11 août 2021, 20:00

SEPULTURA

"Sepulquarta"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Sepulquarta

A l’instar de leurs collègues musiciens qui sont restés au fin fond de leurs tanières pendant une bonne partie de l’année dernière, les membres de SEPULTURA ont choisi eux aussi de mettre à profit ce temps vierge de tournées pour composer et garder un minimum d’activités. Ces dernières ont pris la forme de « Sepulquarta », un rendez-vous hebdomadaire au départ, composé de questions-réponses avec les fans et de collaborations diverses et variées, qui s’est tenu pendant plusieurs mois... pour un total de 28 morceaux interprétés et plus de 57 invités reçus ! Voilà qui avait de quoi maintenir le groupe en vie et lui permettre de tourner la page après la sortie de l’excellent « Quadra » quelques semaines avant l’explosion de la pandémie, SEPULTURA se résignant dans la foulée à pouvoir le défendre sur les routes. Bien dommage au passage car celui-ci, à mon sens, surnage au sein de la discographie post-Max de par son originalité et son sens affûté de la composition qui tue.

« Sepulquarta » comporte donc quinze titres qui convient à la noce une bien belle brochette d’invités, de Scott Ian à David Ellefson en passant par Alex Skolnick, Devin Townsend ou Danko Jones pour n’en citer que quelques-uns. Le groupe a ratissé large et dans tous les styles, mettant en avant la variété du background des musiciens pour revisiter quelques-uns de ses classiques et d'autres morceaux plus récents. On évacuera tout de suite le sujet de la set-list de l’album puisqu’en trente-cinq ans d’existence c’est bel et bien un triple CD qu’il aurait été nécessaire de sortir pour livrer la quintessence de la discographie du groupe. Oui, oui, j’en entends qui grognent dans le fond : des standards tels "Arise", "Mass Hypnosis", "Troops Of Doom" ou "Refuse/Resist" ne sont pas de la partie mais il a fallu faire des choix. Dont acte, puisque sept titres sont tout de même issus de la période 1987-96 et huit autres de 1997 à 2021, soit un juste équilibre entre les deux "écoles" SEPULTURA.

"Territory" et "Cut Throat " démarrent l’office avec David Ellefson et Scott Ian qui les exécutent tous deux sans sourciller. Danko Jones vient lui donner du coffre sur "Sepulnation" pendant que Phil Rind de SACRED REICH prend les commandes sur "Inner Self" pour faire monter la pression d’un cran ! Cet hymne du death/thrash est restitué ici avec toute l’intensité qui lui est dû : bourre-pif et fier de l’être. Aïe. "Hatred Inside", tiré du mal-aimé « Against », prend le relais avec un trio de brésiliennes à sa tête (Angelica Burns de HATEFULMURDER, Mayara Puertas de TORTURE SQUAD et Fernanda Lira de CRYPTA) laissant ensuite place libre à Devin Townsend pour dynamiter "Mask" avec un solo et une ambiance d’enfer ! "Fear, Chaos, Suffering" et "Vandals Nest" sont aussi de la partie et Alex Skolnick se montre bien en forme sur ce dernier. "Slave New World" voit le groupe s’acoquiner avec Matt Heafy de TRIVIUM pour un résultat explosif et l’un des très bons moments de ce disque : brut de décoffrage. L’inusable "Ratamahatta" avec Joao Barone et Charles Gavin fait lui le job sans forcer, alors que la relecture de "Apes Of God" se révèle, elle, plus anecdotique. "Phantom Self" remet les pendules à l’heure, il faut dire que Mark Holcomb (HAUNTED SHORES, PERIPHERY) sait y faire parler la poudre avec ses parties de guitares débridées. S’ensuit "Slaves Of Pain" qui ne bouge pas des lignes de l’original d’un pouce incarné, Frédéric Leclercq et Marcello Pompeu lui ajoutant quand même un bon coup de fouet au passage. "Kaiowas", superbe d’ambiances avec Rafaël Bittencourt et "Orgasmatron" doublent la mise pour un finish sans faux cols. Du travail de pro, pour sûr.

Voilà donc une récréation rafraîchissante où l’on sent les musiciens et leurs invités prendre du bon temps. C’est bien joué, trop bien parfois, et l’on regrettera juste que certains morceaux n’aient pas gagné à être un brin plus chamboulés notamment ceux tirés des premiers albums du groupe. Il y avait pourtant de quoi faire au vu de la jolie liste de V.I.P. présentes sur le disque. Peu importe, le contrat est malgré tout rempli et l’on se plaira à ressortir le disque pour son côté historique, marquant presque le quart de siècle de présence de Derrick au sein du groupe, ce qui était loin d’être gagné lorsque celui-ci l’a intégré en 1997...

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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