20 juillet 2021, 18:28

LABELS & LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 48


Vous voilà prêts à en découdre, dans vos maillots bariolés et chaussés de vos tongs favorites. Les tubes des étés précédents résonnent déjà dans le camping et vous souhaitez remettre un peu d'ordre dans tout ce déferlement improbable de musiques à faire saigner vos oreilles fragiles. Heureusement, Crapulax, Clément et Aude vous ont trouvé quelques petits albums bien saignants qui devraient vous permettre de retrouver un calme certain autour de vous. Si les voisins se demandent pourquoi vous êtes si méchants, la réponse sera simplement : « PARCE QUEEEEEEE !!! ». A vos enceintes donc pour blaster les plages et faire fuir le chaland... mais aussi pour vous prélasser sous les cocotiers gonflables. Non mais ! On a dit distanciation physique !
 

SKULL SOCIETY - « From Fear To Evil » (Ultrametal Productions)

« Si c'est de la colombienne, c'est forcément de la bonne ! ». Il paraîtrait que le célèbre exportateur de euh... sucre en poudre Pablo Escobar aurait prononcé cette phrase des centaines de fois au cours de sa carrière. Il aurait fort bien pu la dire aussi à l'écoute du premier album de ses compatriotes de SKULL SOCIETY... dans l'éventualité où il aurait aimé le thrash metal et s'il n'était pas mort légèrement avant (en 1993, on ne va pas chipoter pour un détail...) !
Les mauvaises langues diront que ça fait beaucoup de suppositions mais le but ici est d'amener subtilement l'idée qu'il s'agit vraiment là de bonne (musique), puissante et addictive, portée par de purs bonheurs que sont les excellents "The" ou "Unleashing The Wrath" et leurs parties solo démentielles (réalisées en son clair, une petite particularité qui fait sonner la guitare comme... une console de jeu ?). N'oublions pas non plus cette reprise de SEPULTURA de derrière les fagots ("Inner Self ") avec lequel ce duo composé d'un multi-instrumentiste et d'un chanteur possède de nombreuses similitudes.
Alors oui : SKULL SOCIETY dépote vraiment sa race et oui c'est de la bonne !
(Crapulax)


SWAMP TERROR - « Gathered For Carnage » (Metal Exhumator)

Il existe des pochettes d'album qui résument tout à elles seules. Celle des français de SWAMP TERROR veut tout dire : rien que le choix de la police de caractère ramène directement à "La Créature du Marais" et aux vieilles BD de poche à 5 francs qu'étaient Spectral ou Demon ! Quant au dessin, il fait penser à cette époque toute aussi révolue où on louait des cassettes VHS de films d'horreur en se fiant uniquement à la couverture (d'ailleurs en parlant de ça, il y a plein de petits rigolos qui s'amusent sur la toile à zombifier les affiches de films connus : Indiana Bones, Zombie Dancing, Scary Rotter, Tomb Raiser, c'est hors sujet mais c'est cadeau !).
Bref, inspirés par les vieux films d'épouvante/slashers movies et par le death metal old-school, les membres de SWAMP TERROR exhument de leurs tripes ce mini CD pour les nostalgiques des temps jadis. 6 titres dont 2 intros, c'est le minimum vital pour se faire une idée des bonnes capacités du groupe ("Harvest Of Sacrifice"), de sa pleine maîtrise du sujet ("Within The Woods") et finalement c'est bien suffisant !
A découvrir !
(Crapulax)


ENSHINE - « Transcending Fire » (Naturmarcht Productions)

Il est bon de voir qu'ENSHINE n'en est pas resté à ses deux premiers albums « Origin » et « Singularity », ce dernier étant paru il y a déjà six ans. Le duo franco-suédois de doom death metal atmosphérique revient avec un EP de 3 nouvelles chansons plus une nouvelle exploration acoustique d'un instrumental paru sur son premier album.
Maniant avec dextérité les atmosphères et jouant avec technicité sur les différents tableaux musicaux, ENSHINE réussit à capter ses auditeurs grâce à des mélodies prenantes et des claviers hypnotisants, le tout embarqué par des growls impressionnants. Les riffs peuvent être provocateurs mais les passages mid-tempo donnent une dimension tellement éthérée que l'on ne peut que rester captivé.
Les claviers de "Ascend" avec la guitare suraiguë ou la voix claire de Sébastien Pierre sur "Transcending Fire" sont autant de moments d'une rare beauté. Le concept est bien ici de transcender les fans et grâce à la reprise de "Constellation" en version acoustique où mélancolie et introspection se côtoient, ENSHINE nous ouvre les portes d'un monde encore plus vaste et tourné vers un infini apaisant.
Quand sérénité et metal font bon ménage.
(Aude Paquot)


ISON - « Aurora » (Avantgarde Music)

« Aurora » est plus qu'un album : c'est une bande son à écouter du début à la fin pour voyager dans un cosmos lointain, inaccessible, inexploré mais qui semble palpable. Les 8 titres créés par Daniel Änghede nous emmènent pendant plus de 70 minutes au gré des vents solaires, d'envolées de claviers, de guitares blackgaze et de voix féminines.
ISON a fait appel pour cela à de nombreux artistes puisque chaque piste est chantée par une invitée différente. Mais les participants à « Aurora » ne s'arrêtent pas aux voix car les lignes de basse y sont enregistrées par Niklas Sandin de KATATONIA, et les synthés par Mark Furnevall (VENUS PRINCIPLE). Entre passages électro, moments post black, grandes plages doom, le cosmic drone/post-drone d'ISON regorgent d'inventivité et de créativité tout en restant très accessible et facile d'écoute.
Mention spéciale au shoegaze "Meridian", au plus rock "Celestial" et au plus mélancolique "Penumbra". Cependant, chacun des morceaux se veut indissociable de son précédent, la continuité étant la clé de l'implication dans un album de toute splendeur. Le plus lourd et lent "Aquarian" vient clôturer cet « Aurora » indispensable à la playlist de l'été.
(Aude Paquot)


JUNON - « The Shadows Lengthen » (Source Atone Records)

Fondé par le line-up qui officiait au sein de GENERAL LEE jusqu’à son split en 2016, le groupe lillois JUNON repart à zéro avec un premier EP prometteur. Les quatre titres qui le composent sont en effet troussés avec un certain doigté, mêlant post-hardcore et metal en fusion, au service d’un style envoûtant où la maturité est érigée en ligne de conduite.
Pas de doute sur la marchandise, JUNON sait où il fourre ses rangers, pour sûr. Et ce qui frappe d'entrée ici, c'est la qualité des vocalises d’Arnaud Palmovski : le bougre manie à merveille les ambiances, passant d’un registre clair à plus nerveux avec une facilité déconcertante. Appuyé à merveille par une section rythmique percutante, il donne à chacun des titres une véritable personnalité.
Rien à dire non plus sur l'enrobage : enregistré et mixé par Clément Decrock aux studios Boss Hog, « The Shadows Lengthen » ne souffre d'aucune faute de goût dans son approche sonore, claire et puissante. Un EP aux allures de sans-faute donc, déjà disponible au format digital pour une poignée d’euros sur le bandcamp du groupe pour les plus impatients, les autres attendront quant à eux le 17 septembre pour acquérir l’édition vinyle ou cd à paraître chez Source Atone.
(Clément Sch)


EMPYREAL VAULT - « Judgement » (Great Dane Records)

En provenance de Bordeaux, EMPYREAL VAULT n’est pas inconnu à la rédaction de HARD FORCE puisque son premier album est chroniqué en ces pages. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe a de la suite dans les idées puisque « Judgement » monte encore d’un cran dans l’exécution d’un style dont il maîtrise les codes dans les moindres recoins !
Oscillant entre tradition et modernité, sans jamais tomber dans la simplicité, le deathcore tel qu'il est pratiqué ici par les quatre bordelais se révèle d'une efficacité sans faille. Pour sûr rien n’est résolument avant-gardiste ici, cela n'est pas le propos du groupe qui garantit une distribution généreuse de mandales pendant trente-trois minutes.
EMPYREAL VAULT souffle ainsi le chaud et le froid sur chacun des huit titres qui alternent breaks lourds, growls gutturaux et mélodies imparables illustrant ainsi une facette mélodique plus présente que sur son premier album.
Du beau boulot, pour sûr, agrémenté d’un superbe artwork signé Samuel Nelson et d’une production percutante façonnée par Sylvain Octor-Perez (qui œuvre aux guitares sur l’album). Les fans du genre peuvent donc foncer sur ce nouvel album les yeux fermés... et les oreilles grandes ouvertes !
(Clément Sch)

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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