11 septembre 2021, 10:30

METAL & HORREUR

Quand cinéma d'horreur rime avec headbanging


Dans le domaine des arts comme dans bien d’autres domaines, il est des genres qui parfois se marient avec une déconcertante facilité. Ainsi, le cinéma d’horreur et la musique metal forment ici un couple parfait. Le nombre de films narrant les pérégrinations gore et maléfiques d’adeptes de la musique du Diable – spéciale dédicace à Christine Bou(que)tin – sont en effet légion. A tel point que vous énumérer une liste longue comme l’intestin serait d’un ennui mortel. En lieu et place, un large survol de cette association vous est proposé ici, en s’y autorisant également quelques digressions sur des groupes qui ont eux-mêmes participé aux partitions musicales (les scores comme on les appelle) et bandes originales desdits films en question. C’est parti ? Alors… « All aboard! Ah ah ah ah ah… »
 

Black Sabbath (Les Trois Visages de la Peur - VF, I Tre Volti Della Paura - VO) - 1963

D’entrée de jeu, je m’éloigne un tantinet du sujet mais comment passer sous silence ce métrage de Mario Bava, maître italien de l’horreur (ou bien est-il maître de l’horreur italienne ?), filmé en 1963 et au nom qui nous est familier. Une suite de sketches où l’on retrouve le grand Boris Karloff en tant que maître de cérémonie, inoubliable interprète qu’il fut du monstre de Frankenstein ou de la Momie. Et BLACK SABBATH, le groupe, de s’inspirer du titre de la version anglaise du film, que les musiciens avaient vu dans un cinéma local, pour renommer leur formation qui s’appelait alors encore EARTH.

  


 

Kiss Meets the Phantom of the Park (Kiss contre les Fantômes - VF) - 1978

Bien avant le film d’animation Scooby-Doo : Rencontre avec KISS sorti en 2015 (excellent au demeurant), les quatre membres du groupe plus maquillés qu’une voiture volée ont tourné en 1978 pour les studios Hanna-Barbera ce que l’on appelle communément un nanar. Rendons-nous à l’évidence, ce téléfilm est ridicule, l’interprétation est mauvaise et c’est kitsch au-delà du raisonnable. C’est donc forcément génial ! On peut le trouver également sous le nom de Kiss In Attack Of The Phantoms. L’intrigue (et encore, c’est un bien grand mot) repose sur les pouvoirs surnaturels qu’ont Gene “Demon” Simmons, Paul “Starchild” Stanley, Peter “Catman” Criss et Ace “Spaceman” Frehley. Pouvoirs qu’ils utilisent pour lutter contre un malfaisant qui projette de détruire un parc d’attractions et ce, afin que chacun puisse continuer à leur permettre de rocker toute la nuit et faire la fête toute la journée... A voir au moins une fois dans sa vie.

  


 

Monster Dog - 1984

Ecrit et réalisé par il maestro du splatter italien Claudio Fragasso (le culte Les Rats de Manhattan, c’est lui !), on retrouve à l’affiche de ce film Alice Cooper qui joue le rôle d’une rock-star qui se prénomme Vincent… Euh attendez, on parle bien d’un film là ? Oui ? Bon, je reprends alors. Alice donc, joue le rôle de Vincent Raven, un musicien qui revient dans son village natal vingt ans après son départ afin d’y tourner son prochain clip dans la maison de famille. De la découverte de corps mutilés à la présence de canidés (canidus lupus ?) peu amènes dans le sillage de la star, tout cela laisse entrapercevoir un passé mystérieux…


 

Blood Tracks - 1985

Après avoir tué son mari alcoolique et violent, une femme s’enfuit avec ses trois enfants en montagne. Quarante ans plus tard, un groupe de hard rock vient enregistrer un clip vidéo à cet endroit. Des meurtres vont alors avoir lieu parmi le groupe et l’équipe après leur arrivée, commis par des hommes à l’allure inhumaine… On retrouve à l’affiche de ce film le vrai groupe glam EASY ACTION qui joue le rôle d’un groupe, fictif celui-là. Particularité, l’un de ses membres n’est autre que le guitariste Kee Marcello qui rejoindra peu après EUROPE, un choix judicieux qui lui permettra de connaître un immense succès.


Hard Rock Zombies (Rock Zombies - VF) - 1985

Film comico-horrifique américain, l’histoire décrit comment un groupe de hard rock qui commence à percer s'arrête le temps d'un concert dans une petite ville où ils se voient hébergés par une famille étrange. Leur musique n'est pas du goût de tout le monde dans la bourgade, et le concert sera annulé au nom de la protection des bonnes mœurs de l'Amérique puritaine. Mais cette même nuit, les membres du groupe sont assassinés l’un après l’autre par cette famille. Le lendemain, les rockeurs sont tirés de leurs tombes par la puissance du rock'n'roll, marchent à nouveau et décident de se venger. Des naines zombies, des nazis avec – cherry pie ! – la réincarnation d’Adolf Hitler, on a du lourd !!! What else? Ah si, une bande-originale qui bénéficia d’une sortie vinyle française. Et cette bande-annonce mes amis…

  

Vicious Lips - 1986

Histoire : dans le futur, un groupe de rock féminin a l’opportunité de jouer dans le plus grand club de la galaxie mais leur chanteuse est assassinée (c’est bon, on vous a accroché, là ?). Après s’être mis en quête d’une remplaçante, leur navette s’écrase et les musiciennes découvrent un chargement pas piqué des hannetons. On peut entendre dans ce film le groupe américain SUE SAAD AND THE NEXT et nous vous l’accordons, c’est plus new wave que metal mais franchement, un film pareil avec autant de maquillage et de choucroutes peroxydées vaut bien certains groupes de glam.


 

Trick Or Treat - 1986

Attention, tu l’as dans l’culte ! Trick Or Treat est un film culte, oui. Resituons un peu les (mé)faits. En 1986, l’industrie cinématographique d’horreur ne jure que par Freddy Krueger, que ce soit à travers des albums de rap ou bien des poupées parlantes. Dans ce long métrage, Eddie Weinbauer est un adolescent fan de musique rock tout particulièrement passionné par le chanteur Sammi Curr, qui est décédé dernièrement dans un incendie (le clone de Krueger on vous dit). Eddie devient l'acquéreur du master du dernier album inachevé de Curr, un disque qui, lu à l'envers, délivre des incantations démoniaques. Un film dans lequel on peut voir Gene Simmons (KISS) et Ozzy Osbourne. Incontournable.


 

Rock‘n’Roll Nightmare - 1987

Synopsis : dans une ferme paumée au fin fond du trou du cul du monde rural et redneck américain, un groupe de metal, THE TRITONS, vient s’enfermer afin d’y trouver l’inspiration et composer son prochain album. Grand bien leur en a pris, une furieuse confrontation avec le Prince des Ténèbres lui-même aura lieu. Muscles saillants, slips avantageux en peau de bête, toute ressemblance avec MANOWAR ne semble pas fortuite. Il faut dire que Thor, champion de body-building canadien et chanteur de metal dans la vie que l'on voit sur l'affiche, était allé jusqu'à faire exploser une bouillotte en soufflant dedans (!)  à l'occasion d'un passage à la télé… Attention, nanar d’exception !


 

Black Roses - 1988

Un groupe de metal, BLACK ROSES, débarque dans une ville pour y donner trois concerts sur un campus. Problème, le groupe est composé de démons qui font devenir chèvres ceux qui les écoutent. Comportements de sociopathes, meurtres (dont un type qui se fait dévorer par une platine vinyle et des enceintes, fallait oser), effets cheap, c’est tellement nul que c’en devient jubilatoire. Le groupe du film compte en ses rangs deux figures bien connues, celles de Carmine Appice au CV long comme le bras et Chuck Wright (QUIET RIOT). La bande-son quant à elle est constituée de morceaux de groupes en vogue à l’époque, tels KING COBRA et LIZZY BORDEN.


 

Death Metal Zombies - 1995

Ecrit, réalisé, joué également (enfin joué est un bien grand mot ici) par Todd Jason Cook, un film ultra-fauché mais ô combien généreux en matière cervicale, tripes et hémoglobine. On suit dans ce film les pérégrinations zombiesques d’un personnage qui a remporté un concours dont le prix est un album de son groupe favori, LIVING CORPSE. L’un des titres, "Zombified", transforme ceux qui l’écoutent en zombie et lorsque ce disque est amené à une petite fiesta, vous imaginez bien que ça part en sucette.


 

Wild Zero - 1999

Des extraterrestres débarquent sur Terre pour transformer la population en zombies. Mais c'est sans compter sur GUITAR WOLF et sa bande qui comptent bien mettre un terme à cette situation délirante. Voilà en ce qui concerne le scénario, fin comme une feuille d’OCB. Mais attention, GUITAR WOLF est un vrai groupe de garage rock japonais. Leur dernier concert français a même eu lieu fin novembre 2002 au Nouveau Casino de Paris, lors de la tournée européenne de promotion de « U.F.O. Romantics », un de leurs albums. Ce métrage a par ailleurs remporté le prix du meilleur film d'horreur du Festival du film de Philadelphie 2001 et il fut projeté en France le 25 novembre 2004 lors du Festival des trois continents.


 

The Devil’s Music - 2008

The Devil’s Music est un faux documentaire narrant les frasques d’Erika Spawn, prêtresse du shock rock dont les chansons font écho à des atrocités commises dans la vie réelle. Stef Regan, un des fans d’Erika, l’accompagne lors d’une tournée avec les conséquences dramatiques et horrifiques que l’on imagine. Le rôle-titre permet de retrouver Victoria Hopkins, une habituée des pelloches fauchées à dominante carmin.


 

Sawblade - 2010

Elliot Benson, un pourri notoire, est tué par ses collègues, décapité, brûlé et ses restes sont enterrés. Des années plus tard, dans l’immeuble situé au-dessus de la scène de crime, se trouve un studio qui offre l’opportunité à un jeune groupe de heavy metal, SAW BLADE, d’enregistrer un titre et une vidéo pour lancer leur carrière. La musique du groupe réveille les restes de Benson et, armé d’une scie circulaire (sawblade en anglais, tiens tiens quelle coïncidence), entreprend de charcler toute âme s’aventurant dans l’immeuble. C’est nul hein ? Oui mais c’est bien dégueulasse et il y a du metal. Allez zou, vendu !


 

​Death Rot - 2014

Un groupe de heavy metal est en tournée quand son autobus tombe en panne dans une région perdue. Ils rencontrent une famille adorant Dieu et qui financent leur église en vendant de la viande. De la viande humaine. Végétariens, passez votre route. Et les autres aussi parce que franchement, ce film est une horreur...


 

Deathgasm - 2015

Rikki Dagers est un célèbre musicien de metal et lorsque Broddie et Zack apprennent qu’il vit reclus non loin de chez eux, ils s’introduisent chez lui et y volent un album. En jouant cet album, ils libèrent un démon. Tous les codes du métalleux sont présents dans ce film très gore mais surtout, bien interprété et très drôle. Dans le genre, un must qui a obtenu pas moins de sept prix au festival du film After Dark de Toronto. Et il ne les a pas volés. Jubilatoire !


The Devil’s Candy - 2015

Jesse Hellman est un peintre qui emménage avec sa famille, son épouse Astrid et leur fille Zooey, dans une nouvelle maison. Ses tableaux sont habités par des forces sataniques qui possèdent également l'artiste. Le cauchemar commence pour ses proches. Ambiance hard et gore sur une bande-son metal, on a affaire ici à un film honnête et qui fait le job comme on dit.


 

Lords Of Chaos - 2018

Si nous ne sommes pas ici en présence d’un film d’horreur à proprement parler, il n’en raconte pas moins l’histoire d’un groupe qui fait vraiment peur, en l’occurrence MAYHEM à ses débuts, et dans lequel la mort du chanteur Dead y est filmée comme si on y était. En résulte une scène d’autant plus terrifiante et glaçante lorsque l’on sait que tout ceci s’est réellement passé ainsi. Deux autres meurtres très brutaux y figurent et si vous n’avez pas vu le film, nous n’en révèlerons pas plus. Réalisé par Jonas Åkerlund, ancien batteur de BATHORY, il a ensuite tourné des vidéos pour des artistes tels que MADONNA, U2, THE ROLLING STONES ou encore RAMMSTEIN. Le rôle de Øystein “” Aarseth est interprété par Rory Culkin, frère de Macaulay (Maman, J’ai raté l’avion) et celui de Per“ Dea”» Ohlin par Jack Kilmer, fils de Val Kilmer (THE DOORS, HEAT) et c’est le propre fils d’Attila Csihar, Arion, qui joue le rôle de son père lors de certaines scènes où il apparait. Très éprouvant à visionner, il est en dépit des reproches qui lui sont faits (par les protagonistes encore en vie, le bassiste Jørn “Necrobutcher” Stubberud notamment) un film à voir absolument.


 

Voilà en ce qui concerne les bandes horrifiques ayant pour sujet le metal et qui ont été réalisées pour le grand écran. Faisons ensemble un petit tour maintenant du côté des films qui ont intégrés à leur histoire soit des invités spéciaux (parfois plus !), soit qui ont bénéficié de chansons écrites spécialement pour leurs bandes-originales et ce, sans chronologie particulière. Là encore, ce qui suit n’est pas exhaustif et se veut un aperçu de l’existant.
 

Nightmare On Elm Street 3:  Dream Warriors (DOKKEN - "Dream Warriors") - 1987

Sorti sur les écrans en 1987, le troisième volet des aventures du croquignolet croque-mitaine bien cuit Freddy, on retrouve une chanson enregistrée spécialement pour le film et judicieusement intitulée "Dream Warriors". DOKKEN bénéficie d’un clip juste fantastique où les images du groupe se mêlent à celles du film comme si ceux-ci en faisaient partie avec, pour couronner le tout, un clin d’œil plein d’humour à la toute fin de la vidéo. Du hard US « so 80’s » pour l’un des meilleurs opus de la série.


 

Nightmare On Elm Street 5: Dream Child (Bruce Dickinson - "Bring Your Daughter... To The Slaughter") - 1989

En 1989 sort ce titre signé Bruce Dickinson pour la bande-son du cinquième épisode de la saga Freddy Krueger. Enregistré avec Janick Gers à la guitare, Andy Carr à la basse et Fabio Del Rio à la batterie, en compagnie desquels il sortira l’année suivante son premier album solo, « Tattooed Millionaire ». Il fait un tel effet sur Steve Harris, grand manitou et bassiste d’IRON MAIDEN, que ce dernier décide de l’inclure sur leur album suivant et de le réenregistrer, version que l’on retrouve donc sur « No Prayer For The Dying ». Ici, vous pouvez écouter la version alternative, enfin l’originale plutôt.


 

Friday the 13th Part VI: Jason Lives - 1986 (Alice Cooper - "He’s Back (The Man Behind The Mask)")

Titre qui figure sur l’album « Constrictor », il a été utilisé pour la bande originale du sixième film de la série des Vendredi 13 qui ont pour “héros” le mort-vivant Jason Voorhees. La chanson reprend le gimmick que l’on entend dans les films lorsque ce dernier est dans les parages et si vous n’avez jamais entendu cette chanson mais vu les films, vous comprendrez tout de suite de quoi il s’agit. Fortement marqué années 80 avec un synthé prédominant, c’est loin d’être l’un des meilleurs morceaux de la carrière d’Alice mais il a, grâce à ce film, acquis son statut culte. Egalement présents dans ce film, "Teenage Frankenstein" (toujours sur « Constrictor ») et un titre inédit, "Hardrock Summer", qui figurera plus tard sur la compilation « The Life And Crimes Of Alice Cooper » sortie en 1999.


 

Strangeland - 1998

Ecrit et produit par le chanteur de TWISTED SISTER, Dee Snider, dans lequel il joue également les rôles de Capitaine Howdy/Carleton Hendricks, Strangeland est un film d’horreur dans lequel disparitions, mutilations, perversions sont autant d'événements atroces qui terrifient la petite ville d'Helverton. L'enquête conduit la police à un sadique qui sélectionne ses victimes sur Internet et assouvit son désir en leur affligeant une douleur extrême. Arrêté, le monstre réussit à s'échapper et décide de se venger en repoussant encore plus loin les limites de la souffrance. Egalement à l’affiche de ce film, Robert Englund qui n’est autre que l’interprète de… Freddy Krueger. Décidément… A noter que le personnage de Captain Howdy a été créé par Snider en 1984 et qu'il a même eu droit à sa chanson sur « Stay Hungry », troisième album des New Yorkais.


 

The Crow - 1994

Ce film avec le regretté Brandon Lee dispose d’une bande-son très orientée distorsion et sur laquelle on retrouve des morceaux de NINE INCH NAILS, PANTERA, ROLLINS BAND, HELMET, entre autres, mais aussi RAGE AGAINST THE MACHINE avec la chanson "Darkness Of Greed", qui figurait à l’origine sur la version démo de leur premier album paru en 1991.


 

The Bride Of Chucky - 1998

Attention, la poupée maléfique Chucky a une meuf ! Dans ce film d’horreur, quoi de plus fun que d’inclure une bande-originale purement métallique ? S’ensuivent des titres de JUDAS PRIEST, Bruce Dickinson, POWERMAN 5000, WHITE ZOMBIE, TYPE O NEGATIVE ou SLAYER avec l’efficace "Human Disease", chanson qui figure sur le coffret « Soundtrack To The Apocalypse » édité en 2003.


 

Queen Of The Damned (2002) / Dracula 2000 (2000) / Texas Chainsaw Massacre (2003) / House Of 1000 Corpses (2003) / The Devil’s Rejects (2005) / Halloween (2007) / Halloween II (2009)


 

​En ce qui concerne Queen Of The Damned, la bande-originale voit se succéder tout ce que le metal US compte de fers de lance et têtes de proue du début de millénaire. DEFTONES, Marilyn Manson, PAPA ROACH, entre autres, se partagent les scènes au gré du film mais c’est Jonathan Davis, chanteur de KoЯn, qui se charge du plus gros de l’écriture bien que ses compositions aient été interprétées par d’autres artistes. Et c’est la chanteuse de R'n'B Aaliyah, décédée tragiquement à l’âge de 21 ans en 2001 dans un accident d’avion, qui campe le rôle principal pour ce qui sera pour elle une œuvre posthume sortie sur les écrans en 2002.

Pour Dracula 2000, croisent le fer SLAYER, PANTERA (avec un titre inédit, "Avoid The Light"), DISTURBED, SYSTEM OF A DOWN, MONSTER MAGNET ou LINKIN PARK, groupe du regretté Chester Bennington. C’est pas fou fou (qu’on est loin du Dracula de Coppola !), on passe vite fait.

Le remake du culte Texas Chainsaw Massacre sorti en 2003 (l’original datant lui de 1974) met à disposition des oreilles des spectateurs des morceaux de PANTERA avec, là encore, un titre écrit pour le film, "Immortality Insane". Mais on y trouve des groupes bien plus brutaux et qui collent à l’esprit très violent du film. MORBID ANGEL, MESHUGGAH ou encore LAMB OF GOD viennent donc, à coups de gros riffs, appuyer auditivement les meurtres sanglants que l’on y voit.

Impossible dans cette sélection de ne pas évoquer Rob Zombie, chanteur de WHITE ZOMBIE mais aussi réalisateur de films d’horreur qui ont atteint une certaine renommée (ou l’inverse), dont les quatre qui suivent. House Of 1000 Corpses voit Rob se charger du score tandis que pour sa suite, The Devil’s Rejects, le musicien-réal’ inclut uniquement, et pour ce qui est de plus “hard”, un morceau de LYNYRD SKYNYRD, "Free Bird". En ce qui concerne Halloween et Halloween II, remakes des œuvres cultes signées par John Carpenter (le scénario seulement pour Halloween II), ce n’est plus la même limonade et Rob ne fait plus sa sucrée. Il se fait donc plaisir et incorpore à la bande-originale des titres de groupes comme MOTÖRHEAD, John 5, MC5, KISS, Alice Cooper et BLUE ÖYSTER CULT. Et cela sied très bien au propos de ces pellicules vermillon.

  

  


Enfin, bien que ces pelloches affiliées à un genre Z complètement déjanté et qui sont le produit de la firme TROMA créée par l’impayable Lloyd Kaufman n’aient pas pour sujet le metal, ce serait un crime de lèse-majesté de ne pas parler de plusieurs apparitions y étant faites par le regretté chanteur-bassiste de MOTÖRHEAD, Lemmy Kilmister. Celui-ci a en effet participé, en tant qu’invité de luxe, aux films Tromeo & Juliet, Terror Firmer, Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV ainsi qu’en président des Etats-Unis (rien que ça !) dans Return to Nuke Em High Vol. 1 & 2. Mais de hard rock il est question si l’on tient compte des morceaux "Sacrifice", tiré de l’album du même nom paru en 1995 (dans Tromeo & Juliet) et "Shoot Out All Of Your Lights" de « Bad Magic » en 2015 (pour Return to Nuke Em High Vol. 2). Quand on lui demanda de parler de Lemmy, Kaufman déclara ceci : « Il n’a jamais réclamé le moindre dollar pour ses participations. Tout ce qu’il demandait était une bouteille de Jack Daniel's ou de Maker’s Mark et deux Tromettes (NDR : de jeunes et jolies nymphettes que l’on voit courir court vêtues ou parfois complètement nues dans tous les films TROMA) afin de discuter sur le plateau entre les prises. »

Mis en ligne par la firme du gros Z qui tâche, voici ci-dessous et en images l’hommage que TROMA a consacré à Lemmy.


 

Hellraiser III - Hell On Earth - 1992 

Troisième volet d’une saga entamée sur grand écran en 1987, Hellraiser est en premier lieu une nouvelle écrite par le romancier Clive Barker. C’est lui-même qui se charge, en 1987, de l’adaptation sur grand écran de cette histoire mêlant des démons (les Cénobites avec pour leader Pinhead au visage constellé de clous) apparaissant à ceux qui souhaitent explorer le plaisir dans la souffrance (ou l’inverse). Pour Hellraiser III – Hell On Earth, Lemmy Kilmister et MOTÖRHEAD se fendent d’un morceau sobrement intitulé "Hellraiser"  (qui ne traite absolument pas du film et qui est coécrit par Lemmy, Ozzy Osbourne et Zakk Wylde, c’est pour cela que ce morceau figure, et sur l’album « March Or Die de MOTÖRHEAD, et sur le « No More Tears » du Madman). On en compte un autre reprenant une partie du titre du film, "Hell On Earth" et le reste de la bande-originale se veut très metal et hard rock avec des compositions signées ARMORED SAINT, TRIUMPH et ELECTRIC LOVE HOGS. 


 

Maximum Overdrive - 1986

Adaptation de sa propre nouvelle Trucks, Stephen King se charge ici de la réécriture et de la réalisation de ce film sorti sur les écrans il y a 35 ans. Au passage d’une comète près de notre planète, les machines commencent à prendre vie et à s’attaquer aux humains. Si nous n’avons pas affaire à un chef-d’œuvre, le film se regarde aujourd’hui avec nostalgie et dévoile des qualités que n’avaient pas relevées certains critiques de l’époque. Le plus important pour nous ici est que la bande-originale soit signée AC/DC et que l’album « Who Made Who » est sorti en support de ce long métrage avec un inédit, l’éponyme "Who Made Who”. Plus singulier, l’album renferme deux titres instrumentaux, "DT" et "Chase The Ace". A noter que la bande à Angus & Co. avait également mis en boîte cinq autres mini-morceaux, instrumentaux là encore ("Death City", "Bad Boy", "Contre Attack", "Scared" et "Humans Here").


 

Shocker - 1989

Culte pour le moins, ce film signé par Wes Craven (le papa de Freddy) et dans lequel on peut apercevoir Heather Langenkamp, inoubliable Nancy Thompson dans plusieurs opus de la saga Freddy justement, est connu des fans de metal pour sa terrible bande-son. Avec en tête de proue, la reprise d’Alice Cooper, "No More Mr. Nice Guy", interprétée par MEGADETH. Mais peu ont su à l’époque que le morceau-titre "Shocker" avait été écrie par Jean Beauvoir (interprète de "Feel The Heat", un… hit) et Desmond Child (compositeur multi-platiné avec AEROSMITH entre autres) et interprétée par THE DUDES OF WRATH. Et derrière ce nom se cache un supergroupe composé de Paul Stanley (KISS) et Desmond Child au chant, des guitaristes Vivian Campbell (DEF LEPPARD) et Guy Mann-Dude, du bassiste Rudy Sarzo (WHITESNAKE) et du batteur Tommy Lee (MÖTLEY CRÜE). Les chœurs sont par ailleurs assurés par Michael Anthony (VAN HALEN) et Kane Roberts qui fut notamment guitariste pour Alice Cooper. Ça vous la coupe, hein ?


 

The Chemical Wedding (VF, Le Diable dans le Sang) - 2008

Basé sur un scénario écrit en partie par Bruce Dickinson, chanteur d’IRON MAIDEN, ce film relate l’histoire d’un professeur réussissant à ramener à la vie Aleister Crowley, chantre de l’occulte ayant vécu dans la première moitié du 20e siècle. Le métrage ne brille ni par sa réalisation ni par son interprétation, mais il se veut sympathique à deux niveaux. L’un par la présence de Dickinson dans deux très courtes apparitions, dont l’une grimé en clochard. L’autre dans le fait de retrouver deux morceaux d’IRON MAIDEN, "Can I Play With Madness" et "The Wicker Man" ainsi que deux compositions du chanteur en solo, "Man Of Sorrows" et la bien-nommée "Chemical Wedding".


 

Pop Redemption - 2013

En route pour le concert de sa vie au Hellfest, un groupe de black metal, dénommé les DEAD MAKABÉS, dont trois membres sur quatre veulent arrêter à cause d'une subite crise de la trentaine, se retrouve traqué par la gendarmerie nationale à la suite d'un accident ayant dégénéré en homicide involontaire avec délit de fuite. Il doit alors se faire passer pour un groupe de flower pop, ALL YOU NEED IS LOVE, programmé au Festival de la Fraise, dans la petite bourgade de Saint-Peperac, à 400 kilomètres du Hellfest. Si ce long métrage n’est pas un film d’horreur en soi, il aurait été dommage de ne pas le citer pour conclure car c’est une comédie plutôt réussie (avec en tête d’affiche un Julien Doré convaincant, Audrey Fleurot, Alexandre Astier ainsi que Steeve Petit, chanteur du groupe ZUUL FX, dans le rôle du directeur du Hellfest) et que les musiciens de black metal en général sont loin d’être ceux d’un ALESTORM et ses canards géants sur scène par exemple. D’autre part, les quelques scènes du film où les DEAD MAKABÉS jouent “live” ont été tournées lors de l'édition 2012 du Hellfest, sur une des Mainstages et devant environ 2 000 personnes, juste après la prestation des GUNS N' ROSES.


BONUS : Si vous êtes amateurs d’horreur et de metal (ce dont on ne doute pas si vous êtes encore en train de lire ceci) et que vous n’avez pas entendu parler des formations qui suivent, allez très rapidement faire un tour sur Internet afin de les découvrir. « Satisfaction guaranteed… » ainsi que le chantait Bon Scott.

Groupe américain fondé en 1993, MUSHROOMHEAD distille dans son alambic un metal à tendance indus dans lequel il incorpore différents éléments électroniques et influences larges. Extrait du DVD « Volume III » paru en 2018, le morceau "We Are The Truth" est un hommage extrêmement réussi et très fidèle au film Evil Dead de Sam Raimi, sorti sur les écrans en 1981.


Voici ensuite les maîtres de la reprise parodico-métallo-horrifique (j’invente un terme mais il est parlant), THE MERKINS. Il s’agit d’un trio américain composé de Richie Clayton, Matt Helmick et Nate Vaill qui s’est fait une spécialisation de détourner les paroles de morceaux archi-connus tout en se grimant en figures du cinéma d’horreur (Freddy, Jason, Michael Myers, etc) et en réécrivant des textes collant au contexte. Le résultat, de mini-courts métrages qui font honneur non seulement aux morceaux d’origine mais qui se veulent excellents, car faits avec grand sérieux. Dernière en date, une reprise d’ALICE IN CHAINS, "Man In The Box", où l’on découvre les atermoiements de Pinhead, Cénobite en chef de la saga Hellraiser dont le concept tourne autour d’une…. boîte. Bien vu THE MERKINS ! Leurs autres clips sont à l’avenant alors n’hésitez pas à aller découvrir tout cela par vous-mêmes. Jouissif !


​Et pour finir comme au départ un peu en marge de cette débauche de films, un peu de lecture. Le guitariste de METALLICA, Kirk Hammett, a toujours mis en avant son amour pour le cinéma d’horreur (voir ses guitares notamment) et il a eu, en 2012, l’idée de sortir un ouvrage intitulé Too Much Horror Business dans lequel il fait découvrir l’étendue de sa collection, allant d’affiches d’époque de films tels que La Momie, film de 1932 avec Boris Karloff, à ses répliques grandeur nature de Bela Lugosi (l’un des premiers interprètes de Dracula). Pour les fans de metal et d’horreur, un ouvrage incontournable.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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