29 octobre 2021, 17:00

BEAST IN BLACK

"Dark Connection"

Album : Dark Connection

La dynamique meute affamée finlandaise BEAST IN BLACK revient en position supersonique en nous délivrant un extatique chaudron heavy/power metal futuriste à la thématique des plus dystopiques. Avec toujours cette puissance magmatique inspirée par ses valeureux compatriotes de NIGHTWISH dont le soutien indéfectible leur a déjà permis de fouler les scènes européennes ensemble jadis, le groupe accentue la révolution stylistique moderne scandinave revendiquée et sublimée par AMARANTHE (ex-AVALANCHE), ARION et DYNAZTY en tête de peloton survitaminé. 

Formé par le prolifique guitariste virtuose Anton Kabanen (ex-BATTLE BEAST), il est fougueux de constater qu'une réelle bataille de cadence discographique se livre entre les deux entités signées chez Nuclear Blast Records puisque étrangement leurs trois derniers albums respectifs sortent (à une exception près) la même année à couteaux tirés pour le plus grand bonheur de leurs fans tant effarouchés. Épaulé par ce nouveau brûlot fédérateur du nom de « Dark Connection », les membres toujours aussi férus de mélodies tubesques à souhait, s'en donnent à cœur joie en treize pépites sculptées en une limpidité chaleureusement déconcertante. 

D'entrée de jeu, la couleur festive est donnée par l'énergique "Blade Runner" composé de refrains tonitruantes et entêtants, dévoilant une vélocité accrue dans les changements de breaks acérés au tempo subtilement aéré. S'en suivent dans un ordre chronologique et tectonique, des hits imparables en une fournée effrénée des plus jouissives à réécouter en boucle couronnée. Succombez donc intensément à cette triple overdose auditive : "Hardcore", "One Night In Tokyo" et "Dark New World", et vous en redemanderez sincèrement une seconde salve à répétition programmée. 

BEAST IN BLACK a profondément évolué en fluidité instrumentale depuis « From Hell With Love » (2019) et s'évertue à distiller au gré de ses compositions éthérées et calibrées, de parcimonieux samples orchestrés de forte belle envolée. On peut expressément retrouver des réminiscences disséminées et chères aux inventeurs du cyber metal FEAR FACTORY et de ses héritiers enfantés MNEMIC et THREAT SIGNAL aux premières loges du style si jalousement dupliqué à outrance.

Cerise osée sur le gâteau orné d'un somptueux nappage musical, BEAST IN BLACK se permet de proposer deux incroyables et atypiques reprises en fin de disque. Jugez le contraste saisissant proposé : "Battle Hymn" des autoproclamés "rois du metal" MANOWAR (ayant iniquement annulé leur prestation au dernier Hellfest, SABATON les remplaçant en une magistrale leçon de respect envers les festivaliers d'ailleurs) et "They Don't Care About Us" de l"intronisé et défunt "roi de la pop" Michael Jackson ! En une lecture décomplexée pour la première, elle est des plus fidèlement restaurée et interprétée en un vibrant hommage à leurs pères mi-adulés, mi-décriés. La seconde de surcroît est une œuvre sidérée de réappropriation des plus époustouflantes, rétro et émouvantes à la fois pour ce morceau éternel et passionnel d'anthologie. A noter que les Italiens émérites RAINTIME s'étaient déjà permis de reprendre "Beat It" sur leur album « Flies & Lies » (2007) avec un effet buzz garanti à l'époque également. 

BEAST IN BLACK est tel un juke-box fantasmé dont vous ne vous lasserez sûrement pas en replongeant votre ouïe inféodée à l'inertie d'une excellence heavy/power metal superbement idéalisée. Le temps où leurs confrères de SONATA ARCTICA était la référence mélodique absolue est sereinement révolu pour la régénération naturelle du style incarné...

Blogger : Charles CesÂme Zampol
Au sujet de l'auteur
Charles CesÂme Zampol
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK