23 juillet 2021, 19:30

POWERWOLF

Interview Falk Maria Schlegel


A l’occasion de la sortie de « Call Of The Wild », le nouvel album de son groupe POWERWOLF, Falk Maria Schlegel, clavier et compositeur, s’est confié à HARD FORCE afin de révéler tous les secrets de ce 8e disque. Avec le nouvel album studio et la tournée ''Wolfsnächte 2021'' traversant les plus grandes salles d'Europe, la fin d'année sera, on l'espère, à nouveau un moment sous le signe de la meute de loups ! Entretien avec un joyeux drille du heavy metal allemand...
 

Merci de nous accorder ce moment pour HARD FORCE. Nous sommes ici pour parler du nouvel album de POWERWOLF...
Oui, il est enfin sorti ce mois-ci !

Dans quelles conditions se sont déroulées l’écriture et l’enregistrement ?
Eh bien, nous avions entamé l’écriture en mars 2020, lors de notre tournée avec AMON AMARTH en Amérique du sud, tournée qui fut hélas rattrapée par la pandémie, plusieurs dates ont alors été annulées et nous avons été obligés de rentrer en Europe. Par la force des choses il était temps de nous consacrer pleinement à l’album. Mais ce fut ensuite très compliqué de l'écrire.

L’arrivée du virus a impacté votre planning...
Tout à fait. Lorsque nous décidons de composer un nouvel album nous avons pour habitude de nous couper du monde, d’être entièrement focalisé par le nouveau projet. Avec la COVID 19 cela a été difficile de s’isoler de l’actualité. Parallèlement ce n'était pas aisé de jongler entre le studio d’enregistrement aux Pays Bas, celui où nous avions réenregistré nos classiques (« Best Of The Blessed ») et dont nous apprécions les conditions de travail et l’atmosphère, et nos lieux de résidence. Il fallait s’y prendre à l’avance pour les réservations, pour organiser les déplacements, lorsque se déplacer était possible. La situation sanitaire nous a compliqué la tâche. Mais maintenant l’album est là, et nous sommes très satisfaits du résultat.

Nous sommes heureux d’entendre que vous y êtes parvenus. Quelle sont les thémes abordés sur « Call Of The Wild » ?
Nous avons exploré de nouveaux pays et de nouvelles légendes. La Roumanie avec « Varcolac », ou encore la France avec « Beast Of Gevaudan ». Le choix du titre de l’album « Call Of The Wild » est délibéré, et se rapporte autant au groupe qu’à ses fans. Il y a cette volonté de force et de puissance, nous avons en commun ce côté sauvage qui ne demande qu’à être libéré. Nous avons écrit et composé avec la volonté de faire ressortir cette facette dans notre heavy metal. Des titres forts... et sauvages. Oui « Call Of The Wild » était le choix le plus adéquat. Quant aux textes, nous avons continué à manier l’ironie, le sous-entendu. Car chez POWERWOLF nous voulons toujours jouer fort et rire, nous amuser et en faire profiter le public dans une communion... sauvage. C’est important pour nous.

Pour avoir assisté fréquemment aux concerts de POWERWOLF nous avons pu constater en effet l’omniprésence de l’humour...
Oui. C’est important pour nous. Je pense que la musique est avant tout de "l’entertainment", il ne s’agit pas seulement de donner une représentation live des morceaux. Pour exemple, "Glaubenskraft" est un morceau très cynique. Enregistré en allemand, sous couvert de religiosité nous parlons de faits graves, les abus sexuels au sein de l’Eglise. Nous traitons de l’abus de pouvoir au sens large, pas seulement dans la religion. Je ne voudrais pas déclarer que POWERWOLF est uniquement un groupe qui vous emmène faire la fête, passer un bon moment, bien que ce soit un aspect très important. J’aime entendre des fans déclarer « vous êtes un groupe qui nous donne de la force, du pouvoir », ça me rend heureux. Mais nous sommes également porteurs de messages.


Donc, dans ce nouvel album il y a de nouvelles influences, de nouveaux sons ?
D’un côté c’est du POWERWOLF classique, une identité que nous voulons toujours entretenir et développer. D’un autre nous voulons explorer de nouveaux territoires. Il y a notamment "Blood For Blood", avec la présence de cornemuses. Mais à la fin de l’écoute vous vous direz « il n’y a qu’un Attila Dorn ou Falk Maria ?? ». Même si les sons changent, l’esprit POWERWOLF demeure. Nous ne voulons pas que les chansons se ressemblent car cela provoquerait l’ennui (rires). Nous osons des sons et des approches différents, mais le résultat doit être... "Power" !

Si tu devais recommander 3 chansons de cet album, lesquelles choisirais-tu, et pourquoi ?
Oh… je pense que je choisirais les 3 premières. "Faster Of The Flame" est la chanson typique d’ouverture dans le style POWERWOLF, elle annonce la couleur de l’album et on sait à quoi s’attendre pour la suite. Elle puise son thème dans une légende ancienne et démontre l’absurdité des exécutions de sorcières par le feu, et comment la légende autour de ce phénomène s’est répandue, plus vite que le feu . Le rythme colle au texte, rapide et puissant. "Beast Of Gevaudan" renvoie à la légende française de la Bête du Gévaudan, qui a tué autour de 100 personnes et n’a jamais été réellement vue. Des suppositions sont allées bon train, les notables et les prêtres y ont vu l’œuvre du surnaturel, une bête synonyme de châtiment divin. Tous les éléments sont réunis pour une chanson effrayante façon POWERWOLF. Enfin nous avons "Dancing With The Dead", une chanson plus légère, car nous en ressentions le besoin, et qui relate la tentation et la fascination des humains pour les choses sinistres.

Avez-vous déjà songé à l’agencement de la nouvelle set-list pour la tournée à venir ?
Les chansons que nous jouerons en live ? Ah, cela devient de plus en plus difficile d’album en album, nous en sommes au 8e, avec de plus en plus de morceaux célèbres et réclamés, nous ne pouvons jouer plusieurs heures (rires), ce qui signifie que nous devrons retirer des anciens titres, ce qui est frustrant et sujet à des débats animés au sein du groupe. Il y a aussi la crainte de voir comment un titre, que l’on a adoré enregistrer en studio, sera reçu lors d’une prestation live. Prenons le cas de "Demons Are A Girl’s Best Friend" de l’album précédent, nous l’avons joué pour la 1ère fois au Download chez vous en France à Paris, ignorant quelle serait la réaction du public. Au final ? Les gens criaient et tapaient dans leurs mains, c’était un retour qui nous a fait nous sentir si bien ! Pour le moment je ne peux m’avancer sur les titres qui seront sélectionnés. J’espère que nous pourrons jouer "Blood For Blood", "Beast Of Gevaudan", "Dancing With The Dead", les autres souhaiteront très certainement jouer "Call Of The Wild". Ce sera un véritable combat entre nous, il y aura des frustrés. Mais... je suis celui qui écrit la set-list pour les concerts, alors au final nous jouerons les titres que je choisirai (rires) !

En dépit de la COVID, vous avez déjà planifié une tournée pour promouvoir « Call Of The Wild »...
Oui bien sûr. Toutefois nous ignorons qu’elle sera l’évolution de la situation. Personne ne peut le savoir, c’est une situation inédite. Tout peut se débloquer dans quelques mois, ou semaines, alors nous devons être prêts, pour quand ce sera possible de jouer à nouveau devant du public. Mais, j’avais bon espoir que ce moment arriverait très bientôt.

Nous allons donc vous revoir prochainement en France pour la tournée...
Oh oui. D’ailleurs nous jouons très bientôt chez vous. Au mois d’août à Saint Nolff au Motocultor Festival (l’édition aura lieu du 19 au 22 août 2021). Pour l’instant le festival n’a pas été annulé, nous croisons les doigts ! Et en octobre au Zenith de Paris.

Avez-vous déjà trouvé les groupes qui vous accompagneront pour la tournée « Call Of The Wild » ?
Oui, nous avons déjà arrêté la liste. Mais... pour être honnête je ne suis à l’heure actuelle pas autorisé à dévoiler leur nom. Dès que sera possible nous ferons un communiqué.

Nous allons patienter sagement en écoutant « Call Of The Wild »... Tout comme vos nombreux fans auxquels tu as certainement quelques mots à dire ?
Oui oui bien sûr que j’en ai !! Je vais leur dire : soyez sauvages, soyez heavy. Ecoutez le nouvel album de POWERWOLF, écoutez "Beast Of Gevaudan", un morceau spécialement pour vous. Nous l’avons même enregistré en français, vous pourrez nous entendre chanter dans votre langue pour la 1ère fois (rires) ! C’est toujours un plaisir de jouer en France, et nous y avons joué si souvent, nous y rencontrons toujours un accueil très chaleureux. Nous sommes très proches de vous, juste de l’autre côté de la frontière, nous aimons votre culture et votre nourriture, alors en attendant de vous retrouver... Stay wild, Stay heavy !
 

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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