Quand on vient de l’Auvergne et de ses volcans endormis mais pleins d’énergie, on ne peut qu’être inspiré par une nature sauvage, fertile mais qui peut être destructrice. Avec ce quatrième album, AORLHAC rend hommage à sa région, à sa terre, autrefois brûlée par la colère des profondeurs de la planète. le groupe propose neuf titres d’un black metal soutenu, rapide mais mélodique et surtout original. Le fil rouge de « Pierres Brûlées » : le feu, le sang, l’histoire, bref de quoi marquer au fer rouge la scène musicale française du sceau AORLHAC.
Les morceaux se succèdent avec frénésie : batterie blastée, guitares surmenées et chants hurlés, le tout sur des paroles en français vénérant le moindre recoin du Cantal, de l’Auvergne et de leur Puys. La cadence s’intensifie encore parfois sur "Vingt Sièges, Cent Assauts" par exemple, avec un déferlement de notes et de rythmes et une agressivité notable, même si une partie de chants clairs poussent à une émotion plus intense, plus intimiste aussi. Aux titres "Nos Hameaux Désespérés" ou "Nos Âmes Aux Mornes Idées", on pourrait penser que les reliefs du centre de la France n’inspirent que le désarroi mais c’est sans compter sur toute l’énergie tellurique dégagée par les pierres encore gorgées de la chaleur du sol profond.
La dynamique d’AORLHAC vient de ces profondeurs, de leur pagus mais aussi de leur âme et ils savent transmettre à leurs auditeurs toute la puissance ressentie grâce à une musique moderne mais bien enracinée. Sans répits et sans concessions, les morceaux s’enchaînent, concis, nets, frappant droit et précisément. Un petit break acoustique et d’une beauté légère et éthérée s’opère avec "Averses Sur Peyre-Arse" mais les quelques gouttes de pluie promises ne suffisent pas à éteindre l’incendie de lave qui se propage inlassablement jusqu’au titre éponyme de l’album, qui le clôt comme il a été commencé, avec un black metal de grande facture, habile et cadré.
A l’instar des paysages hostiles glacés scandinaves, les français savent profiter de la beauté des terres brûlées pour puiser une inspiration riche et féconde. AORLHAC s’éloigne du vent pour écouter le feu parler et le moins que l’on puisse dire, c’est que le souffle des volcans semble être aussi productif.