Autant le dire tout de suite, le précédent album des Californiens CARNIFEX, « World War X » m’avait laissé de marbre. Pas un mal en soi pour un groupe dont les paroles, obscures, sont tournés en direction de la grande faucheuse sauf que sur celui-ci l’abus de claviers et un ralentissement global des tempos m’avaient fait craindre le pire pour la suite de l’aventure. Bonne nouvelle donc à l’écoute de « Graveside Confessions » : je me suis fourré le didi dans le l’œil, et bien profond. En effet, le quatuor de San Diego a redressé le tir de la plus vile des manières sur ce huitième méfait velu à souhait.
Démarrant sa moisson de riffs mitraillettes avec le doublé "Graveside Confessions" / "Pray For Peace", CARNIFEX annonce la couleur en renouant avec son style de prédilection, brutal, sans la moindre concession. Les claviers se font plus discrets mais restent à propos, charriant juste ce qu’il faut d’ambiances pour apporter un petit plus à ces parpaings qui tombent sans crier garde sur des esgourdes affamées. Les rythmiques syncopées s’acoquinent une nouvelle fois avec des blasts savoureux et la triplette "Seven Souls" / "Cursed" / "Carry Us Away" qui déboule dans la foulée achèvera à coup sûr de convaincre les plus réticents. Pas de surprise pour la suite si ce n’est que le groupe démontre un savoir-faire intact dans le troussage de gros breaks couplés à des accélérations meurtrières, notamment sur un "Alive For The Last Time" qui n’aurait pas dépareillé sur un certain « Mechanize » de FEAR FACTORY. A noter aussi la présence d'une reprise testostéronée du "Dead Bodies Everywhere" de KORN et trois titres issus du premier album du groupe, ré-enregistrés pour l’occasion, qui viennent compléter cette déculottée qui dépasse l'heure de jeu. Pas d’erreur sur la marchandise pour sûr puisque le deathcore prodigué ici est d'une précision et d’une brutalité sans faille, ne négligeant pas pour autant la mélodie qui tombe pile-poil et l'ambiance apocalyptique en bonus.
Le constat est donc sans appel, CARNIFEX est bel et bien de retour dans le game. Et ce ne sont pas les bombes que sont "Pray For Peace" et "Seven Souls" qui viendront tempérer cette fureur retrouvée. La puissance de feu est imparable et les breaks classiques, certes, mais meurtriers ! Comme si le groupe se plaisait à casser le rythme pour décupler la force de frappe de l'ensemble. Alors oui, à l’heure de faire les comptes, « Graveside Confessions » est un disque de deathcore qui prend peu de risques. Mais en ces temps de disette, les albums de cette trempe dans le genre se faisant rares (LORNA SHORE étant l’un des rares à tirer aussi son épingle du jeu), cet album s’apprécie d’autant plus !
