28 octobre 2021, 17:44

HEGEMON

"Sidereus Nuncius"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Sidereus Nuncius

En matière de black metal hexagonal, les montpelliérains HEGEMON ont toujours fait partie des groupes qui comptent. Il faut dire qu’avec une discographie exemplaire, marquée par un style qui laisse progressivement de côté les mélodies épiques sur le bas-côté au profit de la froideur d’une frappe sidérurgique, le quintet a plus d’un tour dans sa besace pour surprendre l’auditeur. Ma collègue Aude l’avait bien perçu dans sa chronique du tout dernier effort de la formation, l'EP « Initium Belli » qui célébrait les vingt ans d’existence du groupe et mettait déjà à l’honneur le black metal puissant, incisif et destructeur du groupe. Guerrier ? Oui, assurément. Ce nouvel album, cinquième en titre, est une véritable cavalcade noire et sans retour, qui marque le grand retour de HEGEMON sur la scène black metal hexagonale. Enregistré, mixé et masterisé par Pat Guiraud aux WSL Studios et sera affublé d’un splendide artwork signée David Thierrée, « Sidereus Nuncius » ne laisse aucune place au doute : chaque riff est ici forgé dans la passion et la dévotion à l’art noir, chaque descente de fut est empreinte d’une ferveur inébranlable, chaque raclement de gosier renvoie directement aux moments les plus fiévreux du genre.

Ces quarante-trois minutes d’une intense frénésie ont quelque chose d’irréelles, comme si cette nostalgie dont l’on se pare à l’écoute des vieux albums de TAAKE, IMMORTAL ou SATYRICON nous revenait en pleine face. Un brin norvégien pour le côté sans compromis de l’ensemble, un brin suédois pour ces mélodies glacées qu’il charrie tout du long, « Sidereus Nuncius » est inconstablement une petite merveille d’un autre temps. De celles qui frappent avec doigté tout en susurrant à l’oreille les plus belles proses. Un bloc où riffs majestueux et tempos de velours imposent un black metal racé et mélodique, étourdissant. Oui, ici le seul mot d’ordre est bel et bien la guerre, celle qui convie à la noce guitares acérées et tempos bouillonnants, toujours habitée par ce sens de la mélodie pointu. Somptueux, c'est comme cela que l'on pourrait le qualifier. Et l'on en en viendrait presque à rêvasser, là, béatement, en savourant ces envolées épiques, ces embardées mélancoliques de toute beauté sans en attendre le dernier coup de semonce. Mais comme toute bonne chose, « Sidereus Nuncius » a une fin. Espérons que celle-ci marque le début d'une belle aventure sur scène pour donner vie à ces huit monstres de chair et d'acier...

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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