20 juillet 2021, 19:06

LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL

"Polaris"

Album : Polaris

Créé en 2005, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL est devenu, en quatre albums, un EP et un split-album particulièrement appréciés, un des groupes phares de la scène stoner rock hexagonale. Quatrième album du quintet basé à Strasbourg, « Polaris » succède à « Human Collapse », sorti il y a quatre ans. Entre les deux, Nicolas Foucaud a sorti l'un des plus beaux et touchant projets de ces dernières années sous la bannière de SAPIENS, projet de rock acoustique réunissant la crème de la scène alternative française. Un premier partenariat avec Klonosphere, label pour lequel LDDSM quittera les américains de Ripple Music. Une signature naturelle compte tenu de l'évolution de l'identité musicale de la formation. Là où le groupe affirmait au début des influences comme QUEENS OF THE STONE AGE, KYUSS ou FU MANCHU, le stoner de LDDSM se fait plus discret, se parant de teintes plus progressives. « Polaris » part dans un concept liant le cosmos au sein de l'être humain, comme une mise en musique de The Tree of Life de Terrence Malick. Un album ambitieux qui s'accompagne d'un changement de line-up avec l'arrivée de Katia Jacob (GLACIATION) à la basse, aux claviers (en plus du claviériste et chanteur Daniel Scherding) et au chant, portant à 3 le nombre de voix du groupe.

Après la très courte intro ":-:o :-:", "Blood-Planet Child" donne le ton de l'album, un morceau dense, ample avec une puissante orchestration et un gigantisme prog' qu'on retrouve dans le majestueux "Earthrise" dont la partie intrumentale inscrit LDDSM dans le registre de formations comme PINK FLOYD ou KING CRIMSON (le splendide clip fait d'ailleurs justice au morceau). "Dark Matter" revient dans un registre plus stoner au départ puis laissant la place à une guitare davantage aérienne. Avec "Blue Giant", on est davantage dans un voyage introspectif avec une musique ouatée où se mêlent riffs aériens, chant clair et guitare acoustique alors que "The Plague" vous chope en plein vol par les épaules, vous plaque au sol et vous y maintient avec sa lourdeur doom et ses riffs plus gras. "Alpha Ursae Minoris" est plus grunge et n'aurait pas dépareillé dans un album d'ALICE IN CHAINS, tout comme le monumental "Horizon" quand sur "The Key", les guitares se font davantage post-rock. "The Great Filter", avec ses changements de ton entre énergie et moments contemplatifs laisse l'auditeur sur un ultime orgasme auditif. 

Å l'instar de 7 WEEKS, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL redéfinit les contours d'un stoner souvent vu comme un genre restrictif pour partir dans une musique immersive à la grammaire riche et variée et s'imbriquant parfaitement dans un concept qui aurait pu être trop alambiqué. Somme de 5 talents qui officient à leur meilleur niveau, « Polaris » est sans conteste non seulement un album parmi les plus beaux et plus profonds de l'année, mais également un voyage auditif dont on n'a pas envie qu'il se termine.

Blogger : Nikkö Larsson
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