27 novembre 2021, 17:04

LABELS & LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 52

Blogger : Clément
par Clément


L’équipe de Labels et les Bêtes a encore frappé ! Et vous a pour le coup troussé une 52e sélection de ce qui se fait de plus velu et obscur dans l’underground. Un menu alléchant concocté avec amour et au menu : du black metal de tradition, du bon gros brutal death à l’ancienne, un soupçon de metal hardcore, bref, des formations de luxe qui célèbrent chacune à leur manière le metal dans tous ses états. Allez ! Tous sous le plaid avec le casque vissé sur les oreilles, il est temps de se réchauffer les tympans !


VITRIFIED ENTITY : « Eternal Vitreous Dissolve » (Booij Recordings)

Encore un duo venu de l'espace ! Les mutants du jour s'appellent Caleb Simard et Szymon Milosz, ils viennent de la planète Québec où ils ont joué dans plein de groupes dont personne sur Terre n'a jamais entendu parler (comme ONCHOCERCIASIS ESOPHAGOGASTRODUODENOSCOPY... genre tu commences à annoncer le nom sur scène que le concert est déjà terminé...).
Le premier joue de tous les instruments en même temps grâce à ses tentacules interdépendantes et ses 9 paires d'yeux, le second de la basse fretless à 16 cordes pour 8 doigts. Leur musique semble être à l'origine un death metal technique et néoclassique qui a fâcheuse tendance à partir dans tous les sens et probablement dans des fréquences que l'oreille humaine ne peut pas capter.
C'est de la haute voltige instrumentale, c'est insensé, hyper complexe et joué à des vitesses phénoménales, ça vient probablement du futur où les musiciens ne peuvent plus suivre la cadence et sont assujettis aux machines pour s'exprimer. Mais tabernacle ! Qu'est-ce que c'est bon !
(Crapulax)


PHARMACIST : « Carnal Pollution » (Black Hole Productions)

Dans la série « je voue un culte à CARCASS mais aussi à Dalida sauf que ça s'entend un peu moins », HARD FORCE vous présente le duo PHARMACIST en provenance du pays du Soleil Levant.
Découpes de cadavre dessinées en pochette, logo totalement illisible, nom des titres finissant en -tion : on nage dans le bon vieux grindcore des familles à n'en point douter et question décibels dégoulinantes en flots d'hémoglobine, on en a clairement pour son pognon !
Les références aux premiers albums de la formation de Bill Steer & Jeff Walker ("Obsequial Orchestration") apparaissent tellement clairement, arrachant quelques sourires et lambeaux de chairs au passage à leur écoute, qu'on se croirait revenu aux premières années du genre quand s'échangeaient sous le manteau les K7 audio de formations obscures et lointaines qui faisaient tout à la maison, de l'enregistrement sur du matériel très primaire à la couverture des pochettes sur des photocopieuses borgnes.
PHARMACIST s'inscrit dans la grande tradition du genre, lui qui l'espace de 2 ans d'existence a déjà pondu 1 album, 3 singles, 2 EP et 6 splits. Productifs, les bougres !
(Crapulax)


CULT OF EIBON : « Black Flame Dominion » (Iron Bonehead Productions)

CULT OF EIBON, pourtant formé depuis 2015, n’avait pour le moment pas sorti d’album à proprement parlé, seuls deux EP et un split étant inscrits à leur discographie.
Les grecs évoluent dans un black metal totalement old-school, avec un son qu’on pourrait retrouver sur de vieux ROTTING CHRIST par exemple, si l’on veut rester dans le thème. Tout est un peu désuet sur ce premier « Black Flame Dominion » : la pochette colorée dans l’esprit du culte occulte, la production sommaire, les claviers parcimonieux, les riffs thrash hyper distordus, la batterie presque mécanique et les vocaux qui semblent lointains.
Pourtant, il règne une ambiance captivante à l’écoute des huit titres : entre atmosphères mystérieuses et vrais passages true black, il est difficile de se détacher d’une bande son qui semble familière à nos oreilles. Il est même bluffant de constater qu’on se croirait à l’écoute d’un album des années 90, sans fioritures, vrai et même sans prétention.Pourtant, CULT OF EIBON est bien une formation moderne qui, sans être innovante, sait faire vibrer le black metalleux nostalgique qui sommeille en nous.
L’art de bien faire, sans artifices mais avec classe. Bon et un peu de kitsch aussi, mais cela reste entre nous.
(Aude)


INHERITS THE VOID : « Monolith Of Light » (Avantgarde Music)

Voilà une nouvelle formation, française qui plus est, qui a émergé pendant cette période toute particulière de pandémie mondiale. INHERITS THE VOID est un projet solo venant directement des paysages brumeux du Massif Central qui, après la sortie d’un EP « Mémoires », nous gratifie cette fois d’un album de sept titres aussi atmosphériques que transcendants, « Monolith Of Light ».
Un black metal froid et sombre y côtoie des mélodies aux accents post black de toute beauté. C’est un album tout en contrastes, complexe mais efficace, riche en feeling et puissant. Le plus bourrin et dissonant "Unfathomable Echoes" cohabite sereinement avec le plus atmosphérique "Monolith Of Light".
L’ensemble se termine par un morceau purement divin, "Aorasia", qui mêle riffs intenses, vocaux hurlés profonds, rythmes blastés et passages atmosphériques hyper mélodiques. « Monolith Of Light » offre le parfait compromis entre un album de black metal old-school et une musique post-black moderne et avant-gardiste que la scène française défend avec brio.
INHERITS THE VOID fera sans aucun doute partie de la nouvelle vague hexagonale qui marquera son temps par son envie d’explorer et transmettre. A suivre donc.
(Aude)


STORMGREY : « DNA of Chaos » (Great Dane Records)

Formé il y a dix ans du côté de Vilnius, Lituanie, STORMGREY n’est pas vraiment du genre hyperactif.  Sa discographie maigrelette, composée de deux albums et d’une démo parus, en une décennie en constitue la meilleure preuve. Mais cela n’empêche pas le quintet, composé de vétérans de la scène locale, d’afficher sur ce « DNA Of Chaos » ses prétentions sans détour.
Bien que classique dans son approche le death metal tel qu’il est pratiqué ici fait mouche sur chacun des huit titres présents, aidé dans sa mission destructrice par une production puissante et généreuse. Le tout navigue en plein univers mid-tempo, garni de riffs rondouillards et massifs, et devrait parler à coup sûr aux amateurs de formations comme SIX FEET UNDER, DEBAUCHERY et autres OBITUARY. 
La recette est bien connue... et appliquée ici à la lettre mais le tout est exécuté avec une ferveur inébranlable qui permet à ce deuxième album de dépasser le cadre du simple hommage de passionnés.
La nostalgie d’un temps révolu qu’il brandit ici en gage d'authenticité offrira à coup sûr aux lituaniens la possibilité de se faire un nom...
(Clem)


PARLOR : « Comments » (Source Atone Records)

Changement radical de décor avec le clan parisien PARLOR qui, lui, s’aventure sur des terres musicales qui mettent à l’honneur les dissonances. Avec un peu plus de cinq années d'existence et un EP sorti en 2017 (« Zamizdat ») puis un album paru en 2019 (« Softly ») dans leur besace, nos quatre mousquetaires moustachus proposent sur ce deuxième EP six titres troussés ici avec soin et urgence, mêlant post-metal et hardcore.
Chacun d’entre eux se fait une joie de balancer une sauvagerie contrôlée ("Dive into Motion" et "Instacat" en sont de bons exemples) qui colore les assauts d'une section rythmique qui tient à en découdre à chaque seconde. Aucun moyen de résister à ce déluge de riffs qui évoque les travaux des maîtres KNUT, UNSANE ou BURST.
Ajoutez quelques uppercuts de batterie doublés d'un crochet des guitares dans les ratiches, pliez le tout en quatre et le tour est joué : Aïe ! Produit de main de maître par Francis Caste, « Comments » est un donc petit bijou qui fait place nette façon Roundup à un grand format prévu l’année prochaine.
J’ai hâte d’avoir le bestiau entre les oreilles !
(Clem)

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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