24 octobre 2021, 13:26

LABELS & LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 51


En cet automne débutant, il est indéniable qu’il n’y a pas que les feuilles qui tombent. Il est réjouissant de constater que les maisons de disques, les majors comme les plus undergrounds, font tomber de bons albums par millier. De quoi passer de longues heures à se délecter de musique plus ou moins cinglante, plus ou moins atmosphérique, plus ou moins décapante. C’est au choix, et vos cavaliers de la nuit tombante, Aude, Clément et Crapulax vous aident à faire le tri parmi toutes ces bonnes nouvelles grâce à une sélection non exhaustive de bon son. A vos platines !
 

RITUALS OF THE DEAD HAND : « With Hoof and Horn » (Dunkelheit Produktionen)

Sorti un peu plus tôt cette année, ce deuxième album du trio belge RITUALS OF THE DEAD HAND mérite qu’on s’y attarde un peu. En effet, les cinq titres de blackened death/doom sur « With Hoof and Horn » sont d’une intensité que l’on ne peut pas laisser passer.
Après une intro dissonante et effrayante, le premier titre "Sulphur" se veut lourd, avec un riff entêtant et un rythme mid-tempo imposant. "Inception" est agressif et intense avec une tonalité beaucoup plus black metal et des passages presque chamaniques, enivrants. "The Defiling Days" est encore plus lent, plus lourd, avec une basse largement mise en avant et des rythmes lancinants. Un morceau cathartique, profond et glacial.
Quant à "Vuurstaeck", il clôt l’album avec 12 minutes d’un death/doom à la voix caverneuse qui incarne parfaitement le concept défendu par RITUALS OF THE DEAD HAND sur cet album : la terreur répandue par le gang des "buckriders" lors de leurs méfaits en Belgique, Allemagne et Pays-Bas au XVIIIe siècle.
Avec « With Hoof and Horn », la Belgique nous offre 43 minutes d’une effrayante épopée à la bande son incroyablement sombre et terrassante.
(Aude Paquot)


ALDA : « A Distant Fire » (Eisenwald Records)

ALDA n’en est pas à sa première démonstration de black metal atmosphérique puisque « A Distant Fire » est déjà le quatrième album du groupe.
Formé en 2007 aux Etats-Unis, le groupe revient avec six titres à la fois folk, black et teinté de post-rock, le tout enveloppé dans un écrin d’atmosphères mystérieuses. Entre passages acoustiques, guitares heavy, voix growlées et chants féminins, rythmes bourrins et sons de bodhran, tambour irlandais, et violoncelle, les nuances de « A Distant Fire » n’ont d’égales que la créativité emprunte de mysticisme de ses musiciens.
Des titres comme "Drawn Astray" sont de véritables joyaux, épiques et mélodiques, aux breaks reposants et aux riffs cinglants. Mention spéciale au titre éponyme qui referme l’album. Ce sont 16 minutes d’une grande progressivité, avec une intro acoustique à la guitare et violoncelle, aux voix claires, féminine et masculine, d’une grande subtilité.
Les riffs qui suivent se veulent incisifs et les futs sont alors martelés avec rapidité et conviction. Mais les nuances mélodiques et atmosphériques seront légions tout au long du titre. Une pépite à l’image de « A Distant Fire » et de l’œuvre de ALDA en son entier.
(Aude Paquot)


HURONIAN : « As Cold as a Stranger Sunset » (Dolorem Records)

Cette fin d’année s’annonce riche pour les amateurs de black/death metal mélodique. Coincé entre le méfait de NECROFIER fraichement paru chez Season Of Mist et le nouveau THULCANDRA (mené de main de maître par Steffen Kummerer d’OBSCURA) annoncé chez Napalm Records, HURONIAN ajoute lui aussi sa pierre à l’édifice avec « As Cold as a Stranger Sunset ».
Inspiré par la scène suédoise du milieu des années 90, DISSECTION et SACRAMENTUM en tête de liste, le trio italien partage avec ces formations historiques le sens inné du riff froid et précis ainsi qu’un attrait immodéré pour les mélodies épiques. Et ces quarante minutes ressemblent ici à un véritable tour de force avec du trémolo à la fois dans les riffs et dans la voix.
L’exécution est exemplaire de précision, la section rythmique déploie quant à elle un sens de la composition exemplaire tout du long qui dépasse le simple exercice de style pour s'approprier des ambiances travaillées.
Le tout est emballé dans une production percutante ainsi qu’un superbe artwork signé Daniele Lupidi qui font de ce premier album de HURONIAN une véritable réussite ! De la belle ouvrage ma bonne dame...
(Clément Sch)


SLAPDOWN : « Fundamentally Wicked » (M&O Music)

Amis culturistes de tous bords, le clan dijonnais SLAPDOWN vous propose une séance musclée sans chichi sur son premier album ! Aucun doute sur la marchandise : c’est bel et bien de brutal death metal troussé à l'ancienne dont il est question ici, le tout plié en moins de quarante minutes chrono.
Emballé dans une production nerveuse à souhait, forgée dans l’antre du Kohlekeller studio, le contenant est à l’image du contenu : furieux ! "I Will Break your Neck", "Raging Cumshot" ou "Built by Depravity" balancent des tempos soutenus qui font place nette aux cavalcades thrash à fond les ballons. La recette est bien connue : breaks casse-nuques, riffs virils qui allient puissance et rapidité, growls profonds mais intelligibles, batterie-torpille… et elle fonctionne ici à merveille.
Il flotte d’ailleurs sur cet album comme un parfum de sauvagerie suédoise qui rappelle les premières exactions de DERANGED ou VOMITORY : le résultat ne se fait pas attendre puisque le bombardement auditif est à la hauteur des déflagrations encaissées ! Et ce n’est pas notre Julien Truchan national, expert en la matière avec BENIGHTED, qui dira le contraire puisqu’il pousse la chansonnette sur un "Born Evil" féroce à souhait.
Un gage de qualité indéniable pour ce « Fundamentally Wicked » qui porte bien son nom...
(Clément Sch)


TEMPEST : « Tempest » (Booij Recordings)

Dans la série « je ne m'ennuie pas à chercher un titre », Les Labels & Les Bêtes sont fiers de vous présenter les thrashers néerlandais de TEMPEST qui ne sont vraiment pas le genre à se prendre la tête sur ce type de détail. D'ailleurs leur nom de groupe, déjà pris plus de quatorze fois par des formations anglaises, mexicaines, canadiennes, allemandes, italiennes et américaines, en dit déjà long quant à leur état d'esprit.
Et en parlant de ça, il convient de spécifier qu'ils ne se sont pas trop foulés non plus sur la pochette qui reste très underground autant graphiquement que sur le vaste choix des couleurs. Se sont-ils concentrés sur les titres alors ? Ben pas encore mais ça va venir ! Parce qu'à l'écoute de scuds comme "Reign of Terror", "Mercenaries" ou "No Judgement (In The Pit) ", on discerne sans mal un gros potentiel de destruction d'esgourdes.
Le riff est efficace et la rythmique tue !!!
Ce n'est pas encore la fête du slip mais s'ils se sortent un peu les doigts, ça devrait bien se passer pour eux dans le futur.
(Crapulax)

 

EXXPERIOR : « Escalating Conflicts » (Pure Steel Records)

Ces dernières années on voit de plus en plus de one-man band pousser dans l'Underground, sans doute à cause d'une élévation générale du niveau technique qui permet à cette nouvelle génération de toucher à tous les instruments. Genre : « on apprend AC/DC quand on a quatorze ans et le visage crépi de boutons puis dix ans plus tard on joue du DREAM THEATER les doigts dans le nez et on colle des boutons aux autres » !
Tom "Exx" Liebing s'occupe un peu de tout sur son troisième album à lui. La musique, le texte, la guitare, la basse... mais comme il connaît plein de monde à Berlin, il s'est mis en tête de tous les inviter.
Ainsi pas moins de 6 vocalistes et 10 solistes ont participé à « Escalating Conflicts » plus un claviériste qui a sans doute écouté DREAM THEATER lui-aussi ce petit cochon !!!
Bref, grosse fête de speed/thrash en perspective avec des délires tirés des années 80, des cris d'allégresse issus du heavy metal (voyez le genre...), du QUEEN sans qu'on sache vraiment pourquoi et des soli de malades en guise de feux d'artifice. Intense !
(Crapulax)

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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