26 octobre 2021, 19:02

HATE

"Rugia"

Album : Rugia

Outre les irréductibles légions mortifères de VADER et BEHEMOTH, la Pologne regorge de croisés de feu non divins comme VESANIA, DEVILYN et HATE pour n'en citer que les plus prolifiques et reconnus d'entre-eux. Avec douze albums et trois décennies de carrière au service d'un death black/metal antagoniste et rigoriste à la fois, on peut se douter que le retour tonitruant de ce dernier avec « Rugia » fut programmé de courte durée mais de longue date. 

Jugez plutôt, six offrandes machiavéliques en à peine treize années, c'est dire le ratio quantité/qualité observé et confirmer la rigueur quasiment martiale de cadence de sortie des plus effrénées de la part des aspirants HATE.
Celui-ci ne déroge pas à la régle noircie de leur campagne d'invasion presque militaire en tous points ciblés. Ce sombre album dépeint suit l'héritage tracé par son prédécesseur « Auric Gates Of Veles » (2019) et se veut être le témoin constant de leur évolution progressive et permissive à la fois. 

Les vils conquistadors de HATE délivrent une cargaison compacte et endurcie de neuf fleurons acérés d'un death/black metal foudroyant qui se délecte d'atmosphères lancinantes en mid-tempo assumé tout en agonisant de cavalcades vrombrissantes revendiquées. Érigée en un passeport de violence consolidée, la structure hérissée de morceaux épiques comme "Saturnus" se veut tout autant une démonstration charnelle des plus vindicatives sur "Exile Of Pantheo" et "Velesian Guard" associés de prime abord.

La palme du déshonneur sculpté se voit bestialement attribuée dans un furieux épilogue prolongé jusqu'aux dernières notes jouissives d'un "Sacred Dnieper" qui clôture ce chapitre exalté pendant plus de trente-cinq minutes intensément conditionnées. On ressort groguy par ce marasme hideux empli de sonorités incestueuses d'une laideur mi-perfide, mi-lucide à mesure d'interminables écoutes approfondies. 

En toute intimité, HATE continue en réalité signifiée son œuvre belliqueuse et tumultueuse sans regain d'humanisme orienté pour le plus grand déplaisir affiché envers un style épuré et dénué de fioritures death/black metal si moribondes. Loin des sentiers confinés d'amertume écumée au gré des changements intempestifs de labels, les hérétiques enracinés de HATE, avec deux nouveaux membres dans son line-up, prouvent sobrement que le dynamique renouvellement du genre intronisé par le colérique VADER avec le piquant black metal occulté, reste toujours autant à son zénith olympien d'une excellence instrumentale réfractaire des plus conservatrices.

Blogger : Charles CesÂme Zampol
Au sujet de l'auteur
Charles CesÂme Zampol
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK