressions. Notamment celle de ce chinois défiant une colonne de chars lors de la révolte pacifique de la place Tian'anmen en 1989 réprimée dans le sang. (Bruno Cuvelier)
