Fruit d’une collaboration fructueuse entre musiciens allemands (Mayence et Hanovre) et français (Lyon), EASTWOOD propose sur son premier album un concentré de grindcore sans chichi. Formée il y a neuf ans (!), cette association de malfaiteurs n’est pas ce que l’on peut qualifier de productive, le résumé trônant en bonne place sur leur page Bandcamp est d’ailleurs on ne peut plus clair à ce sujet : « Playing Fast and Working Slowly since 2012 ». Mais ce qui est sûr, c’est qu'elle va sans nul doute réjouir les amateurs de brutalité à la bonne franquette. Ceux-là même, qui, à l'évocation des prémices discographiques de WORMROT, NASUM ou BLOCKHEADS laissent échapper une petite larme de nostalgie. Ils ont raison de s’émouvoir puisqu’ici le tatanage dans les règles de l’art est en effet garanti rubis sur l’ongle.
Vocaliste déchaîné, batteur possédé (il faut dire que le bougre assure le torpillage chez les poètes WARFUCK), guitariste qui enchaîne riffs mammouth sur breaks nucléaires, bassiste aux abois : oui, EASTWOOD connaît sa leçon sur le bout des doigts. Et il sait commment s'y prendre pour maltraiter à grand coup de décapeuse automotrice les esgourdes les plus endurcies sur dix-sept morceaux blastés en une vingtaine de minutes. Mais comment pourrait-il en être autrement avec une musique aussi extrême ? De toute façon, c’est bien le dernier des soucis d’EASTWOOD qui n’a que faire des bonnes manières. Il s’essuie avec à grand coups de blasts, le tout enveloppé dans une production Do it Yourself triple épaisseur. Doté en bonus d’un artwork intriguant, ce premier album est une petite bombe qui ne laisse aucune place aux sentiments. On vous aura prévenu...