13 octobre 2021, 17:04

ICE NINE KILLS

"The Silver Scream 2: Welcome To Horrorwood"

Album : The Silver Scream 2: Welcome To Horrorwood

Quand on demande à Spencer Charnas pourquoi intituler le nouvel album de ICE NINE KILLS, « The Silver Scream 2: Welcome To Horrorwood », ce dernier répond que toute bonne œuvre se doit de devenir une saga. Vu la qualité de son prédécesseur, on est en droit en effet d’en attendre beaucoup...

ICE NINE KILLS offre une réelle méga production, avec 13 titres, une intro de 42 secondes et cind invités de qualité, tels Jacoby Shaddix de PAPA ROACH ou encore Georges "Corpsegrinder" Fisher de CANNIBAL CORPSE. Du lourd quoi. Méga production comme je disais. ICE NINE KILLS est un groupe généreux et référentiel. Une culture metalgore qui propose un romantisme malsain et coupable, une musique aussi extrêmement sauvage dans ses riffs qu’apaisante; façon baume au miel, dans ses chœurs. On a droit à une "Opening Night" digne d’une bande VHS des années 80, puis ICE NINE KILLS lâche son "Welcome To Horrorwood". Entre atmosphère nostalgicore, samples référentiels avec Jason et Freddy aux manettes et rafales de riffs thrashy, on est dans le plus pur son du groupe. C’est aussi jouissif qu’un coup de machette au travers d’un ado décérébré dans les bois un vendredi 13.

En faisant abstraction du decororum, musicalement, c’est magnifiquement rythmé. Batterie syncopée à la SLIPKNOT, basse fracassante, guitares grisantes. Les chants alternent hurlements sauvages et chœurs angéliques décalés. Ça vaut son pesant de cacahuètes. "Assault & Battery" surprend avec ses refrains aux voix enfantines (Chucky est dans la place) en contrepoint d’un heavy metal schizophrène. L’un des hits les plus attendus pour la prochaine tournée. "The Shower Scene", ou du Hitchcock refilmé sous la caméra de ICE NINE KILLS, Spencer Charnas se muant en un anormal Bates. Encore plus schizo suit "Funeral Derangements" le bien-nommé.

"Rainy Day", c’est l’hommage metalgore au jeu vidéo et film légendaire Resident Evil. Ne ratez pas le clip. Il n’y a pas que les sirènes d’urgence qui hurlent, et certains sont en (belles) formes. Vient ensuite la salve des morceaux avec les invités. Des morceaux pas anecdotiques, aussi généreux qu’une douche de sang dans Evil Dead. "Hip To Be Scared" avec Jacoby Shaddix ouvre le bal de l’horreur avec un morceau (de viande saignante) rendant hommage à American Psycho. Délicieusement décalés, les deux frontmen s’amusent à se jouer de leurs styles respectifs avec une indéniable complicité. Une ambiance 80's à fond les riffs avec un break "retour vers le plaisir".

"Take Your Pick" est le gros morceau de gras. Pour ce faire, et en toute logique, Georges "Corpsegrinder" Fisher vient se livrer à une joute chantante avec Spencer. Le grand cirque des boogiemen devient l’affrontement des bourrins-men. Impressionnant et improbable, de l’extrême metal à tous les niveaux.  Du coup, "The Box", avec Brandon Saller d'ATREYU et Ryan Kirby de FIT FOR A KING, offre une tartine de metalcore mélodique bienvenue. De la fraîcheur... "F.L.Y." avec Buddy Nielson de SENSES FAIL est par contre un peu convenu. "Würst Vacation" est une excellente surprise. Riffs dégoulinants et hypnotiques. Fusion de l’univers de ICE NINE KILLS avec celui de... RAMMSTEIN. Improbable.  A découvrir.

Années 80 jusqu’au bout des ongles (ensanglantés et g-riffeurs), les Américains nous auront entraînés dans leur freak horror show pourtant au service d'un metal moderne. ICE NINE KILLS, ou le groupe qui vous emmène au bal metal... de l’horreur. Sortirez-vous indemne de « The Silver Scream 2: Welcome To Horrorwood » ? Intact non, ravi je l’espère. J'ai pris un réel pied. En attendant un volume trois ?...

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK