Chanteurs et guitaristes souvent représentent les faces d'une seule et même pièce : point de groupe mythique sans le charisme conjugué des deux à la fois ! Robert Plant & Jimmy Page, Eddie Van Halen & David Lee Roth, Ritchie Blackmore & Ian Gillian, Axl Rose & Slash, Zack de la Rocha & Tom Morello, Joey Belladonna & Scott Ian, Phil Anselmo & Dimebag Darrell, Yngwie Malmsteen & Yngwie Malmsteen... Cela atteste autant de l'importance des textes et de la présence scénique pour l'un que de la force des riffs et des parties solo pour l'autre.
Qu'ils soient reconnus à leur juste valeur ou non, une partie de la rédaction HARD FORCE vous propose cette semaine un petit tour d'horizon des six-cordistes qui les ont marqués et pour certains qui furent une source d'inspiration bien au-delà de ce microcosme.
C.C. DeVille
Nombreux sont les guitaristes sous-estimés, celui des premiers POISON en fait indéniablement partie. Certes, quand il prend la parole aujourd'hui, on se rend compte que même sans montagne son nez reste planté dans la poudreuse (sorte de Jean-Claude Van Damme du glam-rock en gros...), ce gars a l'art de doser son solo pour servir chaque morceau doublé d'un compositeur hors pair. Même son successeur sur « Native Tongue », Ritchie Kotzen, pourtant techniquement bien supérieur, n'a pas fait mieux. À écouter en priorité : "Nothing But A Good Time", "Every Rose Has Its Thorn".
(Crapulax)
Kirk Hammett
C'est l'incarnation du parfait soliste de thrash metal. Puissantes, rapides et mélodiques, ses interventions sur les premiers albums sont tout simplement magnifiques et sans équivalent au monde. Influence majeure, Kirk possède un nombre impressionnant de déclinaisons de modèles signatures à son nom chez ESP (de la KH-2 Ouija ou Karloff Mummy en passant par la M-II Dracula ou sa Les Paul KH-3 Pushead Spider) ce qui lui a permis de concilier musique et vieux films d'épouvante. Récemment endossé par Gibson moins enclin à la fantaisie, il est fort à parier que ce curieux mélange ne connaisse pas de suite !
(Crapulax)
Ruyter Suys
Sorte d'alter-ego au féminin du guitar-hero australien Angus Young, la canadienne en est presque sa copie carbone, que ça soit en terme de technique instrumentale qu'au niveau des perpétuelles gesticulations scéniques. La blonde n'a absolument rien à envier au soliste emblématique d'AC/DC puisque pour couronner le tout elle dispose également de plusieurs Gibson SG rouges et noires comme lui. Elle aurait même d'autres arguments à faire valoir, notamment celui de pouvoir transformer les hommes en personnages de Tex Avery. Allez savoir pourquoi... À écouter en priorité : "Blowing Smoke", "The South's Too Fat To Rise Again".
(Crapulax)
Alexi Laiho
De son vrai nom Markku Uula Aleksi Laiho, l’excellent guitariste de CHILDREN OF BODOM et BODOM AFTER MIDNIGHT nous a quittés précocement à l’âge de 41 ans en 2020. Il a commencé sa carrière au sein du groupe de death INEARTHED en 1993 à l’âge de 14 ans. Puis, il a évolué au sein de SINERGY, IMPALED NAZARENE, KYLÄHULLUT, T.O.L.K, THE LOCAL BAND, THY SERPENT ou encore TUSKA20 avant de créer le mythique CHILDREN OF BODOM. Avec un son death mélodique inégalable joué sur ESP signatures, le monde du metal a perdu un grand prodige.
(Aude Paquot)
Slash
Saul Hudson, plus connu sous le pseudonyme de Slash s’est fait un nom au sein des légendaires GUNS N’ ROSES dès leurs débuts en 1985. Au style reconnaissable entre mille avec ses cheveux noirs bouclés, son chapeau haut-de-forme, ses piercings et ses lunettes de soleil, il a aussi monté un projet solo du nom de SLASH’S SNAKEPIT en 1994, puis le SLASH FEAT. MYLES KENNEDY & THE CONSPIRATORS. Il a également à son actif une participation à BLACK SHEEP, LONDON, ROAD CREW et VELVET REVOLVER. Même s’il a une impressionnante collection de guitares, il est connu pour évoluer sur Gibson, en particulier les Les Paul.
(Aude Paquot)
Zakk Wylde
L’américain Jeffrey Phillip Wielandt a commencé sa prolifique carrière dans le groupe d'Ozzy Osbourne et s’est fait connaître dès l’âge de 20 ans, en 1987, grâce à un style très country/blues aux accents sudistes. Après avoir joué dans ZYRIS et STONEHENGE, il crée PRIDE & GLORY en 1994 puis BLACK LABEL SOCIETY, ZAKK SABBATH et GENERATION AXE. Il produira aussi deux « Book Of Shadows » sous son propre nom. Zakk Wylde joue sur des guitares Gibson et Epiphone signatures.
(Aude Paquot)
Joe Satriani
Le guitariste peut s’enorgueillir d’avoir su mener une talentueuse carrière discographique, tant en solo depuis 1986 (dix-sept disques à ce jour), qu’avec le super-groupe CHICKENFOOT ou, très brièvement, en tant que remplaçant de luxe chez DEEP PURPLE. Le Satch ou l’Alien, comme il est communément appelé par ses fans, est âgé désormais de 65 ans mais toujours aussi véloce. Il a engendré de véritables gemmes de la guitare instrumentale, des mètres-étalon comme on dit avec, notamment, « Surfing With The Alien » (1987), « Flying In A Blue Dream » (1989) et « The Extremist » (1992) comme triptyque de tête.
(Jérôme Sérignac)
Adrian Smith & Dave Murray
Avant de se voir adjoindre en 1990 les services de Janick Gers, en remplacement d’un Adrian Smith démissionnaire avant son retour en 1999, son compagnon de jeu Dave Murray et lui ont formé l’une des plus célèbres paires de six-cordistes du heavy-metal. Leur complémentarité et symbiose ainsi que leur propension a créé des parties de guitare à l’unisson facilement mémorisables, les a imposés durablement dans l’Histoire de la guitare rock aux côtés d’autres duos célèbres (Schenker/Jabs chez SCORPIONS par exemple). Adrian est par ailleurs une pièce maîtresse au sein d’IRON MAIDEN, ayant composé, seul, les titres "Wasted Years" (« Somewhere In Time » en 1986) ou "Paschendale" (« Dance Of Death » en 2003) pour n’en citer que deux.
(Jérôme Sérignac)
Dimebag Darrell
Une étoile au firmament du metal, telle est la façon dont l’on pourrait qualifier Darrell Lance Abbott, plus connu sous le nom de "Dimebag" Darrell ou "Diamond" Darrell. Il a, en une poignée d’albums en compagnie de PANTERA, établi un son et une signature rythmique tellement atypiques que personne n’a pu depuis s’en approcher. De plus en plus massive au fil des années, la guitare de Dimebag est responsable de quelques-uns des hymnes du metal, l’autobiographique "Cowboys From Hell" en tête de liste. Sa contribution est notable également chez DAMAGEPLAN avec qui il enregistrera un seul album avant d’être abattu sur scène par un désaxé lors d’un concert donné à Columbus le 8 décembre 2004.
(Jérôme Sérignac)
Angus Young
Le diablotin virevoltant est avant tout un compositeur de talent. Associé à son grand frère Malcolm Young, il formera le duo de choc qui a forgé la légende qu'est devenu AC/DC. Ensemble, ils signent toutes les musiques du groupe dont un certain nombre sont devenues des classiques du genre. C'est surtout avec ses prestations scéniques survoltées, déguisé en tenue d'écolier, qu'il attire l'attention. Arpentant continuellement le devant de la scène, il fait le show. Seul le chanteur y trouve sa place pendant les couplets alors que la section rythmique est autorisée à s'avancer uniquement pour appuyer les refrains.
(Bruno Cuvelier)
Jeff Hanneman
Avec son binôme Kerry King, ils forment un duo de guitaristes légendaires parmi ceux qui ont fait le thrash-metal. Les cinq premiers albums du groupe sont tout simplement monumentaux. Puissant, rapide et mélodique sont les trois adjectifs qui résument le style du guitariste qui a largement contribué à forger la légende. Il est l'auteur des classiques tels que "Angel Of Death", "Raining Blood", "War Ensemble", "Dead Skin Mask", "South Of Heaven", "Seasons In The Abyss". Malheureusement, l'aventure se termine suite à une insuffisance hépatique le 2 mai 2013.
(Bruno Cuvelier)
Merel Bechtold
Parmi les guitaristes, il y a ceux qui ont marqué durablement le genre et sont devenus iconiques, mais il y a aussi ceux et celles de la génération actuelle qui assurent le présent et font l'avenir du genre. Parmi eux, il y a quelques femmes. Merel Bechtold (DEAR MOTHER, MAYAN, ex-DELAIN & THE GENTLE STORM) fait partie de ces jeunes guitaristes talentueuses. Après s'être fait remarquée sur scène par son dynamisme et sa bonne humeur, elle vient de démontrer avec « Bulletproof », premier album de DEAR MOTHER ses talents d'auteure/compositrice.
(Bruno Cuvelier)
Wolf HoffMann
Un guitariste ultime à mes yeux... mes oreilles, qui sait réinventer des classiques. La "Lettre à Elise" c’est pour les mamies ? Wolf Hoffmann la dépoussière à coups de riffs bien sentis et la rend plus qu’ACCEPT-able. Accompagné d’un chanteur à la voix sans pareil les tubes s’enchaînent, portés par des vrais cœurs de metal. L’âge d’or du heavy metal des années 80 court dans leur sillon. Wolf est un magicien qui enflamme dans les forges d’outre-rhin des hits tels "Breaker", "Princess Of The Dawn", ou encore "London Leatherboys", pour ne citer qu’eux. Alliance de la lourdeur huileuse et des soli aériens.
(Christophe Scottez)
Synyster Gates
Les années 2000 ont offert sur l’autel du heavy metal de réels guitar-heroes. Synyster Gates en est un excellent exemple. Prenez le titre "The Stage", avec sa longue ouverture en forme de morceau de bravoure électrique, puis son solo à faire rosir un flamand. Tout en nonchalance Synyster défie les riffs sur tant de titres héroïques. Soli classiques sur l’envolée de "Afterlife", ou flute enchantée décomplexée sur "Bat Country", faites votre choix. Si les haters réalisaient que Synyster passe plus d’heures par jour à s’exercer qu’à soigner sa coiffure... eux aussi revivraient les délicieux moments où les flingues crachaient des roses !
(Christophe Scottez)
Tom Morello
Les années 90, ou quand les guitar-warriors prennent les ondes d’assaut. Tom morello au sein de RAGE AGAINST THE MACHINE fait littéralement exploser un nouveau genre de metal. Révolution dans une fusion des genres. "Bombtrack". Tout est écrit dans ce seul hit. Tom Morello nous griffe de riffs minimalistes et hypnotiques qui s’agencent à la perfection dans un tout, rythmique et vocal. C’est le grand changement, l’urgence écarte l’excellence. Il fallait oser, le pari est payant. Toute une génération, et les suivantes, se reconnaissent et ne suivent plus l’ordre établi. "Take The Power Back". Il y a un avant et un après Tom.
(Christophe Scottez)
